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critique


De vincentp, le 10 septembre 2016 à 04:48
Note du film : 6/6

Très beau film de Charles Chaplin de 1923, qui conserve un caractère moderne (seuls quelques ressorts mélodramatiques un peu appuyés ont un peu vieilli). La critique des moeurs de la bourgeoisie est réalisée avec finesse. Chaque séquence déroulée avec un esprit d'analyse et de synthèse apporte un plus par rapport à la précédente. A travers les mésaventures de trois personnages, et de leurs relations au sein de la société, le cinéaste dresse un portrait de l'humanité. Adolphe Menjou produit une interprétation toute en nuances de premier ordre. A woman in Paris est porté par une vision du monde, caustique, et sans doute quelque peu dérangeante pour le spectateur, ce qui explique son succès public limité à l'époque. Avec le temps, ce film est devenu un classique. L'image restaurée est de très belle qualité.


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De jipi, le 1er décembre 2006 à 15:33
Note du film : 5/6

En spécifiant la dominante dramatique de l'oeuvre Charlie Chaplin met les choses au point des le départ par un petit message d'information, il n'apparaît pas dans « l'opinion publique ».

Des la première image, on perçoit de suite l'atmosphère pesante d'un logis de province triste, noir et embrumé. Marie Saint Clair (Edna Purviance) est séquestrée par un visage paternel de cire.

Jean Millet (Carl Miller) son amant ne peut imposer une union à un père obtus. La grisonnante chevelure des deux géniteurs est synonyme de conflits de générations et d'hostilité envers un couple désargenté mais désirant se stabiliser par le mariage.

Devant de telles pressions symétriques paternelles, la fuite est inévitable mais Marie par un concours de circonstances défavorables l'exécute seule. Dans la capitale, la beauté aidant l'ascension devient rapide, Marie côtoie les fumets, les liqueurs et les champagnes, Jean est archivé, Pierre Revel (Adolphe Manjou) son nouvel amant et riche il brille de mille feux ceci malgré l'ame d'un Médicis attiré par l'union des fortunes que représente un beau mariage que Marie ne peut espérer.

L'ambiance est Balzacienne, Grandeurs et misères des courtisanes avec entre ces deux extrémités une réflexion de la belle sur l'intérêt de l'existence, la caresse de son collier par Pierre lui donne une vision du milieu.

Les débauches parisiennes sont récurrentes, les dîners deviennent ennuyeux et Pierre ne reste jamais, Marie comme pratiquement toutes les femmes est programmée pour une vie ou le relationnel masculin n'est pas positionné entre deux conquêtes.

L'impact de la gaudriole semble un moment indélébile, les paillettes sont grisantes, les amies enjouées, mais Jean devenu artiste peintre refait surface, l'environnement protecteur est reconsidéré par une sensibilité, la morale reprend le dessus, Marie élabore un avenir avec son premier amour même dans le dénuement.

Il faut attendre la conclusion pour savourer la douceur d'un retour aux sources impératif pour un équilibre : L'intérêt pour des enfants socialement perturbés par la misère. Marie empêchée par le destin de conclure selon une lucidité retrouvée rebondit en fuyant la sécheresse d'un contexte artificiel uniquement basé sur le paraître. En protégeant par l'investissement de belles têtes blondes orphelines elle retrouve un naturel enfoui.

Pierre un instant nostalgique sur une route de campagne dans sa luxueuse automobile se demande ce que Marie a bien pu devenir. Une charrette croisée sans un regard contient la réponse.



 

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