J'en sors. Je ne connaissais pas du tout. C'est l'avis d'Impétueux – que j'avais seulement survolé – qui m'a donné envie de le découvrir.
Au bout du bout, heureusement qu'il n'y a que 24 heures ! Je pensais que j'arriverais à lui mettre un 3, mais… rien que pour les quelques plans de lit hamiltoniens – franchement kitsch – et l'insupportable piano des 50 premières minutes : 2,5 !
A un moment, j'ai pensé à Madame de… (1953), devant lequel je m'étais poliment "emmerdé" (dans le Delouche, on a un "Je vous aime, je vous aime !" qui fait penser au "Je ne vous aime pas, je ne vous aime pas" du Ophüls) Eh bien, je pense que ce "24 heures de…" l'a fait remonter dans mon estime (en même temps, le noir & blanc, ça a quand même une autre gueule !). Dans un registre voisin (une femme qui se laisse prendre par le démon de midi), je préfère largement Les Yeux de l'amour (1959) avec Jean-Claude Brialy (et de savoureux dialogues de Michel Audiard). A quand une belle réédition en haute définition d'ailleurs ?
Un soir, pendant un concert classique dont le pianiste (Even de Tissot) donne des vapeurs à toutes ces femmes sans hommes (nous sommes pendant la guerre, l'avez-vous oublié ?), une terrible averse survient. Lady Copland, saisie par l'orage se réfugie au casino du lieu et, fascinée, s'émerveille de la beauté de Thomas Leine. Je suis à deux doigts d'écrire qu'il s'agit là d'une réaction maternelle (non érotique) : à un moment on apprend que la belle dame a perdu, bien des années auparavant, son fils unique. De là à penser que…
Naturellement, comme une femme mûre qui sent que ce sont là les derniers moments où elle pourra séduire – ou plutôt ressentir le dieu des corps – et qui retrouve dans son bel amant l'enfant qu'elle n'a pas vu grandit, Lady Copland se donne dans une relation, dans une aventure où la réalité n'a plus de prise. Plus elle tente de croire qu'il peut y avoir un retour en arrière dans sa vie sentimentale et que son provisoire amant va se conformer à ce qu'elle souhaiterait qu'il redevienne, plus elle sent qu'il fuit : il la roule, il lui ment, il la gruge.Bien voilà, c'est fini : tout le monde retourne à Paris. Lady Copland égrène, à la fenêtre du wagon, ce brin de bruyère qui symbolise aussi la fin de sa vie amoureuse, et davantage, de sa vie de femme. De sa vie, tout simplement.
Page générée en 0.0045 s. - 6 requêtes effectuées
Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter