Résolument classique (jusqu'à inscrire "the end" à la fin, au milieu de l'écran, comme dans les années 50), A few good men est un bon gros film, carré, efficace, bourré à ras-bord de vedettes et de futures stars dans de courtes apparitions (Noah Wyle de Urgences, Cuba Gooding) Cruise agaçant, arrogant, plein de tics, est parfaitement utilisé en avocat justement agaçant et arrogant, mais c'est Nicholson, malgré la brièveté de son rôle, qui s'accapare la part du lion, dans un personnage de brute galonnée et fanatique, imbue de son pouvoir. La séquence du procès est électrisante dès qu'il apparaît et prend la parole : à l'extrême bord du cabotinage, sans jamais y sombrer vraiment. Du grand art.

Sans rien révolutionner, sans laisser espérer la plus infime surprise, A few good men se déroule confortablement, dans des décors luxueux, une photo léchée, et tient ses promesses. Un cinéma sans âge, agréable, mais un peu aseptisé, qui vaut réellement le coup d'oeil pour son casting, avec en tête Nicholson donc, et Bacon, Sutherland… A revoir Demi Moore, une décennie après son court vedettariat, on se demande un peu pourquoi elle avait soulevé un tel engouement. Le souvenir de Ghost, peut-être ?