Maria est une incontestable réussite et certainement le seul film à voir au cinéma en ce mois de juillet. Anamaria Vartolomei excelle parfaitement dans un rôle plus que complexe. Qui était vraiment Maria Schneider ? Femme enfant, fille non reconnue à la naissance d'un Daniel Gelin homme de bons conseils mûr et généreux après s'être rapproché de sa fille à seize ans, ce qui vaudra à Maria d'etre mise à la porte de chez sa mère. Yvan Attal en Daniel Gelin n'est pas crédible un seul instant sur le plan physique et n'a pas grand rapport avec ce qui apparaissait comme un homme plutôt gentil. C'est par contre Matt Dillon qui y incarne un Marlon Brando plus vrai que nature. Excellente reconstitution de l'appartement du Dernier tango à Paris, la chef décoratrice a participée à la projection lorsque je suis allé voir le film. Pour le reste c'est un film parfaitement féministe et dans l'air du temps. Si l'on ne peut cautionner la scène de la plaquette de beurre ou plutôt la façon dégueulasse dont Bertolucci a piégé Maria Schneider c'est un film à charge qui a mon avis n'est pas réalisé par une femme par hasard sur les dérives que l'on connait dans le cinéma et qui est de plus en plus encadrés. La chute psychologique de Maria Schneider sera spectaculaire, héroïne, dépression, évasion d'une unité psychiatrique ou elle était venue se soigner… Pour finir par une amourette homosexuelle avec une journaliste dans les années 80, essayant de sortir Maria de ses démons. Lorsqu'arrive la fin Maria dans une conférence des années après le Dernier tango à Paris se voit l'occasion de recroiser Bertolucci, proposition qu'elle rejette n'ayant jamais pardonné. Je veux bien que l'on soit vigilant sur ce qui peut se passer sur les plateaux de tournages, le seul emmerdement avec un film comme celui-ci est de jeter l'opprobre dans un sens sur ce qui reste comme un vrai chef d'oeuvre comme Le dernier tango à Paris].
C'est ainsi que en fin de séance des spectateurs avec qui j'ai discuté n'avaient pas peur de dire que la censure aurait été nécessaire et voila comment tout un tas de films de la même époque : Les valseuses, La grande bouffe ne pourraient plus voir le jour aujourd'hui. Au final, qu'elle est l'époque la plus triste pour le cinéma français ?
Je m'étais beaucoup ennuyé en allant regarder Le dernier tango à Paris, dont aucun souvenir ne me revient. Le nommé Bertolucci n'était pas ma tasse de thé sans doute ; et Marlon Brando m'était resté en tête seulement dans son rôle de Sur les quais. Depuis lors j'ai vu Le Parrain où il n'est pas mal.
Vous semblez dire, Frétyl, que Maria Schneider n'avait pas été contente de jouer avec ce grand acteur. Pourquoi donc ? Que lui est-il arrivé ? Lorsqu'une actrice débutante comme elle s'aventure à quelquelque chose, elle doit bien penser qu'elle sera une marionnette, non ?
Racontez-nous plutôt ce qu'elle prétend lui être arrivé dans ce film d'un ennui profond…
Ce qui est arrivé à Maria Schneider est très simple, ce que le script laissait transparaître est qu'il allait s'agir d'une histoire d'amour avec un fond assez sombre et sur le thème d'une relation destructrice. Ce que Maria Schneider choisie par Bertolucci voyait comme une première grande chance de jouer avec un monstre sacré, s'est transformé en cauchemar lors d'une scène de viol dont elle n'avait pas été mise au courant ou la pauvre est sodomisée avec comme lubrifiant, une plaquette de beurre, idée bien crade qu'on eu Brando et Bertolucci avant la prise et dont Bertolucci s'était bien gardé de la prévenir cherchant à travers ce viol à provoquer de véritables larmes, celles de Maria et non pas du personnage. Séquence humiliante au possible qui l'a poursuivra longtemps après le tournage. Suite à la sortie du Dernier tango à Paris elle fut l'objet de moqueries diverses, d'une condamnation par la justice Italienne de deux mois de prison avec sursis. En ajoutant la polémique du film, elle eût beaucoup de mal à vivre ce qui aurait pu être un première interprétation prometteuse. Suite à cela on ne lui proposait plus que des rôles dénudés, j'ai lu quelque part qu'elle avait été envisagée pour Emmanuelle… Que dire si ce n'est qu'il ne s'agissait que d'une fille fragile de nature et que là où d'autres actrices auraient encaissé sans broncher, Maria Schneider femme enfant, fut blessée, souillée plus ou moins volontairement par Bertolucci voir même abusée d'une certaine manière.
Pour Le dernier Tango à Paris je vous invite à le revoir, je l'ai revu il y'a un mois et le film n'a rien perdu de sa noirceur, de sa beauté lugubre, de ses plans du Paris des années 70. Et Brando dans de nombreuses scènes y est grand !
Est-ce que vous ne trouvez pas que les actrices disent toutes ça APRÈS ? Et souvent 20 ans plus tard…
J'ai vu le film jadis ; aucun autre souvenir que le métro aérien qui passe sucre de l'Alboni ; pas le moindre de la scène dont vous parlez. D'ailleurs je n'ai pas vu un seul film de Bertolucci qui paraît avoir une certaine réputation…
Est-ce que vous ne trouvez pas que les actrices disent toutes ça APRÈS ? Et souvent 20 ans plus tard…
Veuillez me trouver un cas similaire à celui de Maria Schneider, du moins qui est allé aussi loin…
Aucune idée ; ce que je constate, c'est que les grandes actrices, qui continuent à tourner, la ménopause atteinte, (Catherine Deneuve ou Isabelle Huppert) ne se sont jamais plaintes. Ce sont toujours les has been délaissées par les cinéastes qui grognent.
Faut bien vivre.
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