Franju est le grand oublié de l'édition filmographique. Ce film est superbe, et tellement caractéristique de son style ! L'interprétation de Philippe Noiret et d'Emmanuelle Riva est digne d'un César…
Par rapport à la question cent fois débattue de l'adaptation romanesque au cinéma. Ce film présente un intérêt capital. François Mauriac a collaboré lui même, (avec Claude Mauriac) à l'adaptation de son roman Thérèse Desqueyroux.
Ce n'était sans doute pas désintéressé, l'adaptation cinématographique a dû contribuer à multiplier le tirage du roman qui était republié en livre de poche (la première publication date de 1927). Ce film avait donc l'aval de François Mauriac
et doit être vu ainsi.
Mauriac était aussi critique de télévision il avait donc sa vision du septième art, respectable en tant que vision singulière, déconcertante si on la compare avec nos conceptions actuelles.
En tant que document sur ce que fut le cinéma et la conception du cinéma d'un des meilleurs écrivains français du XXe siècle, ce film doit être édité d'urgence en DVD. Il fait partie d'un patrimoine qui mérite une telle édition.
Thérèse Desqueyroux est, selon moi, un exemple évident de recréation réussie d'un roman au cinéma. J'attends avec impatience l'édition en DVD.
Je sais que ça va faire bondir les fans de l'acteur, mais je trouve que c'est un des seuls films (avec Coup de torchon) où Noiret
ait été idéalement casté. Qui d'autre aurait pu jouer ce rôle ?
Et Michel Bouquet aussi !…. Souhaitons la réédition pour qui (ou non) a lu le roman.
J'avais trouvé ce film remarquable et rendant parfaitement l'atmosphère du roman de Mauriac. Les interprètes étaient excellents. Je serais heureux de pouvoir le revoir.
Bien que j'aie moi aussi mes doutes sur le passage au grand écran de l'univers de François Mauriac, je me joins à la meute pour la réédition de ce Franju.
Ne serait-ce que pour retrouver l'indispensable Philippe Noiret.
Et il faut dire aussi que je viens de revoir Emmanuelle Riva
bouleversante dans Kapò.
(Je la reverrais bien aussi dans Adua et ses compagnes,
soit dit en passant).
je vote pour une réédition. Le livre est étudié en 1èr dans certaines classes, du coup le film serait accueilli avec joie!
Il y a des années que je cherche à revoir ce film, le plus bel exemple, selon moi, d'adaptation totalement réussie. Une interprétation inoubliable (Riva, Noiret, Frey… tous époustouflants.) J'avais environ 15 ans quand je l'ai vu dans une petite salle paroissiale, où les gens venaient tous les dimanches pour voir un film comique. Ce jour-là, la salle entière … riait, comme d'habitude ! Ma soeur et moi étions bouleversées, d'autant plus sans doute que nous avions l'impression que personne ne comprenait le drame de Thérèse. C'est sans doute le souvenir le plus fort que j'aie d'une séance au cinéma. Je ne l'ai pas revu depuis, mais je me précipite pour l'acheter en DVD, dès qu'il sort.
Comment se procurer la cassette ou, mieux, le DVD ? Un film remarquable…
Oui, une édition en DVD… 40 ans après la disparition de François Mauriac (1er septembre 1970). En hommage à ce grand écrivain…
Je continue à penser que c'est un grand film, superbement interprété, et très expressif de l'ambiance du roman. Je vote pour l'édition de ce film en DVD.
Je partage vos opinions sur ce film. J'ai aimé cette adaptation, et je vote aussi pour une sortie en DVD.
Je suis à la recherche du DVD de Therese Desqueyroux remarquablement interprétée par Emmanuelle Riva ainsi que Philippe Noiret, tirée du roman fascinant de François Mauriac. Une véritable descente aux enfers de cette femme qui a tenté d'assassiner son mari, dans le terrible cadre de la grande bourgeoisie bordelaise. J'aime également les films de Georges Franju qui ont des ambiances bien particulières, malheureusement très peu édités en DVD !
Je ne suis pas sûr que le cadre de la bourgeoisie bordelaise soit plus terrible que celui du prolétariat bordelais, ni que la bourgeoisie, l'aristocratie et le populo strasbourgeois, nantais, niçois ou limougeaud. Mais il est vrai que cette bourgeoisie a eu la singulière fortune d'être chroniquée par un François Mauriac méchant comme tout…
Ceci pour blaguer ; ne dites pas trop vite, Anne 2701, que les films de Georges Franju sont peu édités : vous pouvez facilement trouver La tête contre les murs,
Les yeux sans visage,
Judex
et Nuits rouges,
c'est-à-dire quatre longs métrages sur les huit qu'il a tournés…
Effectivement, on peut trouver assez facilement ces quatre longs métrages de Franju.
Il reste néanmoins Pleins feux sur l'assassin, Thérèse Desqueyroux,
Thomas l'imposteur,
La Faute de l'abbé Mouret
et quelques autres films postérieurs… Pour ma part, je souhaite vivement qu'un éditeur courageux s'attaque enfin à une édition DVD de ses courts métrages – tels ces chefs-d'œuvre que sont Le sang des bêtes
(que j'ai sur VHS), Hôtel des Invalides,
etc. Je me demande s'il n'y a pas des problèmes avec des ayants-droit… Affaire à suivre donc avec beaucoup d'attention…
François Mauriac, c'est d'abord et avant tout l'austérité. Même sa poésie s'en ressentait. Dans ce petit corps chêtif, étriqué, mille personnalités habitaient l'écrivain Bordelais, hanté par le péché, la méchanceté et une immense solitude. Eternelle obsession de l'académicien, a jamais éprouvé par une éducation catholique pure et dure. En clair, Mauriac,
aussi talentueux soit-il, était un tordu.
Thérèse Desqueyroux est un reflêt, sinon parfait, du moins très fidèle de l'âme de l'écrivain. Thérèse Desqueyroux
est un mélange de Madame Bovary
et de Sagan
qui aurait renoncé à la cocke et à l'alcool. C'est une immense traversée du désert, comme la vie de Mauriac
même si il fut célèbre, reconnu et mille fois honoré. Thérèse Desqueyroux,
c'est une lenteur entre mille hésitations, avec pourtant une rage d'exister dans un monde miroir aux alouettes. Emmanuelle Riva
est parfaite dans ce rôle. Mais ne nous y trompons pas. Ce n'est pas Thérèse Desqueyroux,
le sujet principal du film éponyme. Mais assurément son mari, Philippe Noiret.
Il est bel et bien la laideur bourgeoise incarnée. La lâcheté qui va de pair avec ce petit côté monstrueux que possèdent tous les hommes de mauvaise volonté. Il aurait mille fois mérité, de par son attitude veule devant sa femme et sa condition qu'il protège avant tout, de finir empoisonné pour le compte. Et là, je rejoins Pm Jarriq pour dire que je ne vois pas quel autre comédien aurait pu endosser ce costume de pusillanime avec tant de brio. Il est petit, apathique, de façon magistrale ! Tout en remords de ce qu'il est, il ne se dépare jamais d'une contenance des plus ridicule. Il est un roi sans couronne. Il en a honte mais se doit de rester le gardien d'un temple infligé par un milieu qui se veut supérieur.
Mais là où réside la magie de ce film, c'est que le tragique latent de Mauriac s’accommode parfaitement avec le grâce, l'irréalité, la rêvasserie de Franju.
Immense surprise ! Qui pouvait croire que le cinéaste et l'écrivain pouvaient un jour cheminer ensemble ? Et même si les palombes, indissociables de l’œuvre générale de Franju,
sont ici moins aériennes parce que prisonnières des filets landais et de leurs coutumes, elles signent encore la recherche du fantastique dans le cerveau troublé de Thérèse Desqueyroux.
Le cinéaste a suivi à la lettre le roman de Mauriac
et n'a pas cherché à y apporter autre chose que les écrits premiers. Mais il a su parfaitement donner au film ce ton si particulier qui est le sien. Et Thérèse Desqueyroux
se nourrit du malaise mauriacien, pesant, et de la divinité, de l'élégance du cinéma de Franju. Et cette alchimie, que l'on aurait pu croire vouée à l’échec, se révèle un breuvage pareil au vinaigre de cidre de pommes. L'acidité est bien là sans jamais être agressive puisque le cidre doux englobe le tout. Les immenses Landes et leur silence éternel, à peine entrecoupé de quelques chants d'oiseaux passants, symbolisent bien la personnalité de cette femme, toute vouée à une méditation constante, à peine dérangée par une obsédante envie d'exister ailleurs qu'en elle même..Et le visage diaphane ajouté à l'indolence d' Édith Scob,
qui se voudrait tendre répit près de Thérèse, ne font qu'accentuer ce malaise feutré.
Et des acteurs merveilleux, très lentement, à pas comptés, nous racontent l'histoire de cette femme inconsolable devant un monde bourgeois qu'elle croyait être un Eldorado et qui se révèle un univers désespéré, habité de gens accablés d'être ce qu'ils sont..
Je ne suis pas extrêmement féru de Mauriac, mais vous en soulignez si bien les fêlures que je regarderai sûrement Thérèse Desqueyroux.
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