Tout à fait de ton avis. On assiste au décès des personnages et de la série avec émotion.

C'est, à mon sens, ce qu'on a fait de mieux comme série TV, loin devant The L Word, Nip/Tuck, Lost et les 2 premières saisons de 24 heures chrono (mes autres séries préférées !).

Six Feet Under a su conserver sa qualité tout au long de ses 5 saisons, de ses 63 épisodes.

D'humour, noir ou pas, il n'y en a guère dans la 5ème et ultime saison de Six feet under. La série rejoint le cinéma de Ingmar Bergman, consacre des épisodes entiers à l'échec d'une vie, au renoncement à ses rêves, à la fin d'un amour, puis carrément au décès d'un personnage principal, au deuil, etc. Il faut avoir un moral d'acier pour tenir le coup, mais cela atteint à l'universel, comme peu de films de cinéma ont pu le faire. Rien à dire, c'est admirable.

La première saison nous avait laissé avec la famille Fisher dans une instabilité des moins envieuses : Nate venait de découvrir qu'il est atteint d'une tumeur au cerveau, David est en pleine dérive sexuelle, incapable de rester fidèle, et Claire a comme petit ami un toxico des moins recommandable… le tout chapeauté par une mère, Ruth, qui tente de se donner l'impression de tenir unie toute cette famille.

Cette seconde saison de 13 épisodes comme la première reprend sur un rythme tendu. On perd certes les petits recours au fantastique délirant des flashs imaginaires empruntés joyeusement à Ally McBeal, Peu de recours également aux morts de l'épisode qui parlent aux personnages et les interrogent toujours sur des sujets qui font mal. Ils sont ici toujours en teaser de l'épisode, reviennent de temps en temps dans l'épisode, mais ils sont beaucoup moins centraux que dans la première saison.

En réalité, les personnages ont enfin pris toute leur place – centrale donc – dans ce feuilleton sur fond de pompes funèbres.

L'histoire principale est celle de Nate avec Brenda : Nate qui doit faire face à la maladie qu'il refuse tout d'abord, avant de l'annoncer aux uns et aux autres durant toute la saison. La relation avec Brenda se resserre dans la décision prise de se marier, mais ce mariage va mettre en évidence les troubles névrotiques d'une Brenda déjà assez "jetée" à la base. Comme toujours dans cette série, les personnages iront jusqu'au bout d'eux-mêmes et surtout jusqu'au bout des situations dans lesquelles ils sont embarqués. Aucun tabou, aucune bonne conscience. Et là, réside toute la force et toute la réussite de cette série unique.

On pourrait dire que dans l'historique des séries ce sont généralement les saisons 2 et 3 qui constituent les moments de vérités sur leur réussite, voire leur pérennité. Autant il peut être facile de faire une bonne première saison, autant celles qui suivent révèlent de la réussite ou non du concept de la série, de la possibilité de s'étendre. Ici on sent la force des personnages comme force de la série mais malheureusement, on sent toutefois que le concept (une mort par épisode/la répercussion de cette mort sur la famille qui l'enterre) risque de ne pas être à la hauteur de la force dramatique de ses personnages. Pour l'instant c'est du tout bon, on en profite, mais dans la crainte que l'équilibre fragile (qui fait tout l'intérêt de la série) ne dure pas !

A noter également, qu'à l'inverse de la première saison également, on finit sur un cliffhanger très tendu : Nate se fait opérer du cerveau. Impossible de dire s'il s'en sortira ou non.