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Forum : Le Terminal

Sujet : Critique


De dumbledore, le 24 septembre 2004 à 13:14
Note du film : 3/6

Quand Steven Spielberg décide de faire un huis-clos, on peut se douter que ce ne sera pas dans un petit appartement riquiqui. Non, il choisit le grand espace d'un duty free de l'aéroport de New York, énorme décor qu'il tentera d'explorer au maximimun, durant tout le film. Petit au départ du film quand le personnage semble impuissant et incapable de survivre, cette île déserte digne de Cast Away se révèle finalement plus grande que ce qu'on aurait pu croire. Elle grandit en fait à mesure que le personnage s'ouvre, découvre, conquiert.

Dans cette évolution le personnage de Viktor Navorski est totalement un personnage de Spielberg, capable de se servir de sa naïveté pour conquérir le monde, le changer et le rendre cohérent avec la vision qu'il souhaite en avoir. Evidemment aussi sa motivation (sa venue aux Etats-Unis et ce qu'il veut faire) est également totalement dans l'univers de Spielberg : une dette vis-à-vis du père, et une dernière réplique très parodique : "Où voulez vous aller?" "Home".

Alors ce n'est pas E.T. qui joue le rôle de Viktor mais Tom Hanks. Que dire de lui? Si ce n'est qu'il est formidable, d'une justesse et d'une humanité incroyable. Il est parfait pour le rôle, un rôle qui mélange deux prestations précédentes : Cast Away, nous l'avons dit, mais également Forrest Gump dans le côté naïf et décalé du personnage.

Un bon film de Steven Spielberg, assurément. Il a toujours la même vivacité, le même sens du rythme et de l'image et surtout l'humour. C'est toujours un plaisir de le voir réaliser des films légers car on le sent se relâcher, explorant le monde de l'image, avec quelques trucs visuels très beaux et très forts (l'essai des costumes par exemple).

Quant au sens et à la portée des personnages, c'est comme souvent là que le bat blesse chez Spielberg. Certains y voient un film "politique" de Spielberg qui met en scène dans ce film les minorités étrangères américaines : les seuls blancs finalement sont les chefs de la douane et les voyageurs, sinon, on a des black, des indiens, des porto-ricains, des hispano-américains etc… Oui, peut-être. Seulement dans le cas où le film se veut politique, le propos ne va très loin pour une dénonciation…

Car malgré tout, Le Terminal n'est pas un chef d'oeuvre. La raison en est que Steven Spielberg reste Steven Spielberg également dans ses défauts. Le premier concerne ses personnages, simplistes chez les hommes et surtout caricaturaux quand il s'agit des femmes. C'est le cas ici de Catherine Zeta-Jones l'hôtesse de l'air qui ouvre une parenthèse en rencontrant Viktor et qui la refermera ensuite sans avoir avancé plus que ça dans la vie. Un peu clichée le côté "je suis toujours pressée" et également "maîtresse d'un homme marié". Le second personnage féminin est joué par la très belle Zoé Saldana qui reçoit des missives secrètes d'un fervent amoureux caché qu'elle acceptera d'épouser sans même à avoir à le rencontrer. Naïf.

Autre défaut également, le pathos. Le climax du film est une pure recette de Spielberg qu'on a eu le droit d'avoir à toute les sauces : la foule qui vient se constituer pour accompagner et soutenir le héros au moment où celui-ci affronte enfin l'opposant. Un peu lourd. Lourd également le côté messianique du personnage qui devient un quasi-dieu dans l'aéroport après avoir aider un passager qui voulait (tiens, tiens) aider son père.

Non, décidément, Le Terminal n'est pas un film qui restera dans le temps, mais qui permet toutefois d'offrir deux heures de sourire. C'est déjà pas trop mal.


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De bloodline375@hotmail.COM, le 26 septembre 2004 à 17:51

Je ne l'ai pas vu encore amis j'aimerais bien… C'est sur que après "Minority Report" ou le prochain "La guerre des mondes", Spielberg nous avait habitué a de projets beaucoup plus ambitieux…


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De fredouille1211, le 15 novembre 2005 à 21:07
Note du film : 4/6

De là à dire que c'est un navet… non quand même pas. Peu importe ce que l'on dit, il n'en demeure pas moins vrai que Spielberg est un raconteur d'histoire hors pair. On se laisse facilement emporter dans celle-là même si la prolifération des bons sentiments finissent par donner la nausée.


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De Arca1943, le 16 novembre 2005 à 06:06

Vraiment, vraiment pas fort, en effet. C'est à rendre La Mortadella, un Monicelli mineur sur un thème curieusement proche – ça raconte les ennuis d'une étrangère aux prises avec la bureaucratie d'un aéroport américain – presque génial, en comparaison !

Cela dit, je ne suis pas sûr de croire à la "descente artistique" de monsieur Spielberg. Comme tout le monde ou presque, il a toujours alterné les bons et les moins bons films. 1941, par exemple, interminable derby de démolition où tout l'humour repose sur la surenchère, m'a vraiment laissé de glace. Always était si gnangnan et mièvre que j'ai eu envie par réaction de me faire "Gothic" et de repeindre tout mon appartement en noir. (Ou du moins de m'assurer qu'on n'y trouve aucun téléphone blanc). On dira ce qu'on voudra, le côté Walt Disney de Spielberg est d'un pénible…! Je ne lui pardonnerai jamais le happy end à l'eau de rose et tiré par les cheveux à la fin de A.I. Jusque-là, tout allait si bien ! Le petit cyborg comprend qu'il a toujours été floué par le bon docteur, lequel n'a pour seul but que de le reproduire comme une vulgaire boîte de conserve, il comprend aussi que les fées n'existent pas sauf à titre de décor de carton-pâte et il meurt, lucide, au fond de l'eau. Et voilà! Si seulement ça s'était terminé là… mais non.

The Terminal, c'est surtout, comme dit l'autre internaute juste à côté, la dégoulinade des bons sentiments. Moi qui adore le sirop d'érable (surtout qu'ici, on le paie pas cher), je ne peux tout de même pas m'en envoyer de pleins verres comme si c'était de l'eau ! Spielberg tenait un thème de comédie satirique idéal et il en fait cette bluette avec des dents de bébé… Il aurait dû laisser ce genre de thème à un autre. ( Alexander Payne, peut-être ?)

Mais tout ça ne m'a pas empêché de voir La Guerre des mondes deux fois dans la même semaine et de tenir Catch Me if You Can pour un joyau de comédie digne des meilleurs Stanley Donen !


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De PM Jarriq, le 16 novembre 2005 à 09:30
Note du film : 2/6

En fait, et en conclusion, on adore tous Mr. Spielberg depuis Duel et Jaws et on aimerait tellement qu'il se fasse plus confiance comme "auteur" (oui, je sais… un gros mot) et qu'il cesse de ratisser si large, de vouloir contenter tout le monde, pour demeurer l'immense réalisateur qu'il sait être parfois et qui devrait être le n°1. Il l'est, oui… Mais à mi-temps.


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De Gilou40, le 12 octobre 2010 à 23:30
Note du film : 2/6

Ne me dites pas (comme Paul Mtl ) que ce film est le remake de Tombés du ciel dont j'ai eu l'honneur de vous parler içi même  ? A part la zone internationale de transit, je ne vois aucun rapport avec le très beau film de Phillipe Lioret…Très déçue ! Pas un navet, non, mais rien à voir avec l'original, si beau et tellement touchant. On ne devrait faire attention avant de confier certaines oeuvres à nos amis Américains.


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