Le dernier bon film de René Clément, porté par un scénario onirique de Japrisot,
hanté par l'enfance. Un cast incroyable, une BO magnifique de Francis Lai.
Qu'on fasse ressortir ce lièvre de son trou !
Donc, l'huile qui ruisselle dans les horloges de Japrisot m'a un peu gâché Un long dimanche de fiançailles et, jadis L'été meurtrier.
Mais comme, là, Japrisot tombe sur Clément, qui est, il me semble d'une autre dimension que Jean-Pierre Jeunet
ou Jean Becker,
je me laisserai volontiers faire…comme je me suis à peu près laissé faire par Le passager de la pluie
J'adhère, pour revoir cette petite merveille de polar poétique. "Le passager de la pluie" est maintenant disponible et ce film concocté par la même équipe, est son parfait complément : même ambiance irréelle, même mélange franco-U.S. jouant sur la mythologie, même hantise des peurs enfantines. D'ailleurs, on peut se demander si le personnage du gangster américain n'était pas prévu pour Bronson, vu qu'il s'appelle Charley et qu'il aurait pu former un triptyque avec "Adieu l'ami
" (aussi de Japrisot)
et "Le passager
".
Bien sûr, Bronson-Jobert,
c'est plus immédiatement attractif pour le grand public de 2004 que Trintignant
-Ryan,
mais il faut absolument que ce film existe à nouveau et fasse des adeptes, car il n'a pas vieilli et recèle des trésors.
Moi, j'aime bien, au contraire, les histoires " horlogères " (et plus encore que Japrisot : je suis un fan de Boileau-Narcejac, c'est tout dire !).
Se pourrait-il, tout simplement, que vous n'aimiez pas le roman policier ? ça existe, vous savez ; y'a pas de honte à ça !). Cependant, et malgré le toujours très bon Jean-Louis Trintignant, cette Course du lièvre
m'agace pour des raisons géographiques et culturelles : car ce film est censé se passer dans mon pays (le Canada) mais le choix arbitraire des décors et des paysages révèle une conception malheureusement très très touristique, agaçante pour moult spectateurs d'ici (" Ah! L'Amérique!" etc, etc).
Le procédé n'est pas forcément à blâmer : c'est celui des grands feuilletonistes des 19 et 20èmes siècles et je suis un fan absolu d'Eugène Sue (je défie quiconque d'ouvrir Le Juif errant et de le refermer sans le terminer), de Maurice Leblanc
ou de l'immense Gaston Leroux
(connaissez-vous le terrifiant La double vie de Théophraste Longuet ?); disons que je trouve que chez Japrisot,
c'est un peu froid : la précision est plus mathématique que psychologique…
Mais je n'en dis pas de mal ! Mieux vaut Japrisot que Robbe-Grillet
!!!
" Mieux vaut Japrisot que Robbe-Grillet !!! "
Sages paroles, pour lesquelles il vous sera beaucoup pardonné !
Mais je comprends ce que vous voulez dire au sujet de Japrisot. Comme dit une expression populaire au Québec, c'est un peu "arrangé avec le gars des vues" (les "vues", c'est-à-dire les films). Avec, pour ainsi dire, tel événement X dans le rôle du deus ex machina qui survient à point nommé. Vu comme ça, d'accord. Mais c'est son côté Agatha Christie…
Je comprends très bien ce qui peut agacer un Canadien dans "La course du lièvre" et je pense que vu la thématique du films et les obsessions américaines de Japrisot,
le film aurait dû se tourner aux U.S.A. Le fait qu'il se passe au Canada est illogique et tiré par les cheveux. Le film, c'est la confrontation entre un frenchie tout ce qu'il y a de banal, avec la mythologie gangstérienne U.S. au bout de son rouleau, symbolisée par Robert Ryan, survivant épuisé des classiques du film noir des forties. Mais bon, ça reste une oeuvre tout à fait unique et particulière. Et puis le fait que des films comme "Charade
" et même "Frantic
" (où on entend de l'accordéon dans les rues !) offrent une vision grotesque de Paris, n'empêche pas de bien aimer les films.
A nouveau, un seul commentaire à l'annonce de cette sortie : Enfin !!! Cet éditeur nous permet de revoir, de posséder et de réévaluer des films rares ou difficiles ou injustement oubliés. Donc "enfin" et merci, aussi pour un vrai boulot éditorial…
Après revision, le film a (évidemment) vieilli et le dialogue très littéraire de Japrisot rend le tout un peu ampoulé, mais le charme opère encore. Seule remarque "technique" : comme pour "L'important c'est d'aimer" chez le même éditeur, la copie est tirée trop claire, trop "propre" et ôte beaucoup à la poésie du film. Un étalonnage respectant davantage les intentions originelles serait tout de même plus aproprié, plutôt que cette uniformatisation par le blanc, si chère à TF1 par exemple.
Après visionnage, hier, de La course du lièvre, mes réticences demeurent solides ! Outre qu'elles reprennent un peu de celles des autres intervenants sur ce fil, je trouve que le scénario est très inférieur à ce à quoi Japrisot
nous avait habitués ! C'est même d'une totale invraisemblance, y compris, et surtout peut-être, les réminiscences enfantines.
Cela dit, il y a tout de même des scènes intéressantes, une belle distribution, Trintignant est parfait, les filles sont belles, et, dût Arca s'en formaliser, les paysages sont séduisants. Mais une large demi-heure de moins et un scénario moins bêta auraient été préférables
Je crois le film d'une complexité telle que La course du lièvre à travers les champs pour lequel j'ai vraiment eu un coup de coeur et que j'ai découvert cet après midi ne peut pas être vu et apprécié par tout le monde.
Le film mêle les genres : polar, film d'aventure, psychologique et justement là ou certains y voient des invraisemblances, le film a quelque chose de presque fantastique. Inutile de s'arrêter là dessus. La course du lièvre à travers les champs
a le sens de l'absurde mais de façon modéré.
Les allusions enfantines n'y sont pas si idiotes que ça… Les personnages sont de grands enfants, certes mais celui de Trintignant
traverse terre et mer, pourchassé, traqué et aussi rongé pour avoir involontairement tué des vrais enfants.
C'est d'ailleurs la période ou Trintignant
a souvent été un homme traqué ; dans Le secret
de Robert Enrico,
dans Un homme est mort
… Les trois films se juxtaposent.
Que dire de plus certains moments sont magiques, la photographie magnifique, les paysages d'un Canada Sauvage y sont un cadre étonnant ! De la tendresse au rendez-vous, de la chaleur.
Seul le passage du casse m'a paru vaguement mal foutu. Si l'on peut toujours apprécier Le passager de la pluie
malgré ses quelques rides, La course du lièvre à travers les champs
mériterait plus de louange. René Clément
fut un grand ! Et les années 70 une époque ou le cinéma Français pouvait encore se permettre des films à hautes ambitions et Clément
n'en a jamais eu peur : Paris brule-t-il
!
La course du lièvre à travers les champs demeure un film gracieux, classieux et souvent émouvant. Compliqué mais simple, pessimiste mais plein d'espoir, Robert Ryan
y est également massif et charismatique. La musique de Francis Lai
a des relents de Morricone
et l'on se croirait même parfois en plein western !
Et puis Impétueux a raison le nombre de jolies visages féminins qui parcourent le film, en particulier Léa Massari,
apporte au film une douceur supplémentaire au milieu de trognes genre Les grandes gueules
!
Non vraiment j'aurai si peu de mal à dire sur La course du lièvre à travers les champs
ma surprise fut-elle, le film gagne tant à être connu que c'est sans aucun problème que je lui attribue la note de 5/6.
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