Léger, léger cinéma qui ne faisait que continuer l’esprit des vaudevilles du théâtre : des intrigues faciles, à base de séductions plurielles, de jolies filles et de beaux garçons, de vieux messieurs un peu salaces, de serviteurs déférents et dépassés par la situation, de quiproquos ingénieux, de dialogues à double sens – quelquefois graveleux -, de balades dans un Paris qui n’avait pas encore été séquestré par les khmers écologistes dictatoriaux qui nous empêchent de profiter de la plus belle invention du siècle dernier, la voiture…
Les films de Michel Boisrond ne valent pas grand-chose, sinon de montrer en arrière-plan, la société douce que les gens de mon âge ont connue, celle qui se faisait peur pour de fausses menaces, (la ‘’Guerre froide’’) mais qui ne connaissait ni chômages massifs, ni invasions migratoires, ni agressions de lycéens à coups de couteau, ni wokisme prude. Des films qui sont tellement simples que, dès la première séquence on perçoit facilement tout ce qui va se passer et où l'intrigue se déroule sous les yeux du spectateur avec le confort qu'on éprouve en chaussant de vieilles pantoufles. Cela dit, même si on adore ça, on n'est pas obligé de toujours se hausser à l'immense hauteur de David Lynch et on peut, blotti sur son canapé, se laisser aller à une brave pantalonnade. Brigitte (Brigitte Bardot, évidemment) est éperdument amoureuse de Michel Legrand (Henri Vidal) qui est le Chef de cabinet de son père, Alcide Laurier (André Luguet) , Président du Conseil de la vacillante IVème République. Le film date de 1957 ; un an plus tard, nous sortirons de cette mascarade lorsque le Général reviendra. Mais pour l'heure les politiciens au pouvoir, lorsqu'ils n'inaugurent pas les chrysanthèmes, passent leur temps à aller mendier des sous pour la France ou à accueillir en visite officielle des souverains étrangers.Une Parisienne est articulé là-dessus ; il va de soi que les deux protagonistes – elle, jeune fille fraîche, lui, séducteur chevronné – vont, à terme s'avouer leur amour et se marier ; mais il faut des grains de poivre dans la relation. Qu'y a-t-il de mieux que de faire intervenir alors la visite officielle en France de Leurs majestés, la reine Greta (Nadia Gray) et le Prince consort (Charles Boyer) ? Brigitte est inquiète et préoccupée des regards jetés sur son beau mari par une multitude de femmes (les anciennes et les nouvelles), Michel est jaloux de voir sa si jolie femme courtisée à l'envi, notamment par le séduisant époux de la reine.
Il va de soi que je ne raconterai pas le détail des péripéties qui vont se succéder ; comme dans toutes les pièces de théâtre, ça va, ça ondule, ça s'établit dans un rythme qui est, ou qui se veut endiablé. Ce n'est pas tout à fail le cas, dans le film de Michel Boisrond : ce n'est pas mal, mais ça reste à un niveau paisible.
Ce qui n'est évidemment pas suffisant.
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