Et voilà, le film est sorti au Etats Unis et voici déjà les premiers débordements.
En France, le film n'est pas encore distribué et risque apparement de ne pas l'être. Un retour en arrière de notre société incroyable. le film est jugé pour propos antisémite, mais je pense qu'il devrait être distribué dans nos salles.
En tant qu'athée, je trouve les violences (qu'elles soient verbales ou physiques) contre une religion absolument intolérables. Chacun à le droit de mener sa vie du moment qu'il ne porte pas préjudice à autrui. Alors qu'on cesse de créer des polémiques autour de film. Si Mel Gibson a pété un cable, tant pis pour lui, mais ne pas distribuer son film, c'est lui accorder trop d'importance. Je ne suis pas pressé de voir ce long métrage, mais qu'il soit non distribué me fait enragé!
Laisons nous découvrir cette vision, de toute façon, même si effectivement, il s'agit d'un film dont les propos sont intolérents, il ne faut pas oublier que les valeurs de la religion catholique sont le pardon et l'amour.
Je comprends la position d'Alholg mais je ne peux la partager.
1°) Je trouve dommage de critiquer un film sans l'avoir vu. Ou bien avoir une opinion aussi tranchée avant de l'avoir vu.
Cela me rappelle à cette égard la polémique française suite à La dernière tentation du Christ où des curés rejetaient le film sans l'avoir vu.
2°) De deux choses l'une. Soit le film est moralement attaquable, anti-juif, etc et du coup je crois au contraire qu'il ne faut pas se taire mais qu'il faut combattre le film, et pour cela argumenter. Détourner la tête avec une certaine pruderie n'a jamais été une bonne attitude.
Personnellement je suis allé voir des films comme "Irréversible" même si j'ai vu ce que je craignais voir et je les attaque !
3°) Ou bien le film est bon et mérite d'être défendu, même si le défendre risque d'être compliqué. J'avais personnellement aimé Braveheart et je l'attends avec impatience.
Mel Gibson est et a toujours été un acteur limité, "à tics" (comme l'a justement défini Jodie Foster).
Insuffisant des les rôles subtils ("La rivière
", "L'année de tous les dangers
"), peu crédible en héros historique, il n'a vraiment fonctionné que grâce à un faire-valoir haut de gamme comme Danny Glover.
Il est certain que son nouveau visage de fanatique révisionniste n'a rien de plaisant, mais on devinait déjà ses penchants dans l'extrême masochisme de certains de ses rôles (les tortures de "L'arme fatale" ou "Payback
", la mise à mort atroce de "Braveheart
") qui étaient ses crucifixions perso. Sa vision "gore" et radicale du dernier jour du Christ ne regarde que lui et si son film sort finalement en France, nul heureusement, n'est obligé d'aller le voir. Entre Charlton Heston
et ses flingues et Gibson
et son crucifix, les héros décidément, vieillissent mal !
Alors… s'exprimera ? ne s'exprimera plus ?
:-)
Dommage que tu ne sois pas allé voir le film, mais que tu puisses donner un avis aussi tranché sur des 'on dit'. Toujours est-il que la France vit encore une de ses grandes heures de gloire : censurer au nom du politiquement correct.
Il ne me semble pas que les chantres du laïcisme à outrance intransigeant et xénophobe aient fait autant de cas de la dernière tentation du Christ de Scorsese.
Lui était pourtant calomnieux et faux historiquement.
Je ne suis pas sûr que Martin Scorsese se soit placé sur le plan historique, et donc réaliste dans son film.
Je l'avais pris quant à moi sur une interrogation intéressante sur le rapport humanité/déisme, la part de l'un dans l'autre, le rappport au corps, la difficulté d'exprimer Dieu en tant non pas qu'absolu mais que possible de chacun d'entre nous.
Bref tous les thèmes de ses films.
La scène du lion qui parle est suffisamment symbolique me semblait-il pour que le débat réaliste n'ait pas raison d'être.
''__En France, le film n'est pas encore distribué et risque apparement de ne pas l'être''__
Le film sera distribué en France. C'est Tarek Ben Amar, le célèbre producteur tunisien qui s'en chargera.
Reste à savoir si le fait que ce soit un arabe qui diffuse ce film va envenimer ou non la polémique.
En tout cas, ça fera parler de lui… C'est bien là l'essentiel, non ?
Certes, la brutalité (exagérée ?) du film est avancée par mel Gibson comme son acte de foi car au travers de celle-ci, il exprime la souffrance extrême en rachat de nos pêchés extrêmes.
Si je veux bien acheter son discours, je vais essayer de prendre quelques pas de recul et de regarder ce film avec un autre regard:
1/ Au final, Mel Gibson ne tranche pas entre le Jesus biblique et le Jesus historique et à force de ménager la chèvre et le chou, on ne sait plus très bien si ce film est une reconstitution ou un acte de foi.
2/ Je félicite par contre Mel Gibson pour avoir définitivement fait mention de Jacques, frère de Jésus, qui accompagne Marie et Marie-Madeleine tout au long du calvaire, même s'il le fait apparaître à la Cêne, le confondant ainsi avec l'apôtre Jacques, lequel n'était pas le frère de Jésus. Par contre rien sur la soeur de Jesus.
3/ Sans le mentionner, on notera le parti pris de Mel Gibson pour avoir fait de Marie-Madeleine (Monica Bellucci) l'épouse de Jesus telle que le revèle sa présence aux côtés de Marie (dont la virginité n'est plus un souci puisqu'elle a eu plusieurs enfants).
4/ Joseph d'Arimathie a totalement disparut, lui qui fut un des apôtres, avocat de Jesus au procès de Pilate et qui "recueilla le sang du Christ au près de la Croix dans le Graal", ce qui a depuis été traduit par "qui protégea Marie-Madeleine enceinte de Jesus dans sa fuite vers la France, et plus précisément en Setpimanie".
Ce vide "juridique" laisse à penser que Mel Gibson n'a pas voulu fleurter avec la polémique du Graal et la maternité, donc la descendance du Christ, ce qui replace selon la tradition de la religion arhyenne du vIIè siècle le Pape comme un ursupateur, puisque le trône des Chrétiens devrait revenir à la descendance du Christ et qu'on sait que Mel Gibson, ainsi que son père et soeur Eymerich dont Mel Gibson s'inspire, sont anti-Pape.
5/ Enfin, si ce film a au moins le mérite de "crédibiliser" le martyr d'un homme, fusse t-il prophète, rabin, politicien, nationaliste ou résistant, je ne vois aucun motif d'antisémitisme, tout au plus une interprétation assez manichéenne de l'histoire. Pour bien faire, il eut fallut que les romains parlent Grec.
6/ Je regrette enfin que ce film n'ait pas économisé 20 minutes de torture pour expliquer à la place les raisons qui conduisirent les juifs à livrer Jesus et notamment l'opposition entre les sémites, les zélotes et les fondamentalistes qui allaient fonder la mouvance religieuse arhyenne en prêchant un retour vers la parole du premier prophète.
Bilan: un bon film mais qui rate son objectif puisqu'il n'explique rien de ce qui en aurait fait un film historique et mystique pour se concentrer sur des images chocs. Bref, le Paris-Match du cinéma américain: on choque mais on n'explique rien. En sortant de la salle, on a une opinion sans pour autant avoir été informé.
A voir néanmoins avant d'approfondir culturellement le sujet pour avoir une vision plus objective et moins "limitée" du calvaire et de la Passion.
Faberluxus
1.7 millions d'entrées en France au 1er mai ! Ce film est génial !
Allez le voir ! Il ne s'agit pas d'une fiction gore comme on en voit trop, mais une restitution la plus fidèle possible de ce que le Christ a enduré pour nous.
J'avais une certaine impatience à découvrir le film de Mel Gibson et le faire en dvd me permettait de le voir en dehors de la folie dans laquelle il est sorti au cinéma. Le film avait suscité des polémiques, des contre-polémique, et échauffait les esprits, même de ceux qui ne l'avaient pas vu et qui ne voulaient pas le voir.
Le visionner en dehors de l'ambiance de la sortie, permet en général de mieux cerner un film. Disons-le clairement : le film ne Mel Gibson n'est pas le chef d'oeuvre qu'on a dit ni la grosse merde qu'on a également dit.
la Passion du Christ possède des scènes d'une maîtrise cinématographique évidente. Plusieurs plans sont formidables (comme celui de Marie-Madeleine allongée par terre avec la croix au-dessus d'elle, alors que justement cette même croix est posée par terre). Plusieurs idées de mise en scène sont très bien maîtrisées, comme la scène de la flagellation, horrible mais dramatiquement parfaitement menée. La montée vers le Golgotha est rythmiquement très bien traité, etc.
Seulement d'un autre côté, le film fait preuve d'une grossièreté affligeante, qui devient intolérable quand on fait un film sur un sujet aussi délicat.
Faire un film sur la passion du Christ? Pourquoi pas. Sur ses 12 dernières heures? Bonne idée, mais il faut l'assumer, jouer la montre en somme et montrer, faire ressentir la progression de cette journée d'enfer. Alors pourquoi ces flash back inutiles et pathétiques qui parsèment le film et qui ne donnent que des clichés du Christ (on a presque l'impression de voir des coupures publicitaires finissant par des slogans "Aimez vos ennemis", "Ceci est mon corps", etc). Grossier mais surtout pathétique comme – et c'est sans doute le pire – Marie qui voit Jésus tomber alors qu'il porte la croix. Flash : elle voit son fils âgé de 4/5 ans tomber par terre. Elle se précipite inquiête… Lourd, lourd, lourd.
Lourd aussi les ralentis qui sont là à foison et dans le but évident d'émouvoir encore plus. Faire tirer les larmes est le premier but évident de Mel GibsonRévolter de la non-révolte des hommes qui laissèrent Jésus se faire tuer. A la limite, cela, pourquoi pas. Le manque de courage face à l'adversité est un thème passionnant. Seulement, il faut encore une fois l'assumer et faire en sorte que cela fasse sens, veuille dire quelque chose. Mel Gibson avait à sa disposition une figure d'un diable qui apparaît à plusieurs reprises dans le film. D'abord dans la scène du Doute du Christ et ensuite à plusieurs moments, aussi bien dans les visions du Christ que dans le regard de Marie. Le symbole du Diable représenté n'est pas très élégant, j'en conviens, mais il aurait pu être utile. Pourquoi ne pas développer l'idée que la crucifixion de Jésus, le manque de révolte des hommes, vient justement de ce diable que l'on peut finalement comprendre comme étant cette part de faiblesse, de haine que chaque homme peut avoir en soi et qu'il doit combattre sans cesse pour se grandir. Autrement dit, mettre cette figure lors du procès des grands prêtres, chez Hérode, chez les romains, etc. Non, Mel Gibson
n'en fait rien.
La violence du film me semble être plus contingente au film qu'un réel thème que souhaitait développer Mel Gibson. Elle est à mettre au même niveau de maladresse que la solitude du Christ : un truc pour émouvoir encore plus le spectateur.
Au bout du compte, on sort de là troublé. Non pas par la force du film, mais par cette horrible sentiment que voilà un film sur une des plus grandes et plus belles figures d'humanisme qui soit… et que le film est tout sauf humaniste.
Je m'efforce habituellement d'être un cinéphile impartial, dans le sens où j'essaye de faire en sorte que mes repères politiques, philosophiques, religieux, affectifs n'entrent pas en ligne de compte dans le jugement que je puis porter sur tel ou tel film, que sous-tend telle ou telle idéologie ou position. En gros, essayer de regarder "Potemkine" ou Le triomphe de la volonté
d'une manière désincarnée, sans rapport direct avec mes convictions ou présupposés. Je conviens volontiers que je n'y parviens pas toujours, loin de là.
Cela étant dit, la critique que vous faites de La Passion du Christ si pertinente et mesurée qu'elle est, si profonde et intelligente qu'on la perçoit, n'a pas tenu le choc, à mes yeux de fervent (j'essaye !) catholique.
J'ai vu La Passion au cinéma le Vendredi Saint dernier ; je venais de suivre le Chemin de Croix de Saint Pierre de Chaillot, qui passe par les beaux quartiers, l'avenue Montaigne et l'avenue Marceau, parce que je travaille non loin des Champs Elysées… J'ai voulu poursuivre d'une certaine façon ma journée.
Peut-on juger ce film sans que l'appartenance religieuse n'envahisse le jugement ? Je n'en suis pas certain… Je l'ai trouvé bouleversant et profondément imbibé de foi, ruisselant de foi et de compassion.
Et que la mauvaise querelle sur un prétendu antisémitisme ne vienne pas polluer le débat : ce sont les Juifs qui condamnent, mais des Romains qui flagellent et crucifient.
Ce sont des hommes qui tuent le Christ.
Mais votre critique est bien venue !
Pourquoi lorsqu'un film traite d'un sujet en rapport à la religion, il suscite toujours des critiques plus terribles les unes que les autres??C'est incroyable que certaines personnes perdent leur objectivité dès que l'on aborde un sujet comme celui-là. J'ai regardé ce film qui, je crois, restitue au mieux la réalité; il n'est ni trop violent, ni trop autre chose…..Je pense que personne ne peut se permettre de juger ce film comme il se doit, mais simplement, chacun peut donner son avis en accord avec ce qu'il connait, ce qu'on lui a enseigné. Est-ce que quelqu'un peut se permettre de dire qu'il possède la réalité? Je ne pense pas. Nous pouvons seulement, chacun à un degré différent de sa connaissance de Dieu, de Jésus et de ce qui en découle, porté un jugement personnel, qui ne peut en aucun cas être le juste.
Pour donner mon avis, ce film est un chef d'oeuvre. J'ai été bouleversée, émue, j'ai énormément pleuré…..face à une réalité, car pour moi cela en est une, qui m'a troublée.
Je remercie Mel Gibson et James Caviezel car ce film sera un de ceux, peut être le seul, dont je me rappelerai pour toujours, dont le message sera indélébile et qui aura changé quelquechose au fond de moi.
Le seul, vraiment? Mais cela ne comporte-t-il pas une critique implicite de nombreux autres films ayant abordé le même sujet, de Il Vangelo secondo Matteo au Jésus
de Zeffirelli,
en passant par Le Roi des rois,
Assis à sa droite,
Jesus Christ Superstar, Jésus de Montréal
ou La Dernière tentation du Christ
? Pour quelqu'un qui semble affirmer – si j'ai bien compris – qu'un film d'inspiration religieuse est de ce fait même au-dessus de toute critique, voilà qui est mal parti, vous ne croyez pas? À moins que vous les ayez pas vus, bien sûr. Mais si oui, alors : pourquoi celui-ci en particulier? Parce que c'est le plus récent?
Arca1943
En complément de programme, je vous propose une farce intitulée Le Larron. Ça aussi, c'est la Judée autour de l'an zéro…
Ami Arca, je vous ai connu mieux inspiré dans vos propos et réponses !!!
Si vous avez eu la gentillesse de lire le message que j'ai moi-même déposé sur cette controversée Passion du Christ, je pense que vous saisirez ce que Cris veut dire lorsqu'il (ou elle) écrit "Je pense que personne ne peut se permettre de juger ce film comme il se doit, mais simplement, chacun peut donner son avis en accord avec ce qu'il connait, ce qu'on lui a enseigné."
Je partage tout à fait ce point de vue. Ce qu'un catholique ressent, ce n'est pas une émotion de nature cinématographique, un jugement serein, apaisé, qui se veut objectif. Cela c'est la critique, excellente de ce point de vue de Dumbledore.
Ce que j'ai ressenti, ce que Cris semble avoir ressenti, c'est le déchirement d'un chrétien pour une scène qui est au centre de sa propre vie ; il importe alors assez peu que la mise en scène ceci, que la distribution cela…. Ce n'est pas la même forme de jugement.
J'avais essayé de dire que je n'étais pas à l'aise pour apporter à l'oeuvre de Mel Gibson un jugement d'amateur de cinéma, comme je m'y efforce le plus souvent, quelle que soit la pensée politique, philosophique ou morale qui sous-tend le film que je vois.
Là, c'est infiniment plus spirituel et charnel tout à la fois ; c'est pourquoi les oeuvres que vous citez, y compris les plus belles comme le Pasolini, n'entrent pas dans la même catégorie.
La Passion du Christ, c'est un calvaire, pas un film (et dans une large mesure, ce dialogue ne devrait pas trouver sa place ici, parmi les amateurs de cinéma).
Oui, bon, j'admets que ce n'est pas meilleure sortie ! C'est mon côté "vieux libéral" qui montre le bout de l'oreille, sans doute… (Ah, comme ils resplendissaient tes Mille, Ô Garibaldi, etc, etc.)
Bien que je ne puisse sans doute pas comprendre de l'intérieur ce que vous dites en raison – appelons-la ainsi – de ma sensibilité laïque, je me permets toutefois d'attirer votre attention sur une distinction qui ne saurait pourtant être abolie.
Alors, que "il importe alors assez peu que la mise en scène ceci, que la distribution cela…. Ce n'est pas la même forme de jugement", je vous le concède sans difficulté. Mais il convient selon moi de distinguer, dans la critique de Dumbledore, ce qui relève du jugement cinématographique à proprement parler et ce qui relève du jugement historiographique. Lorsque Dumbledore reproche au film de présenter un Christ "seul contre tous", au-delà de la comparaison avec le western, ce n'est pas une affaire de cinéma, mais de saisie de la réalité historique. Et j'ai plutôt tendance à être d'accord avec ses réserves à cet égard: un type à qui on réserve un tel traitement, ce n'est pas seulement parce que son message représente une révolution de l'esprit du temps, mais parce que sa révolution commence à faire florès.
Et ça, ce n'est pas une affaire de mise en scène, de cinéma, de langage, mais de mimesis et de vraisemblance historique.
Vous donnez, sur l'autre fil, l'exemple de Potemkine. Essayer de regarder Potemkine, dites-vous, "d'une manière désincarnée, sans rapport direct avec mes convictions ou présupposés. " C'est aussi ce que je m'efforce de faire, mais à moins de sombrer dans un relativisme radical à la Derrida, les faits ne sont pas affaire de conviction, d'opinion : je peux saluer le monument cinématographique qu'est Potemkine, tout en rappelant que les faits qu'on prétend y relater ne se sont pas du tout déroulés ainsi, que ce film n'estpas fiable au plan historiographique.
Arca
Film magnifique sur le plan cinématographique, grande qualité de la photo, du montage, des costumes, des acteurs, et sur le plan évènementiel, on n'a jamais vu un film sur
la passion du Christ entrer à ce point dans le réalisme de la personne de Jésus. Une vraie méditation pour les catholiques et les non catholiques.
Vous avez raison, mais je n'ai pas tort : en fait ce débat dépasse très largement le cadre de la critique, cinématographique, mais aussi littéraire ou de quelque nature qu'elle soit pour parvenir jusqu'aux plus extrêmes limites de ce que nous pourrions appeler notre rationalité.
En d'autres termes, à quel moment mes oreilles se ferment-elles, à quel moment mon esprit devient-il imperméable aux raisonnements, aux preuves, aux évidences ?
Dans "Uranus" (dont Claude Berri a fait une bien médiocre adaptation)
, Marcel Aymé
écrit:"Dès qu'on s'écarte de deux et deux font quatre, les raisons ne sont que les façades des sentiments". C'est un point de vue coupant, caricatural, mais nullement sommaire. Il y a des valeurs (ou des a priori, des pré-supposés, des préjugés, là n'est pas la question) qui vous font quitter la paisible, sereine, objective vallée où vous dissertez avec le maximum d'intelligence et d'ouverture à l'autre, pour vous faire entrer dans des escarpements qui ne sont pas de la même eau.
Aveuglement, fanatisme, hystérie ? Admettons. Qu'est-ce que ça change ?
La Passion du Christ, à mes yeux, n'est pas plus un film que l'Evangile n'est un livre.
Mais comme j'aime que nous puissions en parler ainsi !
Réponse à la critique : l'auteur, qui semble être choqué par la "solitude" du Christ à l'heure de la Crucifixion dans le film de Gibson, ne connaît pas très bien l'Evangile ou, disons, le texte des évangiles canoniques. Les hommes ont effectivement fait preuve de haine ou sinon, si l'on parle des disciples, d'une grande faiblesse. Le Christ est resté seul. Les femmes, Marie en premier lieu, ont assisté l'exécution.
Ensuite, parler du Christ, Dieu et Fils de Dieu, comme d'un "humaniste" entre autre est un peu ridicule. Mel Gibson étant sincèrement chrétien, malgré tous ses défauts et ses ses faiblesses, au moins, ne veut pas de cette vision… "humaniste à la noix".
Pour qui n'est pas persuadé, au plus profond de lui-même, que le Christ est une des Trois personnes de la Trinité, qu'il est Dieu incarné, et qu'il n'est pas un maître de philosophie, comme l'ont été, par exemple, Socrate, Confucius ou Bouddha le film peut sembler incompréhensible
Pour nos amis athées, ou même agnostiques, il y a là une incapacité majeure : celle du Mystère de la Foi, celle qui fait qu'il ne s'agit ni d'apprécier des gestes, des actes, des préceptes avec les seuls yeux de la sagesse humaine, mais bien davantage de se soumettre, en s'efforçant de La comprendre, mais sans toujours y parvenir, à la Volonté du Créateur.
Ces mêmes amis ont, sur les rituels, des jugements qu'ils ne peuvent débarrasser de symbolisme : mais si je ne crois pas, moi, que chaque hostie qui est donnée est REELLEMENT le Corps du Christ, chaque goutte de vin, Son Sang, qu'est-ce que je fais à perpétuer une cérémonie historiquement datée ?
La vraie question est celle de la Transcendance, qu'on perçoit comme une grâce, ou qu'on ne ressent pas ; mais traiter avec notre pauvre petit humanisme compassionnel à deux sous des questions de cet ordre montre bien qu'il y a un précipice assez large… Ce qui n'empêche pas de travailler ensemble pour le Juste, le Vrai, le Bien, le Beau….
Et, naturellement, aussi, ce qui est encore plus facile, pour le Cinéma !
Je salue le retour d'Impétueux que l'on ne voyait pas beaucoup sur le site ces derniers jours…
Je n'ai pas vu le film de Mel Gibson et il se pourrait très bien que je le voie comme il se pourrait très bien l'inverse…
Là n'est pas la question au regard (à la lecture) des interventions des uns et des autres.
Il y a le film et d'un autre côté, il y a les écritures.
De fait, et je ne pense pas dire de c(ensuré) en disant que la passion était inscrite dans le destin du Christ. Il me paraît, par conséquent, très difficile de laisser de côté tous les aspects qui peuvent la concerner, aussi durs soient-ils en termes de représentation.
La seule chose que je reprocherais serait la complaisance avec laquelle l'auteur (le réalisateur) la traiterait. Il ne faut pas que le message lié aux écritures soit d'une manière quelconque dénaturé.
De là, en ce qui me concerne, ma méfiance à l'égard de monsieur Mel Gibson et à son goût pour un certain voyeurisme.
Je rappelle que je n'ai toujours pas compris cette levée de boucliers (tu parles d'un choix au niveau des termes) à propos de La dernière tentation du Christ.
Amateur de musique classique et d'opéra, il me semblerait qu'on n'ait jamais reproché d'une façon quelconque l'interprétation qu'en donnaient des gens comme Haydn et bien d'autres…
Ca me paraissait important de l'évoquer.
Je me permettrai de revenir sur ma dernière intervention déclenchée par les remarques des uns et des autres quant à ce film.
1er – vision des artistes – nombre de peintres ont mis en image les derniers instants de la vie du Christ – pour le moins, aujourd'hui, on les vénère – mais, pour le moins, leur représentation de la passion est une image figée -
2ème – avec l'évolution du cinéma, je ferai alors allusion au western, quand Impétueux et moi et quelques autres contributeurs du site portions encore les culottes courtes, que nous suivions les propos des adultes (nos parents) qui disaient qu'on ne voyait jamais les divers protagonistes recharger leurs armes (c'étaient de vraies armes à répétition…) et que quand les uns et les autres tombaient, foudroyés par une balle, on ne voyait jamais de sang… – donc, petit à petit et même brusquement, on a vu gicler le sang quand une balle touchait l'adversaire (blanc – rouge – noir – jaune – etc… -pour nos amis les verts, les martiens sont toujours représentés de couleur verdâtre, on ne sait donc dire la couleur du liquide qui coule dans leurs veines et leurs grandes artères !-) et nous avons été quelque peu choqués quand, en plus, une blessure à l'arme blanche (?) fait quelque peu de dégâts (membres coupés – tête qui tombe [n'oublions pas notre Histoire du Monde et la nôtre) – sang qui gicle à nouveau), que les explosions cinématographiques deviennent de plus en plus réalistes, etc…
3ème – jusqu'à présent, le cinéma nous laissait supposer l'immense douleur du chemin de croix sans nous montrer cette réalité physique, charnelle et ce qu'elle induit…
Le grand problème du propos est de savoir ce que nous ressentons en sortant de la salle après la vision d'un tel film… Ce que je me permettrai de dire c'est que "la passion du Christ", même si elle est spécifique aux évangiles de notre religion catholique, est connue (je pense) des croyants d'obédience catholique comme de ceux qui pratiquent d'autres religions ou ne pratiquent pas du tout.
Je penserai que sur ce sujet, ne pas montrer la réalité des choses endurées à la fois physiquement et moralement, pour certains, ne serait pas honnête. La seule notion qui me paraîtrait importante est de savoir avec quelle complaisance les faits sont rapportés.
Mais, s'il faut parler de la vision de Mel Gibson dans l'évolution du cinéma en termes de vision artistique, elle ne me gène pas. Ce que je ne voudrais pas c'est que le propos de Mel Gibson ou d'autres soit de dire : "vous avez vu comme il a souffert" et que ce seul propos justifie les moyens de sa présentation ou sa représentation !… (auquel cas, ça devient un argument, ce qui ne se doit pas !)
je signale que je viens de me prendre une engueulade par qui vous savez qui me reprochait de parler du film alors que l'un et l'autre ne l'avions pas vu… et que je lui répondais sur ce même sujet que j'avais eu, à ma décharge (allez les verts) une documentation assez conséquente qui me permettait d'intervenir ! – merci de la compréhension des uns et des autres sur ce sujet…
Je pense que vous saisissez, Droudrou, une des volontés de Mel Gibson en montrant la souffrance du Christ avec ce que beaucoup ont appelé de la complaisance, ou de la fascination sado-masochiste, ou même encore du dolorisme – sorte d'exaltation en soi de la douleur, qui serait profitable ; on connaît ce travers, qui n'est pas que chrétien, mais qui, par exemple, fournit toutes les armées de flagellants, d'illuminés psychopathes et de cinglés qui se font crucifier en prétendant mimer la désolation de Jésus.
En fait, il me semble que le Crucifié assumant pour sa part toute la malfaisance du Monde, et rachetant par le supplice toutes les horreurs de tous les hommes, Gibson ne veut pas simplement montrer une douleur physique terrifiante : il y a, dans les films d'horreur d'aujourd'hui, des scènes dont la représentation est au moins aussi réaliste et l'évidence de la souffrance tout autant hallucinante : je doute pour autant que nous ressentions avec la même intensité, et dans tout notre être, au moment de la flagellation, ou lors de la crucifixion l'absolue intensité du sacrifice.
Pour que nous comprenions un peu mieux – un tout petit peu ! – ce qu'est le dessein du Rachat, il faut que nous participions un peu – si peu ! – nous aussi à ce Don absolu.
On n'est évidemment pas obligé de me suivre là-dessus (ni sur quoi que ce soit d'autre, d'ailleurs) et, pour reprendre plusieurs messages de divers fils de La Passion, je répète que je vis ce film en Chrétien, non pas en cinéphage…
La conclusion de votre intervention, mon cher Impétueux, est toute à votre honneur. Même si vous n'êtes pas cinéphage, pour le moins il y a chez vous une volonté de faire comprendre, de vouloir aller au delà des images du film par rapport à une réalité que tout un chacun doit prendre et bien prendre pour ce qu'elle a été. Nous ne sommes pas confrontés à un voyeurisme où, pour le prochain film, on en rajoutera une goutte. Il y a la vision. Il y a le message. Il y a le ressenti. Il y a l'interprétation. Il y a la leçon. Et ensuite, s'il y a l'homme, il y a sa volonté par rapport aux autres hommes qui sont, entre autres, NOUS à 20 siècles d'écart !
Chrétienne convaincue et engagée, j'ai lu avec beaucoup d'intérêt votre critique du film de Mel Gibson. Je suis surprise en lisant le mot "humaniste" en parlant de Jésus! Jamais adjectif n'a été autant déplacé que celui-là! L'humanisme n'est rien d'autre qu'une philosophie qui met l'homme au-dessus de toute autre valeurs. Ors jamais Jésus n'a proné cette philosophie ni aucune autre d'ailleurs. Jésus a dit " l'homme est mauvais dès la naissance" il n'y a que par lui que le coeur de l'homme peut être transformé. J'ai vu le film de Gibson, en araméen bien-sûr mais sous-titré en allemand, car ma région de suisse-romande a boycotté le film. Malgré ça, mes enfants et moi n'avons eu aucune peine, Mel Gibson, a pris comme fondation de son film, la Bible, le seul scénario valable pour un tel film. Gibson n'a eu d'autre prétention que d'utiliser son talent, pour servir la Vérité. Maintenant, concernant tous les petits artifices du film, ralentis,flash-back etc…personnellement ils m'ont permis de reprendre souffle dans des moments où on est pris par une émotion trop forte. Vous parlez du Diable qui apparaît sous une forme très spéciale, j'ai trouvé ce personnage saisissant de malaise. Vous oubliez une chose, Satan n'est pas juste une force ou un mouvement intellectuel, mais bien l'Ennemi de Jésus, dans la Bible c'est très clair. Il est une personne, comme l'est le Saint-Esprit. Il est vrai que les scènes de torture sont particulièrement terribles, mais elles sont encore en-dessous de la vérité. N'oublions pas que les romains faisaient preuve d'un raffinement particulier en matière d'esclavagisme et de persécussion.Comme tous les humains par ailleurs. Ils n'avaient même pas inventé la crucifixion.L'important dans tout cela est que les prophéties citées dans le livre d'Esaïe 8 siècles avant la venue de Jésus se sont toutes accomplies, alors les petites erreurs du film sont bien peu de chose à côté de cette vérité là! Malgré tout, La Passion reste un film saisissant mais a ne pas mettre entre toutes les mains, à chacun de juger, que Dieu vous bénisse.
Ne pas confondre la Bible avec Le Nouveau Testament et donc les Evangiles.
Notre ami Impétueux pourrait nous faire un cours certainement mieux circonstancié et documenté.
Par contre, au vu du message d'espoir qui nous a été légué par le Christ, le film de Gibson ne nous laisse que peu d'espoir quant à l'avenir de l'homme. Certes, ce qui se passe actuellement n'est pas particulièrement jouissif. Pour le moins, la confrontation de nos visions, les uns les autres, par rapport à ce film et tous ceux qui ont abordé avec plus ou moins de bonheur le même sujet, peut nous ramener à des vérités que nous aurions certainement tendance à oublier…
Conçu loin d'Hollywood, à Cinecitta en Italie, et produit par Mel Gibson lui-même, ce film n'a rien d'une production indépendante. C'est au contraire une œuvre réalisée sous influences, celles de la bêtise et de la laideur, et qui, après « Braveheart », film déjà pitoyable par son interminable représentation de la violence, en rajoute dans l'ignoble.
Le Là-bas de J.-K. Huysmans débute sur un Durtal s'extasiant devant une crucifixion de Grünewald, où l'art est "acculé, sommé de rendre l'invisible et le tangible, de manifester l'immondice éplorée du corps, de sublimer la détresse infinie de l'âme"; en somme tout ce que le faux naturalisme de Mel Gibson prétend atteindre et n'accomplit jamais. Pire, ses soi-disant prétentions apparaissent bien vite comme l'alibi d'une esthétique qui ne fait que mettre à la mode du jour l'imagerie chrétienne. Dans quel but ? Attirer dans les salles, et pourquoi pas dans les églises, une jeune génération aux tendances sado-masochistes de plus en plus marquées ? Renflouer les caisses de la secte fondamentaliste à laquelle appartient le réalisateur, grâce au goût supposé des foules pour le sang ? Satisfaire le plaisir d'un Mel Gibson fasciné par les tortures et les mutilations ? On ne sait.
Tant de mots ont été prononcés et écrits sur ce film depuis l'annonce de son tournage et tant d'accusations lancées, souvent à l'aveugle, que l'on s'en voudrait d'en trop rajouter. Aussi nous nous bornerons à l'énoncé d'éléments dont il est difficile de dire si l'on doit en rire ou en pleurer. Ce calamiteux spectacle présente les douze dernières heures du Christ telles que narrées dans les Evangiles, de son arrestation au Jardin des oliviers à sa crucifixion, avec, en épilogue, sa résurrection. Sur un peu plus de deux heures, soixante-dix minutes sont consacrées aux flagellations et à l'agonie sur la croix. Jim Caviezel, très investi sous son maquillage sanguinolent et qui passe son temps à ouvrir la bouche pour exhaler un semblant de râle, a des yeux aux reflets… d'or. Le sang coule à flot, au point de recouvrir la figure de Maia Morgenstern, stabat mater extatique. Ce même sang laisse l'empreinte de la Sainte Face sur le linge tendu par Véronique. La colombe du Saint Esprit traverse le ciel, telle un signe. Les démons sortent de terre et Satan, d'un air étrangement androgyne, traverse une foule réclamant la mise à mort. Et Jésus le sauveur ressuscité a comme un air de "terminator" renaissant de ses cendres. On découvre ainsi que l'hémoglobine n'est qu'un écran de fumée destiné à masquer une représentation sulpicienne de la Passion. La pauvreté d'imagination n'a d'égale que la lourdeur de la mise en scène, élaborée autour de ralentis récurrents, survenant aux moments les plus fameux du récit.
Cela serait comique si Mel Gibson ne s'ingéniait à charger sans retenue les Hébreux. De l'arrestation du Christ à sa condamnation, il les rend responsable de tout, les Romains n'étant que le bras de la volonté haineuse des Pharisiens. Des aboiements de chiens sont même plaqués sur l'image de juifs cherchant à rosser un Jésus tombé à terre et que seuls retiennent quelques légionnaires. La bêtise de la forme rivalise ici avec la laideur du propos. La misanthropie du réalisateur est alors explicite, d'autant plus malsaine qu'elle avance avec les oripeaux de la tolérance et d'un message prétendument humaniste. Ce pitoyable film, dont la majorité des bénéfices ira à Mel Gibson, et ainsi, directement ou indirectement, à la secte qui l'a inspiré, est donc à éviter.
@Fredfkg Si Mel Gibson a fait cette oeuvre pour que tous les diables s'agitent dans les bénitiers, à vous lire je crois qu'il y est parfaitement parvenu. A chaque mot vous n'avez que haine et mépris pour l'homme et son travail de reconstitution historique si minutieux qu'il en devient insoutenable. Le pape, lui-même bouleversé après la projection, n'a pu dire qu'un : "C'était comme çà !" Certes, de grands spécialistes verront peut-être quelque anachronisme dans un objet ou un vêtement, ou bien encore un mot d'araméen pas très bien prononcé. Mais, soyons juste, le réalisateur de ce film a pris grand soin de se documenter et de respecter la réalité jusqu'au moindre détail, jusqu'aux langues parlées à l'origine. Néanmoins, vous avez raison, ce film est âpre et violent pour un homme civilisé du XXIe siècle. Il faut donc essayer de se mettre dans la peau d'un homme vivant sous le règne de l'Empire romain. Ce n'est pas facile, mais c'est nécessaire. Bref ! Vous n'auriez pas dû regarder ce film avec des préjugés défavorables en tout point. Cela vous fait dire, par exemple, que tous les Juifs sont montrés comme des monstres sanguinaires et sans foi ni loi. Si vous visionnez de nouveau ce film vous verrez que ce n'est pas juste. Vous verrez que des Juifs s'offusquent de la manière dont est jugé Jésus et quittent la salle où se déroule son procès expéditif. Vous verrez que des personnes pleurent sur son passage dans son ascension au calvaire. Vous verrez que Pilate, et plus encore sa femme, se rendent bien compte qu'on ne peut pas condamner un homme dont le seul crime est de dire qu'il est roi, mais que son royaume n'est pas de ce monde. Enfin, je vous laisse y réfléchir en conscience car mes mots ont peu de chance d'ébranler vos convictions. Que Dieu vous garde !
L'accusation d'antisémitisme portée contre Mel Gibson et son film est en effet assez grotesque ; je rappelle, à qui ferait mine de l'ignorer, que Jésus, la Vierge Marie, les douze apôtres et les premiers chrétiens sont tous juifs – et juifs de vieille extraction, puisque Jésus est de la descendance de David.
Dès lors, un chrétien ne peut pas, sans dévoyer complètement sa foi, être antisémite : le Nouveau Testament est l'accomplissement et l'ouverture à tous les peuples et à toutes les nations des promesses de l'Ancien Testament. Ces évidences-là sont perceptibles, évidentes dans La Passion du Christ : c'est le refus de l'ouverture au monde entier de la Révélation qui conduit à condamner ceux qui ne l'ont pas compris…
Et vous auriez pu ajouter, AlHolg, parmi les turpitudes de l'Eglise, la Papesse Jeanne, Alexandre Borgia, le curé d'Uruffe et les prêtres pédophiles irlandais (ou espagnols, ou guatémaltèques). Ça n'aurait aucun rapport avec l'antisémitisme, il est vrai, mais ça chargerait un peu la barque de Pierre.
Eh bien voyez-vous, si j'avais besoin d'une preuve supplémentaire du caractère divin de l'Église, ce serait ses failles, ses absurdités, ses erreurs, ses mauvais prêtres, ses prélats débauchés qui me la donneraient : qu'une institution puisse ainsi durer deux mille ans dans des conditions pareilles, que son dogme soit aussi enraciné et fort (je veux dire que ce n'est pas une simple aimable, adoptable par tous philosophie de la vie), c'est un bien grand miracle et un bien grand mystère. Mystère au sens théologique, bien sûr.
Il y aurait des milliers de pages à écrire sur l'antisémitisme de l'Occident, celui qu'on pourrait appeler, abusivement, chrétien ; outre que celui d'Hitler était d'une tout autre essence, ces billevesées absurdes ont eu le cou tordu depuis quelques décennies.
Là, tout le monde l'admettra, nous sommes bien loin du cinéma.
…ses failles, ses absurdités, ses erreurs, ses mauvais prêtres, ses prélats débauchés…
Mais tous ces intrus de la religion ont toujours été "expliqués" par des raisonnements simplistes. Or la foi se nourrit de tout, sauf de cela. Et il y a rejet de "ces maux" là….Notre foi n'est pas une mappemonde. C'est une carte d'état-major. Avec tous les sentiers les plus improbables qui la peuplent. Alors il est normal que l'église en ressorte toujours debout depuis deux mille ans…
Tant qu'aux cinéastes de tous poils qui touchent à "CA", ils se prennent souvent pour des concessionnaires et nous livrent "leur" histoire, clés en main ! Autre erreur….Tout film touchant de près ou de loin à la religion, s'il veut être reussi, se doit, pour le moins, de nous laisser dans la belle expectative…Même en respectant les saintes écritures.
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