Lee Marvin, Jack Palance,
Jeanne Moreau (plus pour la curiosité qu'autre chose), un des meilleurs chefs op du monde aux commandes, la vraie vie des cowboys, une lenteur envoûtante… "Monte Walsh
" mérite amplement une édition DVD. Pour la petite histoire, Tom Selleck en a tourné un remake récemment pour la télé.
Je me réveille en retard, mais mieux vaut tard que jamais, pour voter pour ce très beau western qui est un des grands crus de la vague démystifiante /réaliste du début des années 70 (comme McCabe & Mrs. Miller ou The Culpepper Cattle Co).
Si mes souvenirs sont bons (je l'ai vu il y a très longtemps), il y avait pas mal d'erreurs de raccords dans Monte Walsh, sans doute dûs à des remontages intempestifs, des coupes franches. Par exemple, d'une séquence à l'autre, la moustache de Lee Marvin
poussait et disparaissait. Un peu troublant…
Dans ce genre-là, une scène de Pendez-les haut et court m'a toujours amusé : la bagarre entre Eastwood
et Bruce Dern.
Là aussi, Dern est glabre ou barbu, d'un plan à l'autre. Sans doute des "retakes" tournées des mois plus tard. En tout cas, l'effet est saisissant.
l'édition se trouve désormais dans le pipe !!
Et avec Cass Elliot, j'entonne enfin (d'une voix de fausset, mais bon, on ne peut pas tout avoir) « The good times are coming / They'll be coming real soon… »
Quels rapports entre les étudiants québecois et Monte Walsh ?
Add-on 22h57 : sans doute lié à la grêve des étudiants au Canada ?
Sans doute… Cette réflexion de Alholg (qui me semblait être un private joke entre Alholg et Arca1943) m'a laissé perplexe, le temps de consulter l'actualité sur yahoo. J'ai cru un instant que Alholg faisait des conférences à des étudiants québécois…
Je rebondis avec un peu de retard sur cette réflexion obscure mais finalement très intéressante de Alholg concernant le système d'enseignement supérieur québecois. Un sujet qui nous concerne tous, parents et enfants. Sujet universel et intemporel par excellence, une éducation abordée dans tout un tas de films : de Zero de conduite à Will hunting
en passant par Le cercle des poètes disparus
…
Je partage complètement l'avis de Alholg sur le fait qu'il est préférable de ne pas faire payer très cher les études supérieures… C'est aussi le point de ce démagogue de Michael Moore !
Mais il faut être conscient que ceci a pour conséquence de déconnecter dans une certaine mesure les études supérieures du système économique, avec quelques inconvénients.
Illustration par l'exemple. J'ai payé au total dans les années 80-90, 3500 francs (somme ridiculement faible) pour cinq années de scolarité supérieure, avec à la clé (à mon avis) un très bon bagage intellectuel. Un rapport cout/gain à mon avis exceptionnel (je m'en rends compte aujourd'hui). J'ai souhaité finir ces années par une formation professionnalisante (pour trouver un emploi), mais là je me suis vu entendu dire : "ah, mais c'est que vous n'avez pas un niveau suffisant !"
Pipeau (j'avais un niveau supérieur sur certains points à celui des profs) ! En réalité, ceux qui avaient soi-disant le niveau, c'était des étudiants qui avaient payé préalablement les mêmes profs. Tout un système, aux mains d'un lobby de la formation. Imaginez un jury d'admission style Procès de Jeanne d'Arc, moitié normatif, moitié corrompu.
Je me suis donc débrouillé (pas trop mal), -et je n'ai pas oublié ces profs affairistes qui ont d'ailleurs mal tourné- (style La charge fantastique).
Il y aura toujours cette dichotomie dans une société capitaliste, privée/publique : pour la formation, pour la santé etc…
Donc, j'accorde avec un peu de retard mon soutien ferme et entier aux étudiants québecois en grève !
3,6/6. Un film inégal, avec de beaux moments (vers le milieu du film). Foutraque, effectivement, car il manque une ligne directrice claire à cette histoire (qui veut trop en dire et s'égare un peu, même si le thème de la fin d'un monde est bien traité).
Démystificateur à son époque (1970), mais aujourd'hui Monte walsh semble plutôt marquer l'épitaphe d'un genre épique, en phase avec les idées contestataires de la fin des années 1960. Aujourd'hui le mythe (et les valeurs) liés au western classique des années 1950 sont toujours vivants et présents dans nos coeurs de spectateur, et Monte walsh
semble daté à comparer des westerns classiques de John Ford, Anthony Mann, ou Howard Hawks (liste non exhaustive).
« Aujourd'hui le mythe (et les valeurs) liés au western classique des années 1950 sont toujours vivants et présents dans nos coeurs de spectateur. »
Ah bon ? Vous parlez pour qui, là ? Les nostalgiques du puritanisme ?
Du tout… Je me situe aux côtés de la loi et de l'ordre public incarnés par John Wayne dans Rio bravo,
de la morale et de la détermination portées par James Stewart
dans The naked spur,
de la force fédératrice démontrée par Burt Lancaster
dans Le vent de la plaine,
et de la galanterie de John Payne
saluée dans Le mariage est pour demain.
« …la loi et de l'ordre public… la morale et de la détermination… la force fédératrice… »
En somme, c'est bien ce que je disais : dans une optique puritaine, les films étaient censés promouvoir la vertu, voire moraliser le spectateur, et non dépeindre une époque avec ses mœurs réelles.
"et non dépeindre une époque avec ses mœurs réelles."
Je gère ma résidence comme John Wayne gère Rio Bravo, mon bon Arca1943. Votre vision du monde me parait utopique, voire bucolique ! Libre à vous de vous identifier à des cow-boys qui picolent comme Monte Walsh
!
« Votre vision du monde me parait utopique, voire bucolique ! »
Vous faites de la rhétorique spéculaire, là. C'est évidemment le petit monde propret du western des années 50 qui est (souvent) bucolique et irréel, ses décors trop jolis pour être crédibles, la fille du shérif immaculée, etc. Une solide dose de réalisme, voilà ce qui lui ont apporté des films comme Monte Walsh, The Culpepper Cattle C
ou McCabe & Mrs. Miller
et plusieurs autres. Et juste avant eux, Leone
et Peckinpah,
qui ont ouvert la voie à la dure réalité. «Comment les choses étaient-elles vraiment ?» Voilà la question. Ensuite on peut broder, extrapoler, car il s'agit bien sûr de fiction, d'histoires que les hommes se racontent ; mais en respectant la réalité, au lieu de plaquer dessus une gentillounette, prude et rassurante vision d'Epinal où la vertu triomphe toujours et les méchants sont punis.
Par ailleurs, on peut certes se reconnaître dans un personnage – pour le meilleur et pour le pire – mais s'identifier me semble un brin naïf. (Et puis ça ressemble à certaines théories soviétiques à la Jdanov sur le héros positif).
Je vous rejoins sur ce point. Le western a considérablement évolué depuis son origine, et l'histoire du genre se confond avec celle de la société qui nous entoure. Les débuts avec les cow-boys chantants (Roy Rogers), l'arrivée du western adulte en 1939 (La chevauchée fantastique), la prise de conscience à partir de 1950 de la question indienne (La flèche brisée)
, la très forte évolution thématique subie au cours des années 1950 (de Winchester '73
à l'homme de l'ouest)
, la démystification progressive réalisée tout au long des années 1960 (Monte Walsh
semble en être un des aboutissements), la guerre du vietnam traitée dans Soldat bleu
etc…
Mais quand on fait établit le bilan du genre, on s'aperçoit que ce sont les westerns des années cinquante (souvent très nuancés dans leurs idées pour les meilleurs) qui sont les plus présents dans nos esprits. Ils constituent aujourd'hui la pierre angulaire de l'édifice. Malheureusement, la plupart des westerns des années 1970, à quelques exceptions près, sont artistiquement parlant beaucoup moins réussis que leurs homologues de la génération précédente. Le western avait vécu, tout simplement, et était désormais remplacé, comme genre populaire, par la SF et ses effets spéciaux.
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