« Quel dommage vraiment, que le cinéma italien ne soit pas plus prolifique… »

Quel dommage surtout qu'acheteurs et distributeurs étrangers le boycottent ! Il se fait beaucoup de films en Italie, mais ils franchissent rarement les frontières. Ainsi pour en rester aux films sur la mafia et l'antimafia, apparemment nous ne pourrons jamais voir Testimonio a rischio (1996), dont tout indique que c'est un sacré film.

Mais bon, La Sicilienne sort dans peu de temps, alors…

L'escorte a souvent été comparé aux Incorruptibles de De Palma, et ce n'est pas lui faire honneur, car si le film U.S. est une BD clinquante et tape-à-l'oeil, le film italien est un drame magistralement écrit et filmé, d'une tension parfois insupportable. Le film parle de mafia, sans presque jamais prononcer le mot, ni même montrer un gangster : nul besoin, ils sont partout en Sicile, ils dirigent tout, infiltrent tout, et par sa sobriété, L'escorte laisse sur un sentiment diffus mais durable de paranoïa.

Le rythme est haletant, les personnages sont parfaitement brossés (Amendola est particulièrement étonnant, en dur à cuire hyper-sensible, sous des dehors à la Shield), et certaines séquences comme la mort d'un des gardes du corps au sortir du restaurant, sont dignes des plus grands classiques du polar. Pourtant, L'escorte n'est pas un polar, c'est un film politique et militant, qui a retenu les leçons de Z, en se déguisant adroitement en film grand public. Le film a déjà 15 ans, et n'a pas pris une ride, il aurait pu être tourné cette année. Même Morricone, souvent paresseux, ces dernier temps, signe une BO pulsante et obsédante.

Quel dommage vraiment, que le cinéma italien ne soit pas plus prolifique…