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Qui trop embrasse mal étreint


De Impétueux, le 30 juillet 2017 à 21:19
Note du film : 4/6

Nous sommes substantiellement d'accord. Vous auriez pu l'écrire…


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De fretyl, le 30 juillet 2017 à 17:57
Note du film : 2/6

Comment prendre en considération ce qui n'est même pas un film à thèse ou politique mais une abondance de conneries qui font de chez nous un film qui dépasse largement les limites de la diffamation politique.

L'interprétation est par contre parfaitement correcte : Emilie Dequenne excellente tout comme Dussolier absolument parfait. Dans sa dimension reportage sur la vie en Nord pas de Calais, le film marque quelques points, le film montre une région en plein désarroi social et c'est sûr ça que chez nous aurait dû appuyer ; la vie de cette infirmière à domicile qui après son encartage au Bloc Patriotique voit progressivement sa vie se modifier, son entourage s'éloigner aurait également pu être le seul thème vraiment scénarisant. Hélas après une première partie ou Belvaux montre Pauline duhez dans son quotidien de mère de famille et d'infirmière à domicile, son rapprochement avec (le pas très clair) docteur Berthier son amourette avec un jeune identitaire assez fougueux, la deuxième partie (pourtant louable) s'enfonce gravement dans une série d'accusations concernant le Front National.

Le FN serait donc un parti ou il y'aurait des filatures, de l'espionnage, ou la DPS (non mentionné mais l'on comprend tout de suite) serait un mouvement violent, une espèce de milice… Balivernes… La DPS dont j'ai fait parti à 18 ans pendant quelques mois n'a que très rarement été constitué de cranes rasés mais bien plus souvent, avouons le, de petit vieux de quatre vingt ans ou de militants recrutés à droite à gauche qui font souvent de la sécurité pour ne pas payer l'entrée des meetings offert par le parti.

Je passe sur les sous entendu de Belvaux concernant la proéminence du FN avec le GUD ou les mouvements identitaires. Argument bidon, qu'il étale pendant presque trois quart d'heures. Bon avant chaque élections le service public diffuse à des heures de grandes écoutes des films sur le FN (en 2012 c'était Le diable de la république ) il fallait bien qu'en 2017 il y ait chez nous !


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Diabolisation ?


De Impétueux, le 19 février 2017 à 17:52
Note du film : 4/6

Je vous donne acte, Frétyl, que les déclarations de Lucas Belvaux sur son film, dans la presse ou à la télévision sont bien décevantes et ne font pas preuve de la subtilité intelligente que j'attendais de lui. Je répète que ça ne m'empêchera pas d'aller voir et sans doute d'apprécier Chez nous mais j'espérais qu'il aurait un regard moins marqué de manichéisme sur le Front National.

Et peut-être moins aussi d'aveuglement. À l'heure où Marine se démène pour nouer une relation avec Israël, où elle est vomie par tous les sites identitaires et la presse extrémiste (la lecture de Rivarol est hallucinante dans la détestation que ces nostalgiques du Grand Reich ont de l'actuel FN), prétendre qu'au cœur du mouvement il y a, dissimulées , des officines nazifiantes est ridicule. C'est comme si l'on disait que, caché derrière Macron, il y a les no borders).

J'ouvrirai un autre fil pour parler du film quand je l'aurai vu. Celui-là sent mauvais.

Ah et au fait que vient faire la diaphane et vipérine Kosciusko-Morizet là-dedans, Vincentp ?


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De fretyl, le 19 février 2017 à 14:07
Note du film : 2/6

Interview de Lucas Belvaux à propos de son film. Après lecture on sait désormais à quoi s'attendre !

''D'où est venue l'idée film??''

Lucas Belvaux : « C'est pendant le tournage de mon précédent, Pas son genre. On tournait dans le Pas-de-Calais, l'histoire de cette coiffeuse, fille du peuple. Ça se passait en pleine campagne des municipales de 2014. Le FN était très haut dans les sondages. En filmant ce personnage, j'ai commencé à me demander pour qui elle pouvait voter. Je la trouvais sympathique, chaleureuse, je ressentais estime et respect pour elle alors que, peut-être, elle votait FN. Surtout qu'à la fin du film, elle se sent maltraitée par un philosophe, genre de métier que le FN aime opposer aux couches populaires?: les bobos, les parisiens, la soi-disant élite. J'avais très envie de comprendre comment, quand on est à la fois gentil, sympathique, courageux, généreux, on peut se laisser convaincre par la colère, le ressentiment. »

''Avez-vous pour ambition de dissuader les électeurs de voter FN??''

« Si ça peut servir à ça tant mieux. Il y a deux axes dans le film?: le portrait le plus objectif possible d'un parti d'extrême droite populiste aujourd'hui en France, et l'histoire familiale, intime, de plusieurs personnages. C'est aussi une façon de dire?: quand vous votez pour le Front national, quelles que soient les raisons, sachez que vous cautionnez des idées, une mouvance qui ne se résume pas au discours servi à longueur de journal télévisé, de meetings, de débats. Vous cautionnez aussi quelque chose qui est dans l'ADN du parti?: les racistes, les antisémites, les néo-nazis, les fascistes. Tous viennent s'agréger autour du FN et ce n'est pas un hasard?: ils s'y retrouvent. »

Il y a souvent un rapport de classes dans votre travail. Ici, un médecin, André Dussolier, entraîne une infirmière Émilie Dequenne.

« En l'occurrence, j'ai calqué les méthodes du FN. Quand quelqu'un entre dans une de leurs permanences, ils s'adressent à l'individu, le valorisent, remontent l'image qu'il a de lui. On lui dit?: c'est des gens comme toi dont on a besoin, tu es formidable, s'il n'y avait que des Français comme toi?! Ça booste le moral et l'ego, on lui fait miroiter une rapide ascension sociale par l'élection. »

''Vous êtes-vous appuyé sur des faits réels??''

« Bien sûr?! Il existe une littérature importante sur le FN, j'en ai lu une bonne partie. Et puis la presse, qu'elle soit régionale ou nationale, fait son travail. Il existe une matière colossale et éclairante. Enfin, leurs publications, ce qu'ils diffusent sur Internet, c'est très précieux. On y trouve des enregistrements, de la propagande, de la littérature. »

''Qu'est-ce qui vous a le plus choqué??''

« L'existence d'associations nazies. Des associations de vrais nazis avec des statuts de loi 1901 déposés en préfecture et qui font, dans leurs bulletins de liaison, l'apologie de crimes de guerre. »

Depuis les municipales de 2014, 28?% des élus FN ont démissionné"

''Mais est-ce que le FN a des rapports directs avec ces gens-là??''

« C'est évident?! Il y a des liens organiques avec bien des associations de ce type. Le Gud par exemple?! On voit aussi que les associations de financement du parti, la communication, le microparti "?Jeanne?", sont plein d'identitaires. A certains moments, des photos de Marine Le Pen avec des gens qui faisaient le salut nazi étaient visibles sur Facebook. Il y a aussi beaucoup de liens avec les partis post-fascistes européens comme le FPO autrichien. »

''Comment votre personnage, une jeune fille humaniste et dévouée, peut-elle cautionner une telle politique et un tel discours??''

« C'est ce qui arrive à 30?% minimum de l'électorat FN?! Tout le monde sait, au moins vaguement, son idéologie, mais la colère, le ressentiment mènent au déni et à croire que c'est le seul parti social encore existant en oubliant le fond. Le parti fasciste italien s'appelle le mouvement social, les nazis c'est le national-socialisme. Il y a, de manière récurrente, cette volonté de faire croire qu'on travaille pour le peuple. Mais la réponse toute factuelle, je vais vous la donner, elle concerne ceux qui se sont laissés avoir. Aux municipales 2014, il y a eu 1.500 élus FN?; dans les deux ans qui ont suivi, 28?% ont démissionné, ce qui ne s'est jamais vu dans l'histoire d'un parti en France. Plus d'un quart des élus qui s'en va?! Et le FN a beau dire que c'est pour convenances personnelles, c'est étrange et inédit. Les témoignages que nous avons pu entendre parlent d'avantage d'une prise de conscience, d'une sortie du déni. »

''Comment se fait-il que les démêlés judiciaires de Marine Le Pen n'impriment pas l'opinion contrairement à ceux de François Fillon??''

« Le FN est un parti authentiquement manichéen, qui a besoin de s'inventer des ennemis. On est avec lui ou contre lui. C'est comme ça qu'il voit le monde et c'est ainsi qu'il parvient à l'organiser pour ses militants. Ça donne une espèce de secte dont les partisans ont la certitude que tout ce qui est dit contre le leader provient d'une machination. Que ça vient de l'establishement, des élites?: terme auquel ils vont ajouter judéo-maçonnique ou islamo-tout ce que vous voudrez, selon le sujet. »

''Avez-vous subi des intimidations pendant ou après le tournage??''

« Non, la campagne électorale nous protège. Ce ne serait pas dans leur intérêt de nous intimider. »

''Craignez-vous, aujourd'hui, d'être désigné comme l'ennemi??''

« Je l'étais déjà avant… Comme vous?! Nous sommes beaucoup dans ce cas. Il suffit de regarder ce qui se dit, dans la sphère du FN, sur Internet?: "?Vous verrez dans trois mois, vous rigolerez moins, préparez-vous?". »

Et vous vous préparez Vous craignez l'accession du FN au pouvoir

« Non. Je ne voudrais pas qu'ils gagnent, ce serait terrible. Mais ce n'est pas encore fait. Eux y croient beaucoup, ils en sont même persuadés. Je pense qu'ils vont au-devant de grandes déconvenues. »


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