Je rejoins totalement l'avis de
Frétyl et j'apostasie complètement celui de
Crego !
Big guns est un excellent film ! J'ai lu que la photo était datée. Tant mieux : cela nous ramène bien en ces années soixante dix ! Et puis, de cette manière, ce film sent bon les cinémas de quartier de cette époque, avant que le porno ne les balaye. Je me demande où
Grego a pris que ce film est
Inspiré du succès du "Parrain" ?
Delon aurait fait un faux pas en tournant ce film, nous dit encore
Crego : en tout cas, il ne s'est guère entravé, le
Delon.
Je le trouve formidable dans ce personnage ! Tout en douleur retenue, habité par une âme punitive irrémissible, il joue sa vendetta à la perfection. Il est Sicilien. J'aime !
Delon traverse le film en zombie, l’œil mouillé, l'air de traîner un cafard épouvantable et passe son temps à décimer tout le cast. On lui a tué sa femme et son petit garçon, vous voudriez qu'il passe son temps à chanter
A la queue leu-leu ? Quant au fait qu'il décime tout le casting, il est quand même, à la base, tueur pour la maffia. Il aurait été garçon boucher (ce que Delon fut au début de sa "vraie" vie !), peut-être leur aurait-il apporté un rôti de bœuf, ou un beau gigot empoisonné…
Roger Hanin,
jusqu'à
la valse du gorille,
où
Bernard Borderie le désigne pour remplacer
Lino Ventura,
a écumé les rôles de petites frappes, de petits marlous de quartiers. je le revoyais l'autre soir dans
Gas-oil de
Grangier,
il y faisait ses études de pas fréquentable avec un certain talent. Acteur à part ce Roger là. Une gueule, un accent et c'est bon pour lui. Pas trop de jeu, juste une présence, même si un peu pataude par moments. Dans
Big Guns,
la scène ou
Arzenta le punit dans le train est un de mes moments préférés. La grande gueule devient pleutre vertigineux et il le joue à merveille ! Et puis, cet immonde crapule qui traverse la vitre du train et fracasse tous les signaux lumineux du tunnel, quel pied !
De belles courses poursuites, des scènes de
respect envers son père, sa mère et même celle qui a souffert pour lui, de l'émotion vraie qui fait vite place à de l'action bien sentie,
Big Guns est une œuvre accomplie. Loin d'être une série B. Et puis ce générique !
L'apputamento, le
rendez vous, magnifiquement interprété et qui colle si bien à ce film où le regret, le remord le dispute à un avenir perdu… Richard Anthony en avait fait une très belle reprise à l'époque. Je le considère comme un film majeur, autrement plus jouissif que le navrant
Zorro du sieur
Duccio Tessari dont la carrière ne me parle pas. Et puis toutes ces "gueules" :
Richard Conte ,
Anton Diffring : difficile de faire plus maffieux ! Sans oublier la troublante
Carla Gravina qui, la même année, fantasmera avec les chauffeurs de taxi dans
L'héritier de
Labro. Par contre, je ne savais pas qu'un remake du nom de
Le choc avait été réalisé. Je me souviens vaguement de l'histoire des dindons, pas plus… Et des dindons, dans
Big Guns,
il n'y en a pas ! Il n'y a que des armes et de l'amour. Ce n'est pas forcement incompatible quand les premières, oubliant leur métier primitif, ne sont là que pour saluer ce que merveilleux fut le second… Love vendetta !