J'ai failli oublier : à ne pas confondre, bien sûr, avec la minisérie du même titre produite par la chaîne NHK en 2007.

« Rapide comme le vent !
Majestueux comme la forêt !
Dévastateur comme le feu !
Inébranlable comme la montagne ! »

Disponible sur DVD en France grâce à un gros coffret Toshirô Mifune, Furin kazan (Sous la bannière du samouraï, en français) est un spectaculaire sengoku-jidaï (comme on appelle semble-t-il les films situés pendant la guerre civile des années 1500), lances bien haut et bannières au vent, avec une triomphale BO de l'indispensable Masaru Sato et de superbes scènes de batailles. C'est aussi l'avant-dernier film du vétéran Hiroshi Inagaki et il vaut mieux considérer celui-ci comme son véritable chant du cygne, car le suivant, Machibuse, est boiteux.

Ici c'est le général Yamamoto qui est boiteux, ce qui ne l'empêche pas, on s'en doute, d'être un redoutable bretteur. Curieusement, le personnage incarné par Mifune est une sorte de synthèse entre sa persona de héros magnifique à la Miyamoto Musashi et celle du rônin sardonique et opportuniste à la Yojimbo. Au départ un rônin sans emploi – et aussi sans scrupules, comme on le voit dans une intro en noir et blanc très réussie – le personnage se révèle un valeureux et très rusé stratège, qui réussit à manoeuvrer pour devenir le principal conseiller militaire du fameux Shingen Takeda (incarné ici par le toujours solide Kinnosuke Nakamura). Ne reculant devant aucun coup fourré pour parvenir à ses fins, le général Yamamoto veut étendre le domaine des Takeda jusqu'à la mer et unifier le Japon sous ses couleurs.

Pour qui veut bien s'y laisser entraîner, Sous la bannière du samouraï est un somptueux divertissement martial. Le souffle épique est au rendez-vous, la mise en scène est ample et spectaculaire, traditionnelle malgré quelques audaces (le général rêve en négatif), les enjeux stratégiques nous sont charitablement expliqués avec des cartes et des petites flèches en surimpression, Toshiro Mifune est à son meilleur en général ombrageux et boiteux et la Toho a doté le tout d'un très appréciable budget.