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Un morceau de choix !


De fretyl, le 1er février 2021 à 14:32
Note du film : 5/6

Démarrant en douceur dans un coin de France rurale et profonde, un bourg de braves gens d'une France tranquille, traditionnelle, dont Chabrol semble vanter les mérites au cours de la première scène du mariage. La France qu'on aime où l'on boit du bon vin, ou l'on mange de la bonne viande…

Une France paisible de l'après guerre d'Algérie ou l'on espère que le temps ne sera plus jamais mauvais. Hélas les victimes du passé ne sont pas encore soignées… Vivre en paix et au calme doit sans doute être une nouveauté bien trop fraîche au boucher Popaul amoureux de l' institutrice… Chabrol était beaucoup trop malin pour s'indigner de quoi que ce soit. Chez d'autres à la même époque ça aurait été les militaires, les flics, les curés les responsables du sort de Popaul. Chez d' autres les gens du pays auraient été des gros beaufs de droite, riches, alcooliques et cupides.

Après le mariage commence à arriver patrouilles de gendarmerie et la peur monte face à une série de meurtres. Le terme serial killer n' existait effectivement pas à l'époque et le psychopathe devait être imaginé comme un fou au couteau entre les dents.

On peut regretter que Le boucher n'aille pas plus loin dans l'observation de la population du Périgord. Certains espereront peut être aujourd'hui un plus grand suspens, un peu plus de rebondissements…

Le film est simple mais remarquable de par son interprétation magnifique, de Jean Yanne en brave garçon et de (Stéphane Audran) qui aurait pu le sauver de par son amour… Yanne est l'inverse de la caricature genre Que la bête meure et Stéphane Audran est de la même classe qu'une Tippie Hedren ou d'une Grace Kelly

Un petit film oui. Un grand Chabrol ? Sur !


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De jipi, le 19 octobre 2007 à 15:12

Un générique caverneux précède un repas de mariage ou le boucher local excelle dans l'art de la découpe d'un rosbif de premier choix. L'homme est complexe, évoluant entre rejet du père et traumatisme de guerre, il cherche la paix de son âme dans ces quelques moments passés avec Mademoiselle Hélène institutrice tolérante et passive devant l'originalité d'un gigot offert à la manière d'un bouquet de fleurs.

« Est-ce que vous aimez la viande ?» cette question surprenante insérée soudainement dans un conversationnel sans aucun rapport avec le sujet en cours démontre la dépendance de Popaul pour une thématique de boucherie toujours en embuscade dans le quotidien. Cette dérive n'hésitant pas à extérioriser ses visions morbides en pleine boutique devant la clientèle.

Il n'y a qu'un seul traumatisme, le sang dans tous ces états, celui d'Indochine et d'Algérie rapatrié par le métier et entretenu par le crime, un sang humain et animal d'une odeur identique. Le contact d'une institutrice cicatrisant à grand peine un chagrin d'amour apaise momentanément un cauchemar répétitif. Popaul s'offre quelques instants de futur constructif en élaborant l'ébauche d'une conquête possible.

La porte des sentiments n'est pas fermée pour cet homme positionné dans une zone de non retour, la contemplation d'actes moraux génère l'exécution de comportements naturels généreux.

Claude Chabrol embellit un parcours cinématographique plus ou moins symétrique au fil des opus d'un contexte campagnard éxistentiel isolé des lumières de la ville. Le tracteur passe, l'horloge de l'église sonne, les ruraux font leurs courses, une fusion réconfortante s'effectue entre des comédiens ressourcés et des villageois enchantés de l'aubaine de montrer qu'ils existent en sachant jouer la comédie tout en conservant leurs identités de base. L'œuvre mérite également une attention par l'éclosion d'une sensibilité offerte spontanément au pire des criminels. Le cœur parle et exécute sans contraintes le vœu d'un mourant.


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Avis


De Frydman Charles, le 13 juillet 2010 à 18:36

O.K. pour la forme, mais aucune réaction sur le fond…

Ci-après un lien qui fait état de l'admiration de Claude Chabrol pour Balzac:

http://www.lepoint.fr/archives/article.php/83154

L'extrait de la dictée vient du chapitre V.


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De fretyl, le 11 juillet 2010 à 13:19
Note du film : 5/6

Autre conseil amical à Frydman Charles, il est inutile de cliquer sur l'onglet et de mettre [film= au début de chaque critique.


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