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Très bonne surprise


De verdun, le 19 juillet 2020 à 21:17
Note du film : 5/6

Une prostituée de Los Angeles, "Princess" (Season Hubley) accepte de témoigner contre Ramrod (Wings Hauser), le souteneur qui a assassiné sa meilleure amie. Mais Ramrod réussit a s'évader et n'a d'autre but que de tuer celle qui l'a balancé aux flics.

Film américain réalisé en 1982 par Gary Sherman, à qui l'on devait déjà les étonnants Le Métro de la mort et Réincarnations.

Récemment exhumé par l'indispensable Jean-Baptiste Thoret, Vice Squad: Descente aux enfers est, mine de rien, une oeuvre assez riche car possédant plusieurs dimensions.

D'une part, il s'agit, comme l'indique le titre français, d'une plongée dans les bas-fonds de Los Angeles. Au début des années 1980, la mode est aux films se passant dans les milieux interlopes de la société américaine, comme en attestent Cruising de Friedkin et Fear City de Ferrara. Ici le spectateur assiste à une description très réaliste mais sans voyeurisme excessif de la vie, pas toujours ragoutante on s'en doute, des filles de joie et de leurs clients. L'attention est portée sur "Princess", jeune maman qui, le soir venu, fait le trottoir afin de gagner le plus efficacement sa vie mais doit, en contrepartie, se confronter à des clients parfois complètement timbrés. Dans le rôle de Princess Season Hubley, livre une prestation remarquable.

D'autre part, Vice Squad: Descente aux enfers est un polar de série B, à l'intrigue très simple: les policiers souhaitent mettent le grappin sur un maquereau qui s'avère être un redoutable psychopathe. Grace à ses qualités de technicien, Gary Sherman réussit le tour de force tenir le spectateur en haleine malgré une intrigue prévisible et dépourvue de la moindre originalité. Cette efficacité est également due à Wings Hauser, qui campe un tueur fou impressionnant.

Enfin, Vice Squad est aussi, comme l'indique son titre original, une description du quotidien d'une brigade des moeurs de Los Angeles. C'est peut-être là l'aspect le moins convaincant le film car le plus superficiel. En outre, le flic est joué par Gary Swanson, sensiblement moins charismatique que les deux autres acteurs principaux. On peut toutefois y voir, comme Thoret, un regard sur la police qui s'inscrit dans la lignée des Flics ne dorment pas la nuit de Fleischer: la vie dans la ville de Los Angeles se dégrade et le métier de flic est de plus en plus difficile à faire. La criminalité s'apparente à un véritable tonneau des Danaïdes.

Je m'attendais avant le visionnage de Vice Squad: Descente aux enfers à une oeuvrette putassière, glauque et superficielle. Or, c'est un film qui s'avère plus dense que ce à quoi on pouvait s'attendre, une sorte de transition entre le Nouvel Hollywood des années 70 et les années Reagan. Certaines scènes sont violentes, dans la dernière demi-heure notamment, mais on a vu bien pire à la même époque, notamment L'éventreur de New York de Lucio Fulci.

Par ailleurs, j'ai été surpris par la belle tenue cinématographique de l'ensemble: la réalisation est efficace, le montage est très élaboré, les rues de L.A. sont remarquablement utilisées et la photo est superbe, ce qui n'a rien d'étonnant puisqu'elle est signée John Alcott, à qui l'on doit les images de Barry Lyndon et d'autres films de Kubrick.

Voilà donc une belle réussite, qui montrait le talent et la singularité de Gary Sherman. Hélas ses films suivants se sont avérés beaucoup plus conventionnels.


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