C'est un très bon film qu'on ne trouve nulle part ; merci de le mettre sur DVD.
Je me défie un tout petit peu d'une Russie vue par des Américains de 1957… Mais en revanche, bon, c'est quand même Richard Brooks, réalisateur plus que compétent, et j'aime bien la distribution : Yul Brynner,
Claire Bloom,
Richard Basehart,
Maria Schell,
Lee J. Cobb
et même… William Shatner
!
De Dostoïevski aux pyjamas de Star Trek, jusqu'aux émissions de télé-réalité, en passant par son propre rôle face à De Niro
dans Showtime,
on peut dire que le Shatner
est versatile.
Qu'ouïs-je? « Les pyjamas de Star Trek » ? N'y a-t-il donc rien de sacré pour vous, mécréant !?
La dernière fois où Les frères Karamazov est passé à la télé, j'étais plein de bonne volonté pour le regarder. D'abord, je ne savais pas si le format de l'image sur l'écran était le bon et ensuite quand j'ai vu Lee John Cobb qui se déhanchait à l'écran, j'ai abandonné immédiatement… Pourtant, Brooks, je l'aime bien !
Quel dommage d'avoir abandonné si vite !
Je tiens Les frères Kamarazov pour un des plus beaux films de Richard Brooks.
Faut-il craindre la vision romanesque de la Russie de Dostoïevsky par Hollywood ? Pas dans ce cas car le réalisateur affiche dès le départ son parti pris : ce n'est pas le réalisme qui est ici le plus important mais le symbolisme, avec un travail sur les couleurs et les éclairages qui vaut le détour car il exprime les passions entre les personnages, et ce dès le générique où chaque frère apparaît dans une couleur profonde, l'un à côté de l'autre, tels des fragments de vitrail, alors que résonne un chant tzigane envoûtant.
Lee J. Cobb y est pénible dans ses gesticulations ? Alors c'est un bon acteur car son personnage – le père Karamazov – est insupportable de superficialité, d'avarice et de cabotinage. On le déteste d'emblée, comme le font ses fils d'ailleurs, et son meurtre mettra le feu aux poudres.
Le père Sosima, patriarche orthodoxe, maître à penser du plus jeune fils (William Shatner à mille lieues de ses autres rôles en jeune moine idéaliste) refuse de l'écouter se plaindre du comportement de ses fils et lui reproche de ne chercher que le scandale. Soudain le patriarche s'agenouille devant un autre fils, le ténébreux Dimitri (Yul Brynner)
, préssentant en lui la souffrance et la passion (au sens christique) à venir… Dimitri, stupéfait, lève les yeux au ciel…
Et quelle brochette d'acteurs dans cette oeuvre poignante qui mériterait vraiment une édition dvd (même si hélas Yul est moins bien doublé dans la VF que d'habitude, par une voix pas assez basse) : Claire Bloom, superbe en femme du monde blessée (déjà partenaire de Yul dans Les boucanniers), Maria Schell
alias Grouchenka, tour à tour légère et émouvante, le trop rare Richard Basehart
(funambule de La Strada
et narrateur de Moby Dick
en libre penseur…
Le film opère évidemment une synthèse du roman fleuve de Dostoïevsky, mais poignante ! Il faut dire que j'ai eu la chance de le découvrir pour la première fois sur un écran de cinéma. J'en étais encore tout habité en sortant de la salle.
Une rareté trop méconnue à découvrir !
Et dire qu'il avait été question de faire tenir les rôles de Dimitri et Grouchenka par Marlon Brando et… Marilyn Monroe
! On ne peut qu'imaginer ce qu'un tel film aurait donné…
Ah bon, je me disais aussi !
Il ne me plus qu'à apprendre que DeLaNuit a aussi vu Cinq femmes marquées, pendant qu'on y est… (toujours avec le trop rare Richard Basehart,
d'ailleurs).
Hélas non, je n'ai pas vu vos Cinq femmes marquées, mais d'après ce que vous en dites, j'ai fort envie de le voir. En plus, je suis incapable de résister à Silvana Mangano, qui fit chavirer ma raison en interprétant le double rôle de Pénélope et Circé dans Ulysse.
L'imaginer avec un fusil en main dans un film de guerre aux côtés de Barbara Bel Geddes,
future Miss Elie de Dallas
!
La Russie étant actuellement sous le feu des projecteurs médiatiques, on pourrait penser qu'un distributeur malin nous sortirait un dvd/blue-ray des Frères Karamazov… l'un des plus beaux films sur la Russie avec Docteur Jivago
et Guerre et paix
… L'espoir fait vivre !
Sous le feu, oui, sous le feu … Et ce ne sont pas les Olympiades qui y changeront quoi que ce soit. Et il faudrait attendre un tel carnage pour que sorte un DVD ?? Les distributeurs seraient comme les vampires, assoiffés de sang et de bon poil devant ce génocide qui les déciderait enfin à faire leur boulot ? Et ils seraient bien capables de nous dire que la Russie et l'Ukraine sont deux choses totalement différentes. Et ben …. La VHS suffira. En attendant des jours meilleurs.
Il faut le dire si l'on a lu le roman de Dostoïevski l'adaptation américaine s'éloigne beaucoup trop de la noirceur de son auteur et ne parvient absolument pas à mettre le spectateur dans l'ambiance de la fin du 18ème siècle en Russie Tsariste, ce qui est une des vraies raisons de lire le livre aujourd'hui presque comme un document photographique de l'époque… Richard Brooks
semble avoir voulu balayer tout ce qui a trait à la philosophie de Dostoïevski
: la sociologie, la politique, la religion… Là où il y avait matière à faire un très grand film, le film découpe des séquences du roman très importantes (le passage chez le Staretz) et comment faire d'un roman de plus de mille pages un film de deux heures quarante ? Il aurait fallu une heure de plus, beaucoup plus de lenteurs pour en arriver à faire renaître un peu de l'atmosphère du livre. Trop de raccourcis, trop peu de psychologie…
Cependant l'adaptation est louable ne se concentrant finalement que sur les conflits au sein de la fratrie Karamazov et du paricide, la deuxième partie est sans équivoque supérieure à la mollesse du premier acte ou seul Yul Brynner tire son épingle du jeu. C'est cependant plaisant et même réchauffant mais bien américanisé tout de même. J'aurais une très nette préférence pour Docteur Jivago.
La réalisation est dans l'ensemble assez vive et quelques moments assez forts sauvent le film. Cependant c'est globalement un échec qui aurait pu être un chef d'oeuvre.
Amis cinéphiles, imagineriez-vous Autant en emporte le vent ne durer que deux heures trente ?
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