L'argument est classique mais d'une grande intensité dramatique: à la suite d'une méprise, un agent immobilier, Claude Balard (Michel Bouquet) , assiste à une réunion où l'ennemi public numéro 1, René Guilloux (Michel Constantin) , prépare son prochain hold-up. Balard est vite démasqué et Guilloux souhaite l'éliminer car il en sait trop. Balard réussit à s'échapper mais en représailles Guilloux et son gang prennent en otage sa femme et son fils. C'est ce kidnapping qui occupe la majeure partie du film.
Au-delà de la peur est une réussite: on ne s'ennuie pas un instant. Il y a quelques trouvailles bienvenues comme le pré-générique qui campe parfaitement le personnage de Guilloux. Nous retrouvons énormément de bons seconds rôles comme Paul Crauchet, Jean-Pierre Darras ou Michel Creton. Autre bonne idée: les acteurs italiens de la coproduction, Marilu Tolo et Paolo Bonacelli ne sont pas doublés Enfin, la musique de Alain Goraguer accompagne à merveille le drame qui se déroule sous nos Yeux.
Cette atmosphère lourdement dramatique est peut-être aussi ce qui plombe un petit peu Au-delà de la peur car le couple principal formé par Michel Bouquet et Marilu Tolo a un petit peu tendance à surjouer, ce qui n'étonne pas chez Tolo (cf Confession d'un commissaire de police au procureur de la république) mais surprend davantage chez un immense artiste comme Bouquet. Après on peut aussi concevoir que la prise d'otages est l'un des événements les plus abominables qui puissent arriver à un individu et à ses proches. Donc pas évident à jouer et à restituer dans toute sa cruauté.À contrario j'ai trouvé Michel Constantin étonnant dans le rôle d'un Mesrine "bis" glacial à souhait. On est loin de Lautner !
On peut aussi déplorer quelques invraisemblances, quelques zooms disgracieux et quelques détails démodés: celà fait drôle en 2019 de voir un personnage incarné par Bouquet galèrer autant pour trouver un téléphone pour pouvoir communiquer avec sa famille ! On peut aussi regretter un dénouement un peu décevant.
Ceci dit, Au-delà de la peur est un polar à la française de la grande époque du genre, c'est-à dire les années 1960-1970, qui remplit son contrat.
Verdict: il faut le sortir de l'oubli !
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