Certes le copinage et une sorte de sympathie de Roger Borniche envers Emile Buisson sont choquants . Personnellement, j'aurais la même réaction de dégoût devant la moindre sympathie envers les responsables du génocide de la seconde guerre mondiale, exécutes par pendaison après le procès de Nuremberg (1945 , 1946) peu avant l'action du film située en 1947. S'il avait été fait preuve de la moindre gentillesse envers eux , cela m'aurait horripilé . Aux États Unis la tradition est d'offrir un meilleurs repas avant une exécution (les condamnés de Nuremberg ont eu de la salade de pommes de terre , des saucisses , du pain et du thé pour leur dernier repas).Les potences avaient une couleur gris-olive , couleur des bois de charpente de l'armée américaine , pour passer inaperçues pendant le transport. Un peu comme la plupart des murs dans flic story d'une sorte de gris vert, ou d'autres nuances vertes, vert clair a bandes verticales vert foncé… un abat jour en verre vert sur le bureau de l'inspecteur Hidoine , un autre sur le bureau de l'inspecteur Borniche , le pull over vert sale de Roger Bollec et des impers verts ,ceux de Roger Borniche souvent sur un fond de verdure et de Mario le rital ! Cette dominante de la couleur verte se trouvait déjà dans le roman autobiographique de Roger Borniche avec 9 "vert", 3 "verts", 3 "verte" et 4 "vertes". Notamment les armées vertes (les Allemands verts de gris) , ''Tout en enfilant mon imperméable kaki, acheté dans un surplus de l’armée américaine'', les murs verts (papier vert des murs…) , quelques fiches et chemises vertes… Mais si Roger Borniche s'est montré humain envers Emile Buisson, à aucun moment il n'a contesté sa condamnation à mort , il ne lui a trouvé aucune circonstance atténuante…Du temps de la peine de mort, lorsque l'ultime recours , "la grâce présidentielle" était refusée ,c'était sans doute faire preuve d'humanité que d'offrir au condamné à mort une dernière cigarette , un verre de rhum, et pour les croyants le secours de la religion… .Cela malgré toute l'horreur "inhumaine" de l'exécution par la guillotine…(Landru refusa le verre de rhum et la cigarette) . Disons que Borniche a extrapolé trop loin et trop longtemps cette tradition "humaine" dans le film , le verre de rhum devenant une bouteille de bon bordeaux et le Figaro du jour remplaçant le reconfort du curé , quant à la cigarette il en avait offert plusieurs à Jean-Baptiste Buisson hospitalisé (qui ne sera pas guillotiné) , le frère d'Emile Buisson ,sans attendre la dernière minute…
Oui, et je vomis cette attitude de la part de Borniche. Le journal du jour et un verre de bon Bordeaux acheté exprès pour Emile Buisson à chacune de ses auditions, c'est assez abject ! Je suis sûre qu'il y avait à la même époque des petits délinquants qui étaient traités comme des terroristes. J'ai toujours trouvé cette dernière scène inutile et pénible pour la morale . A noter que la scène de l'arrestation de Buisson est, à quelques détails près, la même que celle du truand Louis Costa dans Un flic de Melville .
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