Les animaux, il y a fort longtemps, régnaient sans partage sur la terre. Temps révolu. L'humanité a pris les rênes de la planète. Certains, pourtant, semblent le regrettter. Ceux-là, quelques-uns, ont choisi de se travestir en chat, en belette, en tigre, en lapin, d'autres espèces encore d'un bestiaire exclusivement velu. Ils célèbrent leur penchant dans des fêtes paisibles, lisent des revues spécialisées, fréquentent des clubs dédiés, bref, forment aux États-Unis une petite communauté, les Furries, sans véritable outrance ni revendication affichée. Loin du zoologue, un curieux, mi-attiré, mi-perplexe, nous invite à pénétrer dans cette tanière dont les habitants vont se révéler aussi loquaces que les bêtes de La Fontaine. Morale de la fable ? Il y en a sans doute plusieurs, à glaner ici et là au gré des bavardages de nos spécimens. Elles porteraient sur les délires identitaires, sur la paupérisation du mythe des origines, sur la puissance de l'imaginaire, ne serait-elle que promesse de peluche ?
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