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Forum : La Passion du Christ

Sujet : Critique


De dumbledore, le 11 octobre 2004 à 11:27
Note du film : 2/6

__''Aimez vos ennemis.__''…

J'avais une certaine impatience à découvrir le film de Mel Gibson et le faire en dvd me permettait de le voir en dehors de la folie dans laquelle il est sorti au cinéma. Le film avait suscité des polémiques, des contre-polémique, et échauffait les esprits, même de ceux qui ne l'avaient pas vu et qui ne voulaient pas le voir.

Le visionner en dehors de l'ambiance de la sortie, permet en général de mieux cerner un film. Disons-le clairement : le film ne Mel Gibson n'est pas le chef d'oeuvre qu'on a dit ni la grosse merde qu'on a également dit.

la Passion du Christ possède des scènes d'une maîtrise cinématographique évidente. Plusieurs plans sont formidables (comme celui de Marie-Madeleine allongée par terre avec la croix au-dessus d'elle, alors que justement cette même croix est posée par terre). Plusieurs idées de mise en scène sont très bien maîtrisées, comme la scène de la flagellation, horrible mais dramatiquement parfaitement menée. La montée vers le Golgotha est rythmiquement très bien traité, etc.

Seulement d'un autre côté, le film fait preuve d'une grossièreté affligeante, qui devient intolérable quand on fait un film sur un sujet aussi délicat.

Faire un film sur la passion du Christ? Pourquoi pas. Sur ses 12 dernières heures? Bonne idée, mais il faut l'assumer, jouer la montre en somme et montrer, faire ressentir la progression de cette journée d'enfer. Alors pourquoi ces flash back inutiles et pathétiques qui parsèment le film et qui ne donnent que des clichés du Christ (on a presque l'impression de voir des coupures publicitaires finissant par des slogans "Aimez vos ennemis", "Ceci est mon corps", etc). Grossier mais surtout pathétique comme – et c'est sans doute le pire – Marie qui voit Jésus tomber alors qu'il porte la croix. Flash : elle voit son fils âgé de 4/5 ans tomber par terre. Elle se précipite inquiête… Lourd, lourd, lourd.

Lourd aussi les ralentis qui sont là à foison et dans le but évident d'émouvoir encore plus. Faire tirer les larmes est le premier but évident de Mel Gibson et révolter est sans aucun doute le second but.

Révolter de la non-révolte des hommes qui laissèrent Jésus se faire tuer. A la limite, cela, pourquoi pas. Le manque de courage face à l'adversité est un thème passionnant. Seulement, il faut encore une fois l'assumer et faire en sorte que cela fasse sens, veuille dire quelque chose. Mel Gibson avait à sa disposition une figure d'un diable qui apparaît à plusieurs reprises dans le film. D'abord dans la scène du Doute du Christ et ensuite à plusieurs moments, aussi bien dans les visions du Christ que dans le regard de Marie. Le symbole du Diable représenté n'est pas très élégant, j'en conviens, mais il aurait pu être utile. Pourquoi ne pas développer l'idée que la crucifixion de Jésus, le manque de révolte des hommes, vient justement de ce diable que l'on peut finalement comprendre comme étant cette part de faiblesse, de haine que chaque homme peut avoir en soi et qu'il doit combattre sans cesse pour se grandir. Autrement dit, mettre cette figure lors du procès des grands prêtres, chez Hérode, chez les romains, etc. Non, Mel Gibson n'en fait rien.

Et là réside sans doute sa grande faute. Tout le monde dans le film hait Jésus. Tout le monde sauf les femmes en général (projection paranoïaque de Mel Gibson?), à savoir Marie-Madeleine, Marie, la femme de celui qui aide Jesus à porter sa croix, la femme de l'officier romain, etc. Dans ce film, Jesus est tout seul. Où sont passés ses fidèles? S'il en avait si peu, Jesus n'aurait jamais été jugé dangereux par les grands prêtres, n'aurait jamais suscité cette nécessité politique d'être éliminé. Du coup tout le cadre de l'histoire de Mel Gibson n'est pas crédible, et les efforts de l'araméen ou des décors ne compensent pas cette impression d'incrédibilité. On sent qu'on est pris en otage d'une tentative de duperie. Mel Gibson a du penser que l'histoire serait plus forte dramatiquement si son Jesus était seul contre tous. Cette vérité de western ne fonctionne pas ici. Elle charrie même trop d'idéologies dangereuses.

La violence du film me semble être plus contingente au film qu'un réel thème que souhaitait développer Mel Gibson. Elle est à mettre au même niveau de maladresse que la solitude du Christ : un truc pour émouvoir encore plus le spectateur.

Au bout du compte, on sort de là troublé. Non pas par la force du film, mais par cette horrible sentiment que voilà un film sur une des plus grandes et plus belles figures d'humanisme qui soit… et que le film est tout sauf humaniste.


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De Impétueux, le 11 octobre 2004 à 19:41
Note du film : 6/6

Je m'efforce habituellement d'être un cinéphile impartial, dans le sens où j'essaye de faire en sorte que mes repères politiques, philosophiques, religieux, affectifs n'entrent pas en ligne de compte dans le jugement que je puis porter sur tel ou tel film, que sous-tend telle ou telle idéologie ou position. En gros, essayer de regarder "Potemkine" ou "Le triomphe de la volonté" d'une manière désincarnée, sans rapport direct avec mes convictions ou présupposés. Je conviens volontiers que je n'y parviens pas toujours, loin de là.

Cela étant dit, la critique que vous faites de La Passion du Christ si pertinente et mesurée qu'elle est, si profonde et intelligente qu'on la perçoit, n'a pas tenu le choc, à mes yeux de fervent (j'essaye !) catholique.

J'ai vu "La Passion" au cinéma le Vendredi Saint dernier ; je venais de suivre le Chemin de Croix de Saint Pierre de Chaillot, qui passe par les beaux quartiers, l'avenue Montaigne et l'avenue Marceau, parce que je travaille non loin des Champs Elysées… J'ai voulu poursuivre d'une certaine façon ma journée.

Peut-on juger ce film sans que l'appartenance religieuse n'envahisse le jugement ? Je n'en suis pas certain… Je l'ai trouvé bouleversant et profondément imbibé de foi, ruisselant de foi et de compassion.

Et que la mauvaise querelle sur un prétendu antisémitisme ne vienne pas polluer le débat : ce sont les Juifs qui condamnent, mais des Romains qui flagellent et crucifient.

Ce sont des hommes qui tuent le Christ.

Mais votre critique est bien venue !


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De Impétueux, le 19 mars 2007 à 19:19
Note du film : 6/6

Je partage tout à fait votre point de vue, Katha, mais je crains qu'il ne soit pas très compréhensible pour qui n'est pas persuadé, au plus profond de lui-même, que le Christ est une des Trois personnes de la Trinité, qu'il est Dieu incarné, et qu'il n'est pas un maître de philosophie, comme l'ont été, par exemple, Socrate, Confucius ou Bouddha.

Pour nos amis athées, ou même agnostiques, il y a là une incapacité majeure : celle du Mystère de la Foi, celle qui fait qu'il ne s'agit ni d'apprécier des gestes, des actes, des préceptes avec les seuls yeux de la sagesse humaine, mais bien davantage de se soumettre, en s'efforçant de La comprendre, mais sans toujours y parvenir, à la Volonté du Créateur.

Ces mêmes amis ont, sur les rituels, des jugements qu'ils ne peuvent débarrasser de symbolisme : mais si je ne crois pas, moi, que chaque hostie qui est donnée est REELLEMENT le Corps du Christ, chaque goutte de vin, Son Sang, qu'est-ce que je fais à perpétuer une cérémonie historiquement datée ?

La vraie question est celle de la Transcendance, qu'on perçoit comme une grâce, ou qu'on ne ressent pas ; mais traiter avec notre pauvre petit humanisme compassionnel à deux sous des questions de cet ordre montre bien qu'il y a un précipice assez large… Ce qui n'empêche pas de travailler ensemble pour le Juste, le Vrai, le Bien, le Beau….

Et, naturellement, aussi, ce qui est encore plus facile, pour le Cinéma !


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De droudrou, le 19 mars 2007 à 19:37

Je salue le retour d'Impétueux que l'on ne voyait pas beaucoup sur le site ces derniers jours…

Je n'ai pas vu le film de Mel Gibson et il se pourrait très bien que je le voie comme il se pourrait très bien l'inverse…

Là n'est pas la question au regard (à la lecture) des interventions des uns et des autres.

Il y a le film et d'un autre côté, il y a les écritures.

De fait, et je ne pense pas dire de c(ensuré) en disant que la passion était inscrite dans le destin du Christ. Il me paraît, par conséquent, très difficile de laisser de côté tous les aspects qui peuvent la concerner, aussi durs soient-ils en termes de représentation.

La seule chose que je reprocherais serait la complaisance avec laquelle l'auteur (le réalisateur) la traiterait. Il ne faut pas que le message lié aux écritures soit d'une manière quelconque dénaturé.

De là, en ce qui me concerne, ma méfiance à l'égard de monsieur Mel Gibson et à son goût pour un certain voyeurisme.

Je rappelle que je n'ai toujours pas compris cette levée de boucliers (tu parles d'un choix au niveau des termes) à propos de La dernière tentation du Christ.

Amateur de musique classique et d'opéra, il me semblerait qu'on n'ait jamais reproché d'une façon quelconque l'interprétation qu'en donnaient des gens comme Haydn et bien d'autres…

Ca me paraissait important de l'évoquer.


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De droudrou, le 19 mars 2007 à 20:15

Je me permettrai de revenir sur ma dernière intervention déclenchée par les remarques des uns et des autres quant à ce film.

1er – vision des artistes – nombre de peintres ont mis en image les derniers instants de la vie du Christ – pour le moins, aujourd'hui, on les vénère – mais, pour le moins, leur représentation de la passion est une image figée -

2ème – avec l'évolution du cinéma, je ferai alors allusion au western, quand Impétueux et moi et quelques autres contributeurs du site portions encore les culottes courtes, que nous suivions les propos des adultes (nos parents) qui disaient qu'on ne voyait jamais les divers protagonistes recharger leurs armes (c'étaient de vraies armes à répétition…) et que quand les uns et les autres tombaient, foudroyés par une balle, on ne voyait jamais de sang… – donc, petit à petit et même brusquement, on a vu gicler le sang quand une balle touchait l'adversaire (blanc – rouge – noir – jaune – etc… -pour nos amis les verts, les martiens sont toujours représentés de couleur verdâtre, on ne sait donc dire la couleur du liquide qui coule dans leurs veines et leurs grandes artères !-) et nous avons été quelque peu choqués quand, en plus, une blessure à l'arme blanche (?) fait quelque peu de dégâts (membres coupés – tête qui tombe [n'oublions pas notre Histoire du Monde et la nôtre) – sang qui gicle à nouveau), que les explosions cinématographiques deviennent de plus en plus réalistes, etc…

3ème – jusqu'à présent, le cinéma nous laissait supposer l'immense douleur du chemin de croix sans nous montrer cette réalité physique, charnelle et ce qu'elle induit…

Le grand problème du propos est de savoir ce que nous ressentons en sortant de la salle après la vision d'un tel film… Ce que je me permettrai de dire c'est que "la passion du Christ", même si elle est spécifique aux évangiles de notre religion catholique, est connue (je pense) des croyants d'obédience catholique comme de ceux qui pratiquent d'autres religions ou ne pratiquent pas du tout.

Je penserai que sur ce sujet, ne pas montrer la réalité des choses endurées à la fois physiquement et moralement, pour certains, ne serait pas honnête. La seule notion qui me paraîtrait importante est de savoir avec quelle complaisance les faits sont rapportés.

Mais, s'il faut parler de la vision de Mel Gibson dans l'évolution du cinéma en termes de vision artistique, elle ne me gène pas. Ce que je ne voudrais pas c'est que le propos de Mel Gibson ou d'autres soit de dire : "vous avez vu comme il a souffert" et que ce seul propos justifie les moyens de sa présentation ou sa représentation !… (auquel cas, ça devient un argument, ce qui ne se doit pas !)

je signale que je viens de me prendre une engueulade par qui vous savez qui me reprochait de parler du film alors que l'un et l'autre ne l'avions pas vu… et que je lui répondais sur ce même sujet que j'avais eu, à ma décharge (allez les verts) une documentation assez conséquente qui me permettait d'intervenir ! – merci de la compréhension des uns et des autres sur ce sujet…


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De Impétueux, le 20 mars 2007 à 17:36
Note du film : 6/6

Je pense que vous saisissez, Droudrou, une des volontés de Mel Gibson en montrant la souffrance du Christ avec ce que beaucoup ont appelé de la complaisance, ou de la fascination sado-masochiste, ou même encore du dolorisme – sorte d'exaltation en soi de la douleur, qui serait profitable ; on connaît ce travers, qui n'est pas que chrétien, mais qui, par exemple, fournit toutes les armées de flagellants, d'illuminés psychopathes et de cinglés qui se font crucifier en prétendant mimer la désolation de Jésus.

En fait, il me semble que le Crucifié assumant pour sa part toute la malfaisance du Monde, et rachetant par le supplice toutes les horreurs de tous les hommes, Gibson ne veut pas simplement montrer une douleur physique terrifiante : il y a, dans les films d'horreur d'aujourd'hui, des scènes dont la représentation est au moins aussi réaliste et l'évidence de la souffrance tout autant hallucinante : je doute pour autant que nous ressentions avec la même intensité, et dans tout notre être, au moment de la flagellation, ou lors de la crucifixion l'absolue intensité du sacrifice.

Pour que nous comprenions un peu mieux – un tout petit peu ! – ce qu'est le dessein du Rachat, il faut que nous participions un peu – si peu ! – nous aussi à ce Don absolu.

On n'est évidemment pas obligé de me suivre là-dessus (ni sur quoi que ce soit d'autre, d'ailleurs) et, pour reprendre plusieurs messages de divers fils de La Passion, je répète que je vis ce film en Chrétien, non pas en cinéphage…


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De droudrou, le 21 mars 2007 à 00:02

La conclusion de votre intervention, mon cher Impétueux, est toute à votre honneur. Même si vous n'êtes pas cinéphage, pour le moins il y a chez vous une volonté de faire comprendre, de vouloir aller au delà des images du film par rapport à une réalité que tout un chacun doit prendre et bien prendre pour ce qu'elle a été. Nous ne sommes pas confrontés à un voyeurisme où, pour le prochain film, on en rajoutera une goutte. Il y a la vision. Il y a le message. Il y a le ressenti. Il y a l'interprétation. Il y a la leçon. Et ensuite, s'il y a l'homme, il y a sa volonté par rapport aux autres hommes qui sont, entre autres, NOUS à 20 siècles d'écart !


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De droudrou, le 13 avril 2008 à 23:39

Ne pas confondre la Bible avec Le Nouveau Testament et donc les Evangiles.

Notre ami Impétueux pourrait nous faire un cours certainement mieux circonstancié et documenté.

Par contre, au vu du message d'espoir qui nous a été légué par le Christ, le film de Gibson ne nous laisse que peu d'espoir quant à l'avenir de l'homme. Certes, ce qui se passe actuellement n'est pas particulièrement jouissif. Pour le moins, la confrontation de nos visions, les uns les autres, par rapport à ce film et tous ceux qui ont abordé avec plus ou moins de bonheur le même sujet, peut nous ramener à des vérités que nous aurions certainement tendance à oublier…


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De Fredfkg, le 15 août 2008 à 18:57

Conçu loin d'Hollywood, à Cinecitta en Italie, et produit par Mel Gibson lui-même, ce film n'a rien d'une production indépendante. C'est au contraire une œuvre réalisée sous influences, celles de la bêtise et de la laideur, et qui, après « Braveheart », film déjà pitoyable par son interminable représentation de la violence, en rajoute dans l'ignoble.

Le Là-bas de J.-K. Huysmans débute sur un Durtal s'extasiant devant une crucifixion de Grünewald, où l'art est "acculé, sommé de rendre l'invisible et le tangible, de manifester l'immondice éplorée du corps, de sublimer la détresse infinie de l'âme"; en somme tout ce que le faux naturalisme de Mel Gibson prétend atteindre et n'accomplit jamais. Pire, ses soi-disant prétentions apparaissent bien vite comme l'alibi d'une esthétique qui ne fait que mettre à la mode du jour l'imagerie chrétienne. Dans quel but ? Attirer dans les salles, et pourquoi pas dans les églises, une jeune génération aux tendances sado-masochistes de plus en plus marquées ? Renflouer les caisses de la secte fondamentaliste à laquelle appartient le réalisateur, grâce au goût supposé des foules pour le sang ? Satisfaire le plaisir d'un Mel Gibson fasciné par les tortures et les mutilations ? On ne sait.

Tant de mots ont été prononcés et écrits sur ce film depuis l'annonce de son tournage et tant d'accusations lancées, souvent à l'aveugle, que l'on s'en voudrait d'en trop rajouter. Aussi nous nous bornerons à l'énoncé d'éléments dont il est difficile de dire si l'on doit en rire ou en pleurer. Ce calamiteux spectacle présente les douze dernières heures du Christ telles que narrées dans les Evangiles, de son arrestation au Jardin des oliviers à sa crucifixion, avec, en épilogue, sa résurrection. Sur un peu plus de deux heures, soixante-dix minutes sont consacrées aux flagellations et à l'agonie sur la croix. Jim Caviezel, très investi sous son maquillage sanguinolent et qui passe son temps à ouvrir la bouche pour exhaler un semblant de râle, a des yeux aux reflets… d'or. Le sang coule à flot, au point de recouvrir la figure de Maia Morgenstern, stabat mater extatique. Ce même sang laisse l'empreinte de la Sainte Face sur le linge tendu par Véronique. La colombe du Saint Esprit traverse le ciel, telle un signe. Les démons sortent de terre et Satan, d'un air étrangement androgyne, traverse une foule réclamant la mise à mort. Et Jésus le sauveur ressuscité a comme un air de "terminator" renaissant de ses cendres. On découvre ainsi que l'hémoglobine n'est qu'un écran de fumée destiné à masquer une représentation sulpicienne de la Passion. La pauvreté d'imagination n'a d'égale que la lourdeur de la mise en scène, élaborée autour de ralentis récurrents, survenant aux moments les plus fameux du récit.

Cela serait comique si Mel Gibson ne s'ingéniait à charger sans retenue les Hébreux. De l'arrestation du Christ à sa condamnation, il les rend responsable de tout, les Romains n'étant que le bras de la volonté haineuse des Pharisiens. Des aboiements de chiens sont même plaqués sur l'image de juifs cherchant à rosser un Jésus tombé à terre et que seuls retiennent quelques légionnaires. La bêtise de la forme rivalise ici avec la laideur du propos. La misanthropie du réalisateur est alors explicite, d'autant plus malsaine qu'elle avance avec les oripeaux de la tolérance et d'un message prétendument humaniste. Ce pitoyable film, dont la majorité des bénéfices ira à Mel Gibson, et ainsi, directement ou indirectement, à la secte qui l'a inspiré, est donc à éviter.


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De Prodeo, le 7 février 2010 à 19:09
Note du film : 6/6

@Fredfkg Si Mel Gibson a fait cette oeuvre pour que tous les diables s'agitent dans les bénitiers, à vous lire je crois qu'il y est parfaitement parvenu. A chaque mot vous n'avez que haine et mépris pour l'homme et son travail de reconstitution historique si minutieux qu'il en devient insoutenable. Le pape, lui-même bouleversé après la projection, n'a pu dire qu'un : "C'était comme çà !" Certes, de grands spécialistes verront peut-être quelque anachronisme dans un objet ou un vêtement, ou bien encore un mot d'araméen pas très bien prononcé. Mais, soyons juste, le réalisateur de ce film a pris grand soin de se documenter et de respecter la réalité jusqu'au moindre détail, jusqu'aux langues parlées à l'origine. Néanmoins, vous avez raison, ce film est âpre et violent pour un homme civilisé du XXIe siècle. Il faut donc essayer de se mettre dans la peau d'un homme vivant sous le règne de l'Empire romain. Ce n'est pas facile, mais c'est nécessaire. Bref ! Vous n'auriez pas dû regarder ce film avec des préjugés défavorables en tout point. Cela vous fait dire, par exemple, que tous les Juifs sont montrés comme des monstres sanguinaires et sans foi ni loi. Si vous visionnez de nouveau ce film vous verrez que ce n'est pas juste. Vous verrez que des Juifs s'offusquent de la manière dont est jugé Jésus et quittent la salle où se déroule son procès expéditif. Vous verrez que des personnes pleurent sur son passage dans son ascension au calvaire. Vous verrez que Pilate, et plus encore sa femme, se rendent bien compte qu'on ne peut pas condamner un homme dont le seul crime est de dire qu'il est roi, mais que son royaume n'est pas de ce monde. Enfin, je vous laisse y réfléchir en conscience car mes mots ont peu de chance d'ébranler vos convictions. Que Dieu vous garde !


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De Impétueux, le 7 février 2010 à 23:21
Note du film : 6/6

L'accusation d'antisémitisme portée contre Mel Gibson et son film est en effet assez grotesque ; je rappelle, à qui ferait mine de l'ignorer, que Jésus, la Vierge Marie, les douze apôtres et les premiers chrétiens sont tous juifs – et juifs de vieille extraction, puisque Jésus est de la descendance de David.

Dès lors, un chrétien ne peut pas, sans dévoyer complètement sa foi, être antisémite : le Nouveau Testament est l'accomplissement et l'ouverture à tous les peuples et à toutes les nations des promesses de l'Ancien Testament. Ces évidences-là sont perceptibles, évidentes dans La Passion du Christ : c'est le refus de l'ouverture au monde entier de la Révélation qui conduit à condamner ceux qui ne l'ont pas compris…


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De Impétueux, le 8 février 2010 à 19:08
Note du film : 6/6

Et vous auriez pu ajouter, AlHolg, parmi les turpitudes de l'Eglise, la Papesse Jeanne, Alexandre Borgia, le curé d'Uruffe et les prêtres pédophiles irlandais (ou espagnols, ou guatémaltèques). Ça n'aurait aucun rapport avec l'antisémitisme, il est vrai, mais ça chargerait un peu la barque de Pierre.

Eh bien voyez-vous, si j'avais besoin d'une preuve supplémentaire du caractère divin de l'Église, ce serait ses failles, ses absurdités, ses erreurs, ses mauvais prêtres, ses prélats débauchés qui me la donneraient : qu'une institution puisse ainsi durer deux mille ans dans des conditions pareilles, que son dogme soit aussi enraciné et fort (je veux dire que ce n'est pas une simple aimable, adoptable par tous philosophie de la vie), c'est un bien grand miracle et un bien grand mystère. Mystère au sens théologique, bien sûr.

Il y aurait des milliers de pages à écrire sur l'antisémitisme de l'Occident, celui qu'on pourrait appeler, abusivement, chrétien ; outre que celui d'Hitler était d'une tout autre essence, ces billevesées absurdes ont eu le cou tordu depuis quelques décennies.

Là, tout le monde l'admettra, nous sommes bien loin du cinéma.


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De Gilou40, le 9 février 2010 à 00:55

…ses failles, ses absurdités, ses erreurs, ses mauvais prêtres, ses prélats débauchés…

Mais tous ces intrus de la religion ont toujours été "expliqués" par des raisonnements simplistes. Or la foi se nourrit de tout, sauf de cela. Et il y a rejet de "ces maux" là….Notre foi n'est pas une mappemonde. C'est une carte d'état-major. Avec tous les sentiers les plus improbables qui la peuplent. Alors il est normal que l'église en ressorte toujours debout depuis deux mille ans…

Tant qu'aux cinéastes de tous poils qui touchent à "CA", ils se prennent souvent pour des concessionnaires et nous livrent "leur" histoire, clés en main ! Autre erreur….Tout film touchant de près ou de loin à la religion, s'il veut être reussi, se doit, pour le moins, de nous laisser dans la belle expectative…Même en respectant les saintes écritures.


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