Enfin, voilà, je m'énerve alors que je devrais simplement juger le film pour ce qu'il est : un pesant compendium vertueux sur un type qui se veut le héros des Droits de l'Homme mais qui après avoir voulu gagner la République d'Équateur via Cuba (deux pays démocratiquement exemplaires, c'est bien connu) est réfugié depuis 2013 en Russie. Le Président Vladimir Poutine doit vraiment s'amuser des billevesées des Occidentaux, au jabot gonflé et à la jactance insupportable !
Voilà qui est bien dit. Je n'ai pas vu le film (pour ne "pas" m'énerver), mais je n'en pense pas moins.
Remarquable film d'Oliver Stone, après plusieurs années de disette cinématographiques, du triste World Trade Center
à l'anecdotique Savages. Informé et exhaustif, sans oublier s'être haletant. Le cinéaste continue d'explorer la mauvaise conscience de son pays. Du remarquable Salvador,
violente charge contre l'interventionnisme US qui clouait au pilori les magouilles de la CIA à Platoon
qui recelait en son sein la traumatisante mise à sac d'un village vietnamien par des soldats américains, exaction gratuite inspirée d'un épisode réel de ce bourbier.
Remarquables films dossiers que sont JFK et Nixon,
tendus et mis en scène avec brio.
S'inscrivant dans la veine des 3 jours du Condor de Sydney Pollack, des Hommes du président et d'A cause d'un assassinat, tous deux signés Alan J.Pakula,
qui sous les oripeaux de polars paranoïaques n'étaient rien moins que des réquisitoires contre les abus de la raison d'état, ce principe politique qui n'est rien d'autre que le paravent de dérives despotiques. Etat de Droit violé, action illégales au nom d'un soi-disant intérêt publique à géométrie variable.
Nous sommes bien dans le monde de Big Brother dans Snowden, nous dit Oliver Stone,
où les données personnelles sont collectées, espionnées en secret par la NSA, dans une soif orgiaque de contrôle absolu. Tony Scott
en avait fait l'argument d'Ennemi d'Etat,
en 1998, adoptant le schéma d'un film d'action mâtiné d'espionnage qui pointait déjà les dérive de cet organisme, bras armé du département de la Défense.
Oliver Stone ausculte les rouages d'un système démocratique sérieusement miné de l'intérieur et la mise à l'index du principe de séparation des pouvoirs, bien aidé par l'interprétation fiévreuse de Joseph Gordon-Levitt,
en patriote convaincu que servir son pays c'est aussi dénoncer ses ennemis intérieurs… et par une mise en scène plus sobre et moins hyperbolique qu'à l'accoutumée.
Du cinéma salutaire. Qui montre aussi que les journalistes ne sont pas seulement les ventriloques d'une propagande d'état mais un contre-pouvoir vital.
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