Dans Les compères, un autre des ponts-aux-ânes de la comédie franchouillarde : l'incertitude sur l'identité du père. Le souvent excellent Patrice Leconte a tourné un de ses plus mauvais films, Une chance sur deux, (avec Alain Delon, Jean-Paul Belmondo et Vanessa Paradis pourtant) sur ces mêmes prémisses. Veber en ajoute un troisième, Michel Aumont, qui est en fait le véritable géniteur d'un jeune fugueur, Tristan (Stéphane Bierry) dès lors recherché par beaucoup de monde.

C'est lourd, c'est lent, c'est languissant, d'un sentimentalisme obscène et d'une bêtise fumeuse. Wikipédia m'apprend que le film fut pourtant un triomphe au Box-office, réunissant, diffusions télévisées comprises, il est vrai – plus de 13 millions de spectateurs. Cette même année 1983 sortaient aussi Vivement dimanche de François Truffaut (1 176 000 spectateurs), Garçon ! de Claude Sautet (1 484 000) et Mortelle randonnée de Claude Miller (moins d'un million).

On en frémit.

Avec Francis Veber on a souvent deux certitudes. Celles d'avoir un bon film et le plaisir de retrouver la superbe musique de Vladimir Cosma. Les compères ne déroge pas à la règle. Encore une fois, on retrouve le duo gagnant formé par Pierre Richard, le timide distrait et Gérard Depardieu, le brutal rebelle. Chacun a connu, il y a quelques années, la superbe Anny Duperey. Depuis, elle a épousé Michel Aumont, avec lequel elle a eu un fils qui vient de faire une fugue, en compagnie d'une bande de loubards. La beauté brune monte un plan machiavélique en faisant croire à ses deux anciens amants qu'ils sont tout les deux le père de l'adolescent fugueur. Un duel sans pitié va alors les opposer pour savoir qui l'est réellement. Ils devront traverser bien des épreuves avant de repartir, croyant chacun de son côté, qu'il est le père. Voilà un scénario très bien ficelé et rondement mené….