Oui, ce film n'était pas mal du tout : suspense et humour, réalisme et fantaisie…
Et puis l'histoire – vraie – est tellement extraordinaire ! Ce braquage fantastique conduit par d'anciens de l'O.A.S. avec de vrais truands….
Pour avoir connu des gars, qui dans le passé avaient connu Spaggiari, je sais que celui-ci était un prétentieux, fatiguant, qui se prenait pour un génie, dont les blagues souvent lourdes ne faisaient rire que lui et qui était toujours à deux doigts de la mythomanie. D'ailleurs une petite enquête sur sa personnalité, attestera à tout le monde que Spaggiari a toujours prétendu avoir faillit assassiner le Général De Gaulle sans pour autant n'avoir jamais apporté aucune pièce réelle pouvant permettre de confirmer ses dires.
Mais cette surprenante affaire m'a toujours passionné, voire même fait rigoler… On dit que c'est en lisant une série noire : Tous à l'égout de Robert Pollock, que Spaggiari eut cette idée géniale.
Mais Faites sauter la banque l'aurait sans doute autant inspiré.
Ce que je retiens de ce braquage c'est le côté farce, le côté surréaliste.
Dans Les égouts du paradis on retrouve la même amitié virile, la même ambiance que celle des Grandes gueules.
Un film d'homme, un film viril, une aventure trépidante, d'autant plus intéressante qu'elle est vraie et parait pourtant incroyable.
Rien à redire sur la qualité de ce film ; humour au rendez-vous, excellent dialogue d'Audiard, personnages hauts en couleurs…
Michel Peyrelon est particulièrement excellent en chef de bande. Un peu à contre emploi des rôles de psychopathes et de faux-cul qu'on lui a souvent donné. Et même Francis Huster
trouve sans doute ici son meilleur rôle. Avouons le, même si on ne l'aime pas, il est plutôt convenable en Spaggiari. Peut-être un peu jeune. Au moment du braquage Spaggiari avait la quarantaine, mais c'est un détail…
José Giovanni réalise sans doute son dernier bon film. Les films qu'il réalisera ensuite, y compris Le ruffian
avec pourtant Lino Ventura
ne valent que dalle.
Il s'en sort en tout cas clairement mieux que Jean-Paul Rouve qui récemment avec Sans arme, ni haine, ni violence
a mis en scène un film artificiel, impénétrable, qui faisait tout le tour de l'affaire Spaggiari sans jamais bizarrement entrer dedans. Ni le casse, et encore moins les antécédents politiques de Spaggiari n'avait vraiment de place.
Résultat un film vide. Une comédie triste ou Rouve est d'une insipidité qui ferait presque passer Huster
pour un grand acteur.
Je vais vous rejoindre dans vos éloges concernant ce film sympathique baigné de nostalgie.
Les égoûts du paradis n'a pas une réputation faramineuse mais son classicisme me paraît en effet plus pertinent que la déconstruction chichiteuse opéréé par Sans haine, ni arme, ni violence.
On pouvait craindre la présence dans le rôle principal de Francis Huster, personnage médiatique souvent crispant, mais ici il fait preuve d'un talent sûr à la Dewaere.
L'aspect sulfureux du personnage d'Albert Spaggiari, ex de l'OAS, aurait pu être plus souligné encore mais après tout il est encore plus mis en veilleuse dans le film de Jean-paul Rouve.
La mise en image n'a jamais été le point fort du grand scénariste qu'était José Giovanni.
Mais la photo est belle, les seconds rôles parfaits notamment André Pousse,
personnage pittoresque aujourd'hui un peu oublié..
Le récit est fascinant d'autant plus que la réalisation a eu lieu seulement 3 ans après le casse de la Société Générale, à l'époque même où Spaggiari était en cavale.
Les dialogues signés Audiard
dans sa période mélancolique et la jolie musique achèvent de rendre ce film bien attachant.
Il s'agit d'un des meilleurs films de Giovanni dont la ré-vision m'a fait plus de plaisir que celle de La scoumoune.
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