Le chef-d'oeuvre de Sturges. Le générique sur l'avancée du train est un modèle de savoir-faire avec le format Scope, les seconds rôles sont superbes (Walter Brennan,
Lee Marvin
et Ernest Borgnine,
quand même !) et Tracy
n'a jamais été plus puissant. Du grand cinoche.
Peut être pas le chef d'oeuvre de Sturges, ces autres westerns des années 50 arrivant sans peine à son niveau mais un très grand film effectivement qui démontre le génie du réalisateur pour le cadrage. je le veux aussi
Un roc, ce film. Âpre, simple, sans fioritures. Spencer Tracy fait très, très fort. Et le sujet, je le souligne, est alors brûlant. Il me faut ce DVD !
Beaucoup mieux que Fort Bravo en tous les cas!!!
Dis donc Arca, je viens de passer sur le forum d'un taxi pour Tobrouk… à présent je passe ici… et tu es présent sur les deux!!! Tu as des goûts digne de respect, continue comme ça! ;-)
C'est me faire trop d'honneur. N'oublions pas que je suis celui qui, sur ce site, a mentionné le plus souvent They Saved Hitler's Brain !
D'ailleurs je viens de le refaire ! Décidément, je suis incorrigible. ;)
Arca
Très beau souvenir d'un film sobre et efficace, d'où émerge la figure de Spencer Tracy en manchot rescapé de la dernière guerre. Un personnage digne des plus grands justiciers dont les investigations bouleversent la vie d'une petite bourgade perdue en révélant les bassesses, les lâchetés et finalement la bêtise et la barbarie d'une communauté dont chaque membre a sa part dans le terrible secret qui la lie. Un train s'arrête, un train repasse laissant dans la moiteur du désert américain un goût de poussière et de sang.
Grand film dépouillé, efficace, aux personnages taillés dans la masse. Le film était ressorti quelque temps après "Douze salopards" avec un matériel publicitaire fallacieux mettant Lee Marvin en tête d'affiche et reléguant Spencer Tracy à l'arrière-plan. C'est vrai qu'en France en tout cas, on l'a un peu oublié Tracy, qui était le Jean Gabin U.S. et que de nombreux acteurs encore aujourd'hui, citent en exemple dans leurs interviews.
Pourtant à revoir "Le vieil homme et la mer" (du même Sturges), "Pat and Mike
", "Jugement à Nüremberg" ou "Docteur Jekyll et Mister Hyde", tous édités en DVD, on se rend compte de la modernité de son jeu totalement indémodable, même si les films eux, ont parfois vieilli.
Le film est annoncé pour mai en zone 1 !!!
Mais… d'où tiens-tu cette info? Dis nous, dis-nous?…
Mais… De source sûre !!! "Un homme est passé" sort dans un coffret consacré aux films "controversés" et aussi à l'unitaire. Alleluiah ! On va enfin revoir LE film pour lequel le Scope a été inventé.
Un coffret de films controversé? J'aimerais en savoir plus ….Ehn tout cas , Spencer Tracy en manchot, ça me dit quelque chose ….
J'ai vu ce film à sa sortie – ce qui ne rajeunira personne – et j'en ai conservé un souvenir… comment dire ? : impressionné !
On ne parle plus guère du grand Spencer Tracy aujourd'hui et c'est bien regrettable…
Petite suite à ces messages enflammés, avec un bémol. Je viens de revoir le film, il est toujours aussi magnifique, puissant, efficace, admirablement cadré et interprété, mais… à mon grand dam, j'avoue que la musique de Prévin m'a littéralement cassé la tête. Omniprésente, écrasante, subtile comme une fanfare, elle finit par nuire au film, à en atténuer le mystère. Suis-je le seul à ressentir cette gêne, sur ce film que je croyais parfait ?
Pour ma part n'étant pas averti, je n'ai pas fait attention à la musique du film. A coup sûr, j'y penserais à la prochaine vision (qui ne va pas tarder). Je te rejoins sur les autres commentaires et notamment au niveau du cinémascope, utilisé à la perfection; dès les premiers plans sur le train et à Black Rock, on comprend de suite que ça ne va pas être une partie de plaisir pour Spencer Tracy. Ces gueules qu'il y a dans ce film, c'est fou (ryan, marvin, brennan, borgnine…). Trop Bon!
Marvin et Borgnine
ont d'ailleurs tourné plusieurs autres films ensemble : "Les massacreurs du Kansas", Les inconnus dans la ville
(où Ernest embroche Lee à la fourche !), Douze salopards
et sa sequel télé, L'empereur du Nord
… Et j'en oublie peut-être. Un peu les Laurel
& Hardy
du cinéma d'action, finalement…
Un nid de vipères sévit la ou il n'y presque rien. Quelques embusqués scénarisent méfiance et racisme en traquant le parachuté et le Japonais local. La noirceur du site est révélée par les investigations d'un reconnaissant surgit de nulle part chapeau et costume sombre débarqué d'un train ne contemplant en temps ordinaires ces lieux désolés qu'à grande vitesse.
« Bad day At Black Rock» décrit les désastres d'un isolement permettant à des reclus de se réaliser par la dominance et la soumission. Cette parcelle de sol Martien à peine distinguée d'une lorgnette civilisée indifférente trop éloignée entretient par la lâcheté et la peur quelques petites frappes bannies d'un conflit mondial.
Black Rock au fond du trou à l'immense chance de pouvoir renaître en vingt quatre heures grâce à une pierre angulaire de passage. Le challenge consiste à reconstruire les valeurs morales d'un site entre le passage de deux trains. Les remords de quelques pénitents remontent en surfaces en retrouvant le marché d'un courage enseveli.
Sous un cinémascope profond luminosité d'un non évolutif de pierre John J. Macreedy manchot équilibré, serein et intuitif sert de parcours rédempteur à quelques entités redevenues lucides grâce à la prise de conscience d'un état délabré.
John Sturges préfère valoriser par un paysage désolé la perception pour un moraliste d'une autre planète ou rien de bon ne pousse. John J. Macreedy cosmonaute fragilisé sur un sol hostile contemple le négatif d'une contrée presque à évangéliser managée par des Aliens locaux particulièrement dangereux.
La victoire s'obtient grâce à une confrontation soutenue appuyée d'un désir de retrouver une identité même au bout du monde.
La scène de la pompe à essence ou Robert Ryan tout en restant obtus livre quelques révélations sur un comportement raciste percu en interne comme indispensable et salutaire est exemplaire en monstruosité.
Les qualités du film de Sturges ont été recensées plus qu'exhaustivement mais personne n'a mentionné le petit rythme, le manque de mystère (SPOILER: en 20 mn on a tous compris que l'ami japonais a été la victime des "puissants" du coin), les incohérences (mais qu'attendent-ils donc pour lui régler son affaire à ce manchot désarmé ?) et la minceur du scénario, qui ne fait qu'étirer un concept sans développer de vraie dramaturgie.
Avec le même pitch et beaucoup plus d'audace et d'idées, Clint Eastwood rendra un chef-d'oeuvre.
Reste un film honorable qui doit beaucoup, pour ne pas dire tout, à ses acteurs qui créent de la matière sur du stéréotype.
Je suis assez partagé entre une grande admiration pour la captation d'une atmosphère poussiéreuse, étouffante et bornée et par le jeu d'acteurs légendaires tous excellents et, à l'inverse, par une certaine déception sur le scénario bien banal et moralisant et une mise en scène très théâtrale, les protagonistes ne cessant de se croiser comme il faut dans les endroits où il faut qu'ils soient.
On pourra évidemment dire qu'il n'y a rien d'étonnant à ce que les occasions de se rencontrer soient limitées, puisque la bourgade de Black Rock ne paraît pas comporter plus d'une dizaine de maisons, ce qui rend tout de même assez invraisemblable la présence d'un hôtel avec de nombreuses chambres, d'un saloon spacieux, d'un garage, d'une prison et d'une entreprise de pompes funèbres. Que le long train express – admirablement photographié dans son cheminement dans le désert lors du générique – puisse s'y arrêter sur la simple demande d'un voyageur fait aussi partie de mes interrogations… Mais enfin ! On est en 1945 et en Arizona, ce qui doit expliquer beaucoup de singularités.
Je n'ai pas bien accroché à la dénonciation du sort qui fut, paraît-il, infligé aux Nippo-Étasuniens pendant la guerre ; je note que tous les États, à toutes les époques, se sont toujours interrogés sur la loyauté de leurs citoyens originaires de pays avec qui ils étaient en guerre ; c'est certainement bien regrettable, mais également très compréhensible.
Cela posé, qui n'a plus d'intérêt qu'historique, le sujet, qui est celui de la lâcheté et de la culpabilité collectives d'un groupe humain restreint ; un groupe humain bouleversé et réveillé par l'irruption d'un étranger qui vient mettre à chacun le nez dans sa fiente. Ceci est comme souvent riche d'aperçus sarcastiques sur la nature humaine, les relations de domination/soumission et la révolte rédemptrice de faibles, plus lâches que scélérats, ou scélérats moins endurcis, si l'on veut.Le personnage de John MacCready (interprété par Spencer Tracy avec une très grande sobriété) est assez complexe et moins marmoréen qu'on pourrait le craindre : comme j'avais oublié à peu près totalement un film que j'avais vu il y a près de cinquante ans, j'ai craint, au début, que MacCready ne soit une sorte de justicier superman venu exposer, dans un patelin oublié de Dieu et des hommes, les lois fondamentales de la démocratie, travers dont nombre de films d’Outre-Atlantique ne sont pas dépourvus. Et en fait, on se félicite de constater que le héros ne le devient que parce qu'on lui a par trop chauffé les oreilles et qu'il venait tout bonnement accomplir une sorte de pieux pèlerinage auprès du père d'un de ses compagnons d'armes disparu à la guerre.
Je me moque un peu de l'histoire, mais ça vaut tout de même largement le coup d’œil…
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