Que s'appuyant sur des dérives de la psychanalyse, on puisse concevoir une sorte de brigade – ou de gang – capable de s'insinuer dans des cerveaux pour les examiner, leur arracher des secrets et, pourquoi pas last but not least, insinuer en eux ce qu'on voudrait qu'ils pensent, pourquoi pas ? De bien nombreux ouvrages, littéraires ou cinématographiques font précisément appel à ce genre de phénomènes et de singularités.
Donc Dominic Cobb (Leonardo DiCaprio) est à la tête d'une petite mais fructueuse entreprise bien connue de ceux qui en ont à la fois l'appétit et les moyens. Il vend ses services à ceux qui en ont besoin et leur propose de modifier, à foison, les points de vue, les décisions, les choix qu'ils ont fait. Ce qui est extraordinaire, au demeurant ; nous sommes aujourd'hui, sur notre belle Terre, 6 à 7 milliards d'habitants. Nous rendons-nous compte du nombre de souvenirs, d'histoires personnelles, d'angoisses, de secrets cachés dans la multitude de milliards de neurones des cerveaux humains ? Et voilà qu'il y a des gens qui font profession d'aller torturer ces neurones et de les orienter comme certains souhaitent qu'ils le soient. L'idée est loin d'être médiocre et l'histoire est subtile. Sans doute l'est-elle trop. Elle s'étage sur plusieurs niveaux de réalité et il faut vraiment beaucoup d'attention pour suivre à chaque instant où sont ensevelis les protagonistes qui cherchent à pénétrer le cerveau de l'héritier d'une entreprise considérable Michael Fischer (Cillian Murphy) à la demande de l'un de ses concurrents, Saito (Ken Watanabe). Ces prodromes devraient suffire : on assiste à la lutte des uns contre les autres. Mais l'objectif de Christopher Nolan n'est pas de raconter une histoire haletante et subtile : il est de montrer comment les aventuriers de l'onirisme parviennent à cambrioler les esprits et de les faire évoluer dans les directions souhaitées.Histoire ennuyeuse, donc mais dotée de tous les prestiges du cinéma d'aujourd'hui : des bagarres, des poursuites, des tueries, des trucs aussi spectaculaires que finalement ennuyeux et répétitifs. On admire le talent du montreur de marionnettes ; mais qu'est-ce que ça a à voir avec le cinéma ?
Inception est un opus novateur, passionnant et ingénieux.
Le grand chantier de demain consistant à s'enfuir à l'aide de l'architecture de rêves thématiques d'une société aseptisée privée des imaginations les plus folles.
Néanmoins, réalisme et lucidité ne s'évaporent pas aussi facilement d'un contexte n'ayant plus aucun rapport avec l'authenticité.
Une implication débordante entraine le dysfonctionnement d'un imaginatif captivé par la double valeur d'un job et de ses dérivés le privant de la présence d'une descendance abandonnée vivant ses émotions naturelles sans se retourner.
Toutes ces aventures et constructions féeriques aussi démentielles soit-elles dirigent vers la rédemption un esprit abattu par la démesure de ses fantasmes.
Un père accablé de remords ne peut apprécier pleinement la richesse d'une nouvelle technologie révolutionnaire ne faisant de lui qu'un éternel absent dont l'habitacle principal n'est plus qu'un royaume irréel n'appartenant qu'a lui-même.
Un constat révélateur démontrant qu'il est préférable de rester conscient dans un monde fabriqué par tous plutôt que de s'enfuir à temps complet dans la démesure de ses ambitions virtuelles.
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