Si je ne devais garder qu'une version de Topaze ca serait celle avec Louis Jouvet qui est aussi convaincant en professeur honnete et naif qu'en escroc ingenueux et terriblement éfficace. Pour autant il nous montre une métamorphose tres plausible. En effet ses manieres ne changent pratiquement guere avec ses amis mais c'est sa vision du monde qui a évolué et le spectateur le remarque bien dans ses discours et attitude avec ses "ennemis". Cette confiance et assurance en lui rayonne admirablement bien chez cet acteur et impose son autorité sans recourir à crier. Une excelente performance d'acteur que nous offre Louis Jouvet
¬ Dis-moi, quelle est cette dame? ¬ Une parente d'élève. Je donne des leçons particulières à son neveu. ¬ Elle est belle! ¬ Oui, mais mystérieuse! Figure-toi qu'elle n'est ni mariée, ni divorcée, ni veuve. ¬ Alors, qu'est-ce qu'elle est? ¬ Je la crois orpheline. Mais un luxe dont tu n'as pas idée! ¬ Vu! C'est une chanteuse. ¬ Allons donc! Ne juge pas aussi brutalement une personne que tu ne connais pas. C'est une femme du monde et du grand monde. J'ai rencontré plusieurs fois chez elle un monsieur qui a dû être un ami de son père et qui porte une rosette de la Légion d'Honneur. ¬ Une rosette! C'est une chanteuse. source du dialogue avec Pierre Larquey.
Jouvet prof. – Madame, j'ai parlé dans son intérêt. Je suis sûr que ma franchise lui sera utile. La mere – Allons, Monsieur Topaze. Je crois que vous feriez mieux de retrouver l'erreur. Le directeur – Non. Laissez parler monsieur Topaze. Jouvet – Regardez bien votre fils, madame. Il a le faciès terreux, les oreilles décollées, les lèvres pâles, le regard incertain. Il a probablement des végétations. Ou peut-être le ver solitaire? Ou peut-être une hérédité chargée? Ou peut-être… les trois à la fois?…
Paul Pauley, rondeur majuscule est lui aussi, passé des unes à l'autre, mais comme il est mort en 1938, il ne figure évidemment pas dans la version de 1951 où c'est Jacques Morel qui interprète l'affairiste conseiller municipal Castel-Vernac avec, il me semble, plus de vraisemblance…
Cette magnifique horlogerie comique est d'une noirceur sans égale ; il n'y a pas un personnage qui soit honnête. Tout s'achète, tout se vend ; il suffit d'y mettre le prix. Disons qu'en 1928, on y mettait un peu davantage d'élégance qu'aujourd'hui.
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