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Forum : Les Hommes préfèrent les blondes

Sujet : Oeuvre de référence


De dumbledore

Derrière ce titre mal approprié (il aurait été plus judicieux de l'appeler Diamonds Are a Girl's Best Friend) se trouve un nouveau bijou de comédie et sans doute le rôle le plus complexe de Marilyn Monroe, puisqu'elle joue un personnage qui est tout à la fois intéressé, naïf, maladroit, intelligent et débrouillard. Elle passe d'une facette à l'autre avec justesse et d'une manière toujours savoureuse. Deux scènes sortent du lot, celle où on lui montre la tiare, ses expressions sont d'une drôlerie incomparable, et la scène de la discussion avec son futur beau-père où elle fait preuve d'une dialectique parfaite.

Le scénario, tout en étant classique, est une réussite en offrant des scènes drôles (à signaler par exemple que celle de la photographie du vieux Peggie montrant comme le python étrangle la chèvre prise en photo a été reprise dans Qui veut la peau de Roger Rabbit) tout en proposant un travail sur les personnages très fin. Le rapport notamment entre les deux comédiennes ainsi que leur caractère sont très réussis puisqu'elles sont l'inverse l'une de l'autre d'une manière assez fine : Marilyn Monroe est apparemment une traînée, mais se révèle finalement fidèle et sage. Jane Russell est apparamment sage – jouant le rôle du chaperon – mais se révèle être au fond une vraie « femme libérée » (cf. l'équipe olympique).

Pour terminer, il faut saluer la mise en scène de Hawks qui sait sublimer la sexualité de tout le film ainsi que l'inversement des représentations. On a ainsi jamais une seule fois un homme chanté entouré de très belles filles, mais l'inverse : Jane Russell dansant au milieu de beaux éphèbes torses nus. Ce sont aussi les deux femmes qui mènent l'action, les deux femmes qui sont toutes deux irréprochables dans une société qui ne l'est pas. Elles jouent à un jeu dont les règles ont été écrites par les hommes. Les hommes, eux, sont lâches, malhonnêtes, traîtres. Que ce soit Piggy qui se révèle être un voleur totalement écrasé par sa femme, que ce soit le fiancé qui cède à la jalousie et qui fait ce que papa dit, ou bien encore le détective privé qui ment, se cache, et finalement ne comprend rien au courage et à l'honnêteté de ces deux femmes…

Un petit chef d'œuvre donc, contenant des moments musicaux inoubliables, intégrés d'une manière parfaite au film…


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De vincentp, le 4 mai 2016 à 23:44
Note du film : Chef-d'Oeuvre


Une oeuvre emblématique du Hollywood des années 1950, revue ce soir en blu-ray, format proposant une haute définition tirant le meilleur des couleurs flamboyantes du technicolor de l'époque, et de la partition musicale sophistiquée qui accompagne les images. Gentlemen Prefer Blondes porte un regard ironique sur les relations humaines, entremêlant de façon pudique et drôle, personnages masculins et féminins, jeunes et moins jeunes, riches et pauvres, avec pour chacun des rationalités différentes qui s'entrechoquent dans un feu d'artifice de péripéties et de dialogues savoureux débités à toute vitesse. Point fort : l'intégration régulière par des numéros musicaux, chantés et dansés, d'une réflexion abstraite, de haute volée, sur les grands concepts -comme l'argent, le bonheur-. Cette réflexion est diffusée par les personnages qui portent alors un regard extériorisé vis à vis de leurs propres agissements. Étonnant et brillant !

Les deux jeunes héroïnes se retrouvent bien vite avec un train de vie de princesses frivoles au bord du gouffre matériel, le crédit illimité dont elles bénéficiaient de la part de leur protecteur, pour l'achat de robes et de chapeaux frivoles, se trouvant réduit à néant. Qu'importe ! Le génie du Hollywood de l'époque se met alors en branle, manifeste un refus du misérabilisme, un refus de la médiocrité du monde, résolvant la situation par un enthousiasme et un allant à toute épreuve. Ici, pas de problèmes de fin de mois difficiles, de factures impayés, et d'huissiers frappant à la porte ! Par quelques lignes de scénario, un numéro chanté et dansé, improvisé dans le décor du bistrot, prend le relais et propulse les personnages dans un univers féerique, ou tous les problèmes du monde ont leurs solutions. Le numéro musical suivant au sein du cabaret, exceptionnel, assoit Gentlemen Prefer Blondes parmi les œuvres phares du cinéma.


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De DelaNuit, le 17 mai 2016 à 14:14
Note du film : 6/6

Un film parfait à tous points de vue : interprétation, numéraux musicaux, scénario, humour caustique et légèreté… Et Marilyn donnant une leçon de sincérité à la société hypocrite : on reproche aux femmes de cette histoire de vouloir épouser un homme riche… mais quand les hommes veulent de leur côté épouser une fille jolie, leur démarche n'est-elle pas équivalente ? C'est à dire s'intéresser à ce que l'autre possède (argent ou beauté) plutôt qu'à ce qu'il est ! Voilà qui remet les compteurs à l'heure ! Et Marilyne d'enfoncer le clou en concluant : "Eh bien la beauté pour nous les femmes, c'est comme la richesse pour les hommes…" Son futur beau-père milliardaire en est interloqué : "Mais… On m'avait dit que vous étiez idiote !"


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De Impétueux, le 17 mai 2016 à 14:27
Note du film : 4/6

La différence c'est qu'il y a beaucoup plus de filles jolies que d'hommes riches… Les termes de l'échange sont totalement déséquilibrés…


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De DelaNuit, le 17 mai 2016 à 14:34
Note du film : 6/6

Certes ! Ceci dit, la beauté passe aussi plus vite qu'une richesse bien gérée… Ce qui permet aux milliardaires d'épouser plus d'une jolie fille dans leur vie et de leur laisser une pension conséquente en dédommagement !


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De vincentp, le 17 mai 2016 à 16:52
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Les dialogues sont très élaborés, plein d'esprit bien sûr : un régal pour le spectateur. Le film est accessible à un public très varié, de tous milieux, ce qui n'est pas si fréquent. La haute définition dépoussière ce film, qui m'avait semblé daté lors d'une vision en VHS. Les éclairages et les couleurs sont magnifiques.


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De Impétueux, le 26 mai 2021 à 19:38
Note du film : 4/6

D'ordinaire les adaptations à l'écran de comédies musicales à succès continuent à sentir la scène étriquée, poussiéreuse et fallacieuse du théâtre. Il y a des exceptions, naturellement et il ne me viendrait pas à l'idée de reprocher à West side story de s'être d'abord fait connaître à Broadway. Et on peut dire aussi que Les hommes préfèrent les blondes (qui vaut mieux que son titre aussi idiot que fallacieux) ne se ressent pas de sa mauvaise origine : on y trouve de la gaieté, de la fantaisie, de la musique de qualité, des dialogues qui frisent et deux actrices qui, sans doute, tournent là une de leurs meilleures productions.

C'est évident pour Jane Russell qui n'aura pas, à part le film de Howard Hawks, laissé grande trace dans l'histoire du cinéma ; mais même si je ne suis pas très connaisseur de la filmographie de Marilyn Monroe, j'ai tout de même le sentiment qu'elle n'ait tourné quelque chose de mieux sur ses propres talents, beaucoup de ses grands succès tournant autour de son image, aussi simple (ou aussi compliquée) qu'elle est. Ce qui est drôle, c'est que la première avait à l'époque une notoriété bien plus importante que la seconde et que les rémunérations ont d'ailleurs été à l'avenant, l'une gagnant dix fois plus que l'autre (dix fois !).

Je ne sais pas (qui peut savoir, d'ailleurs ?) si les deux actrices, lors du tournage, s'entendaient bien ; n'empêche que Howard Hawks est parvenu à persuader le spectateur que Lorelei Lee (MM) et Dorothy Shaw (JR), apparemment si différentes et l'une et l'autre si orientées dans des voies si opposées, sont les meilleures amies du monde. Cela tient peut-être à la complexité intelligente des personnalités des deux femmes, l'une, (MM) apparemment exclusivement intéressée par l'argent, le luxe et la vie à grandes guides – mais dans ce cadre absolument sage -, l'autre (JR) paraissant accorder à la belle amour la place principale mais, de l'autre côté jonglant avec les nombreux cœurs qu'elle fait chanceler et n'hésitant pas à séduire une bonne partie de l'équipe olympique et musclée des États-Unis qui fait avec elle voyage en paquebot vers l'Europe.

Naturellement les hommes, dans cette intelligente bluette qu'est Les hommes préfèrent les blondes, sont des nouilles insignifiantes : aucun n'a la moindre tenue et, à dire vrai, la moindre pertinence ou le moindre intérêt : tous sont joués, minables, ridicules, inférieurs à ce qu'ils devraient être. Si les deux femmes, à la fin du film, se marient, l'une (MM) avec le niaiseux milliardaire Gus Esmond (Tommy Noonan) l'autre (JR) avec le douteux détective privé Ernie Malone (Elliott Reid) les hommes demeurent des potiches et des fantoches.

On pourrait prêter aujourd'hui à Howard Hawks des préjugés féministes ; au vu de ses films que j'apprécie au plus haut point (La terre des pharaons et Hatari !), je n'ai pas la sensation qu'il y ait là une forme de militance, mais plutôt un regard narquois ridiculisant à peu près tout le monde, personne ne se sortant tout à fait intact du regard posé par le réalisateur.

Mais finalement le scénario n'a pas vraiment beaucoup d'importance ; ce qui reste, c'est la beauté du Technicolor de l'époque (et la séduction magnifique du numéro de music-hall où Marilyn Monroe exalte une féminité animale sublime au milieu de mâles émerveillés), c'est le regard narquois du réalisateur, la qualité des chansons, et puis, ici et là, le charme du Paris qui n'avait pas encore été embelli par les nettoyages d'André Malraux et enlaidi par l'idéologie écologiste de Anne Hidalgo.

Très agréable film, rythmé, amusant, nullement ennuyeux. Le monde n'avait pas mauvaise figure, en 1953.


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