Inspiré du succès du "Parrain", ce thriller franco-spaghetti est un nanar de la plus belle eau, aux scènes d'action datées et un peu pathétiques (les cascades de voitures). S'auto-parodiant dans "Le samouraï
", Delon
traverse le film en zombie, l'oeil mouillé, l'air de traîner un cafard épouvantable (normal, il a lu le scénar) et passe son temps à décimer tout le cast. La réédition de séries B comme celui-ci n'est pas forcément bonne pour la mythologie d'une star comme Delon,
dont on a une idée générale basée sur quelques chefs-d'oeuvre et dont on oublie les faux-pas. "Big guns
" en est un, c'est clair. Et personne n'en sort grandi.
Le jugement que l'on porte sur un film peut-il être influencé par la qualité de son image? Je le crains, car si Big Guns est unDelon
moyen, j'en garderai surtout comme souvenir la piètre qualité qu'il reste aujourd'hui de sa photo. Ce constat vaut bien sûr pour d'autres films mal restaurés, nombreux au sein des années septante.
Si cette histoire de vendetta se laisse honorablement suivre, elle se base néanmoins sur un scénario trop bancal, n'offrant que peu de surprises à un film bourré de cascades (plutôt bien fignolées, elles) et de scènes violentes, certaines difficilement supportables même. En parallèle, on se paie un voyage en Europe (France, Italie, Allemagne et Danemark), Delon – producteur, ici – ayant souhaité mettre les bouchées doubles à l'époque, dans l'espoir de redistribuer son film dans un maximum de pays. En vain!
Trente-six ans plus tard, il faut bien avouer qu'il en subsiste une fiction conventionnelle, noire, démodée et parfois même "derrickienne". Je crains donc de devoir ranger Big Guns pour longtemps dans ma DVDthèque, car je vois vraiment mal à qui le conseiller…
Décidément, je n'ai toujours rien vu de bon de ce Tessari. Son Zorro
avec Delon
est fort décevant, et les deux bonnes idées de départ – caster Delon en Zorro et déplacer le personnage du Mexique à l'Amérique du Sud – sont bien mal exploitées. Un Pistolet pour Ringo
aussi m'a laissé sur ma faim. Sur le marché on trouve aussi son giallo L'Homme sans mémoire.
Mais si celui-là s'avère aussi une déception, je pense que je vais m'arrêter là. Et bien sûr, après lecture de plusieurs avis concordant avec celui de David-H, je passe sur ces Grands fusils – non sans un pincement de coeur vu que l'attachante Carla Gravina
est dedans. (Et même Rosalba Neri).
Polar effectivement assez mineur (et précurseur des mauvais films de Delon dans les années 80), il reste tout de même quelques seconds rôles intéressants mais c'est maigre…
Décidément, je n'ai toujours rien vu de bon de ce Tessari
Moi non plus, à vrai dire… Peut-être que le très introuvable Les durs avec Lino Ventura
en curé de choc à Brooklyn (?) viendra nous démentir. Peut-être…
Pour ma part j'ai mieux aimé "Les durs" (copie DivX d'après passage TV), un bon thriller d'action à l'américaine avec un rôle assez atypique pour le grand Lino, en plus la musique est excellente !
Décidément, je n'ai toujours rien vu de bon de ce Tessari
En fait, j'en ai repéré un qui a bonne réputation, son peplum Les Titans (ah 1962 quelle année etc), qu'on dit très divertissant car ouvertement parodique. Il est sorti chez René Château, mais semble épuisé pour l'instant.
Le DVD est indiqué "indisponible" sur le site de la FNAC.
Décidément, je n'ai toujours rien vu de bon de ce Tessari.
En passant sur le cas BIG GUNS que je considère comme un sommet du poliziotti aux cotés des meilleurs Martino, Lenzi, Castellari ou Caïano, je vous recommande LE RETOUR DE RINGO, qui est une relecture westernienne de l'odyssée d'Ulysse et une petite perle de lyrisme. La réalisation est inspirée, Gemma y trouve un des ses rôles les plus marquants (très loin de ses enfantillages habituels comme sur le 1er RINGO) et le score de Morricone figure parmi ses plus grandes réussites dans le genre, avec ceux qu'il offrit à Leone.
Sinon, oui, LES TITANS est un péplum intéressant car atypique et assez porté sur l'ironie.
Pour revenir à ces GRANDS FUSILS, outre l'état déplorable du master et de la bande-son, il faut savoir que la version dvd soufre de nombreuses coupes (+ de 8 mn ont disparus on ne sait où). Difficile donc d'en apprécier toute la puissance formelle et dramatique.
Oui, Big guns tout comme Le professeur,
autre coproduction de Delon
avec l'Italie, est en effet sorti très raboté en France… Pourquoi ?
Moi qui ai jusqu'à présent détesté toute la carrière de Duccio Tessari, notamment réalisateur de la calamité que fut Zorro
avec le même Alain Delon,
réalisateur du médiocre Les durs
avec pourtant Lino Ventura
et puisque, j'ai même vu ses westerns (Le Retour de Ringo,
Un Pistolet pour Ringo)
j'ai jusqu'à présent nourri à l'encontre de son œuvre, un mépris et une ignorance assez courtoise.
C'est donc avec la plus grande méfiance, que je suis rentré dans ce Big Guns (les grands fusils), surtout lorsque je savais de quoi était capable Tessari
; étant jusqu'à aller ridiculiser Lino Ventura
dans Les durs.
En vérité je m'attendais, naturellement, malgré certaines bonnes critiques à un polar de série Z. Un peu comme le film de Sege Leroy avec Michel Schwarzenegger Constantin –
Le mataf.
Et puis… Grosse surprise ! Finalement Big Guns reste un modèle d'efficacité, dans le domaine du polar, des années 70. Delon
fait du Delon,
mais il le fait tellement bien ! Tueur méthodique presque carnassier, dont les quelques parcelles d'humanités ont été détruites, Delon
a ici, une vraie épaisseur.
A coté de lui Carla Gravina habituellement plutôt vilaine avec ses cheveux courts, est ici, belle à damner un saint. La pauvre fille passe tout le long du film à prendre des coups : Hanin
la balance dans une baignoire rempli d'eau chaude et elle endure un long passage à tabac par des tueurs drogués et allumés.
Hanin qui n'était pas encore au cinéma, le juif pied-noir, jovial du Grand Pardon
ou du Coup de sirocco
incarne un type rustre, dégueulasse et cruel, qui mériterait d'être crevé comme un chien ; c'est ce qui lui arrive !
Richard Conte pas trop mal, reprend à peu près, un rôle similaire, à celui qu'il avait dans Le parrain,
l'acteur n'a pas grand chose à faire, mais il est tout à fait, à sa place ici !
Big Guns reste un polar avec un grand P ! Et s'il y'a une recette qui existe pour réussir ce genre de film, Tessari
semble l'avoir plutôt, bien appliqué ici !
Dans Big Guns les exécutions sont violentes et élaborer avec une imagination cruelle ; le sang gicle un peu partout, les enfants ou les innocents ne sont pas épargnés…
A y réfléchir, c'est peut-être l'un des meilleurs polar (j'ai dit POLAR) du Delon des années 70. C'est beaucoup plus réussi que par exemple Le Gitan
dont le jeu de l'acteur était particulièrement déplacé, c'est dans la manière de cinématographier la barbarie beaucoup plus saisissant que Borsalino
; encore que Borsalino & Co.
marquait quelques points, sans pour autant atteindre la violence de Big Guns
; c'est beaucoup plus convaincant et excitant que Le gang,
qui n'était pas si mauvais, mais qui n'était pas non plus réussi !
J'ai du mal à comprendre aussi pour quelle raison Delon tournera quelques années plus tard Le choc
remake ridicule et risible, nettement plus policé, que son original ou Delon
et Deneuve
étaient venus arrondir leurs fins de mois.
En résumé Big Guns reste un polar de bonne facture, que l'on aurait tort de rater, un festival de violence baroque, dont les instantanés manifestations scotchent au fauteuil.
A noter aussi le joli thème musical de Gianni Ferrio et la chanson du générique du début…
Un bel avis auquel je souscris plus que volontiers. Car il s'agit non seulement d'un des meilleurs polars de Delon, mais aussi d'un des meilleurs poliziottis jamais produits.
C'est sans doute le chef d'oeuvre de l'inégal artisan Tessari, même si j'apprécie beaucoup son Retour de Ringo
et que son péplum
avec G.Gemma est très divertissant.
Tout y est évident, chaque plan produit son efficacité avec précision et l'interprétation est d'une homogénéité rare. Un must de la série B européenne.
"Thriller franco-spaghetti" …….Big Guns est un Thriller franco-spaghetti . Je sais qu'il ne cesse de pleuvoir à Paris, mais de là à vous venger sur cet excellent film. Vous devriez ajouter "Bolognaise" à cause de l'hémoglobine assez présente… Et Soleil rouge
est un western sauce nuoc mam ? Qui faut-il remercier pour cette fulgurance culinaire ?
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