Claudia Cardinale à son meilleur.
Je ne suis pas toujours bien disposé à l'égard de Mauro Bolognini, à qui je reproche une certaine lourdeur de style (comme dans L'Héritage,
par exemple). Mais Libera, amore mio
fut réalisé dans un esprit tout différent, qui n'exclut ni l'humour ni le picaresque. (Le scénariste Luciano Vincenzoni
y est peut-être pour quelque chose). C'est le récit, sur un quart de siècle, des tribulations d'une femme de caractère – truculente et bellissime Claudia Cardinale –
qui n'est vraiment pas faite pour se fondre dans la suffocante uniformité fasciste, d'autant plus qu'elle a été élevée par un père anarchiste (superbe Adolfo Celi).
À la limite, c'est une comédie dramatique plutôt qu'un drame. Et je l'ajouterais bien à ma collection…
Crâneuse et vivace comme pas une. Quel personnage en or pour Cardinale que la bouillante Libera
! Les chemises noires n'ont qu'à bien se tenir…
J'en ai qu'une vieille copie VHS hélas bien usée, quand les films italiens avaient cette qualité, une édition dvd s'impose.
La diffusion de ce film est prévue très bientôt dans le cadre du "cinéma de minuit". Par conséquent, vous pourrez remplacer votre vhs usée et je pourrai découvrir ce film vanté -à juste titre, j'en suis sûr, par Arca..
En effet, après l'avoir vu, je ne peux que confirmer l'évidence: c'est un bien beau film très attachant, à part dans l'oeuvre de Mauro Bolognini.
Ici, la verve picaresque domine alors que la période du fascisme ne se prête pas forcément a priori à cette tonalité allègre. Claudia Cardinale est parfaite dans un rôle en or de personnage anarchisant. Décidemment, Bolognini sit mettre en valeur ses actrices pour en faire des héroïnes volontaires et désireuses de renverser l'ordre établi. Et Bolognini, comme tous les grands cinéastes italiens n'a pas son pareil pour mêler à merveille le destin d'un individu avec la grande histoire.
Et finalement, la fin viendra nous saisir et nous rappeler que Bolognini est un cinéaste du désespoir et du pessimiste.
Une pierre de plus dans une oeuvre majeure du cinéma italien où pour le moment seule
La grande bourgeoise avec Catherine Deneuve ne m'a pas emballée.
« La verve picaresque domine alors que la période du fascisme ne se prête pas forcément a priori à cette tonalité allègre. »
Ah oui, a priori, sur le papier, c'est bien vrai ! Et pourtant, vous seriez surpris : La Marche sur Rome, Le Fédéral,
La Grande pagaille
… Marchant sur les brisées de La grande guerra –
une monumentale comédie à l'italienne sur la Première Guerre mondiale sortie en 1959 et disponible en DVD – ces films découvraient avec un rare bonheur d'expression combien le picaresque, le tragicomique peut être la voie royale pour faire revivre et comprendre une époque.
«Le cinéma comique italien d'après-guerre… », écrivent Fruttero et Lucentini dans "Le Retour du crétin", « …a montré le fascisme mieux que beaucoup d'historiens.»
Pour en revenir à Bolognini, je reconnais le soin extraordinaire mis à des films comme Metello ou Bubu de Montparnasse – et aussi L'Héritage,
tiens – mais je préfère ses film atypiques ou alors, ses films précoces : c'est-à-dire ceux qui ne sont pas de l'école dite "calligraphiste". Heureusement, en somme il y en a beaucoup. Le bel Antonio,
par exemple, est un très grand film. Ou que diriez-vous d'un film de peur (!) signé Bolognini,
«Gran bollito», avec Shelley Winters
? Je ne l'ai jamais vu, mais ça m'intrigue…
Arca1943
C'est effectivement un grand film avec une Claudia Cardinale magnifiée. Je viens de le découvrir par la location d'une VHS hélas à bout de vie. Quelqu'un l'a t'il enregistré lors de son passage au cinéma de minuit ? Je serais très intéressé.
Ah ! Magnifique. Liberté, mon amour sort chez Carlotta le 7 juillet !
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