Le cinéma italien a beaucoup traité du fascisme et on n'en attendait pas moins de lui. Sujet brûlant et douloureux par excellence – et certes pas seulement pour les Italiens – le " Ventennio " (les vingt ans et quelque que dura le régime totalitaire) a été dépeint au cinéma à ses débuts, en son milieu, à sa fin, sous des angles tour à tour intimiste ou à grand déploiement, sociologique ou psychanalytique, dramatique ou comique, "par en bas" comme "pas en haut"… Pourtant, en tant que spectateur, ma faim est insatiable et je suis persuadé que des tas d'autres films restent à faire.

Une des forces des Lunettes d'or – outre le jeu sobre et prenant de Noiret et la très belle musique de Morricone – c'est la métaphore centrale imaginée par l'écrivain Giorgio Bassani, qui avait déjà fourni au cinéma la trame de superbes films comme La Longue nuit de 43 et Le Jardin des Finzi-Contini.

Livre d'un écrivain juif italien sur l'intolérance grandissante de la société italienne à l'ère fasciste, Les Lunettes d'or ne nous parle pas, pourtant, d'antisémitisme.

C'est plutôt l'histoire d'un respectable médecin de Ferrare (Philippe Noiret) qui, un peu poussé par les circonstances, un peu par défi, beaucoup parce qu'il est tombé amoureux de Rupert Everett, fait son "coming out" à une époque où ça n'est vraiment pas, mais vraiment pas une bonne idée. Surtout quand la harpie Stefania Sandrelli t'observe à la jumelle. Et en plus, son amour est à sens unique…

Le résultat est crédible et convaincant dans sa reconstitution des lieux, des moeurs, du climat qui régnait. Bien qu'elle s'efforce de ne pas en avoir l'air – réalisme oblige – la photographie est superbe, le montage d'une grande souplesse, la mise en scène aussi discrète. On peut être un peu surpris de trouver à ce film de 1987 des airs de 1973… Mais comme dit le proverbe, when it's not broken, don't fix it. Montaldo applique ici une recette, un "canon" esthétique établi, déjà parcouru il est vrai; mais cette recette étant vraiment superbe, alors pourquoi pas. Surtout que de dire d'un film qu'il fait très "années 80", ce n'est pas souvent un compliment…

Très belle B.O. signée Ennio Morricone.

Bon ! 1 150 visites pour Les Lunettes d'or. Ça monte, ça monte… Allez, quoi, les éditeurs ! En plus, c'est un très beau rôle pour Philippe Noiret, sans doute avec Trintignant l'acteur français qui a la plus belle "galerie italienne" : Mes chers amis, Deux bonnes pâtes, Trois frères, Pourvu que ce soit une fille, Cinéma Paradiso…

En plus, je signale qu'AUCUN film de Giuliano Montaldo, réalisateur de l'immortel Sacco et Vanzetti, n'est en DVD Zone 2, situation évidemment intolérable…

excellent film…à quand la sortie Dvd??

Ce film est une véritable réussite et la finesse des jeux d'acteurs place cette œuvre à un tout premier plan.

La profondeur morale et historique du film donne la parfaite représentation des hommes et des femmes qui, dans une époque troublée, écartèlent la vérité du cœur entre l'urgence pudique du devoir et le bonheur immédiat.

Pourquoi doit on attendre et pleurer pour avoir ce film en dvd ? J'ai toujours cherché ce film…

Certes un des plus beaux rôles de l'irremplaçable Philippe Noiret !

Toujours pas de DVD de ce beau film de Giuliano Montaldo, sans doute pas un chef-d’œuvre mais nullement oubliable, au contraire, grâce notamment au regretté Philippe Noiret dans un de ses plus beaux rôles.

En attendant mieux, on peut toujours rêver de revoir Les Lunettes d'or en écoutant le magnifique thème d'Ennio Morricone que voici:

[http://www.youtube.com/watch?v=6V4jRuu19(..)]