La Bibliothèque Nationale, en son site rue Richelieu, propose actuellement une très belle exposition d'estampes japonaises.

Parmi celles-ci, un grand nombre de Utamaro. On retrouve des images représentant comme dans le film, des jeunes filles se baignant, par exemple.

Film qui sort seulement maintenant en DVD,(20 juin 2007) chez Carlotta. Le film est remarquable comme tous les films de Mizoguchi, ici est comme pas grand monde a dû visionner ce film, il faut une certaine approche de Mizoguchi, sachant que ces films qui resortent ne sont pas les plus connu, donc une découverte et une certaine curiosité est nécessaire à l'approche de l'oeuvre. Le film raconte l'histoire d'un homme qui est peintre et qui décide contre l'avis de tous de peindre des femmes, cela lui en coûtera, mais la culture que défend Mizoguchi au travers de ses acteurs est plus forteet le naturel reviendra au galop. Très grand film trop méconnu, mais grace au DVD une deuxième chance lui sera rendu. A voir et à découvrir. Carlotta resort un coffret de DVD Mizoguchi avec cinq films…

Un chassé-croisé amoureux se développe autour de Utamaro, peintre d'estampes (qui a réellement existé), dans le Japon du XVIII° siècle. La construction du récit est sophistiquée, plusieurs personnages différents occupant à tour de rôle le premier plan du récit (comme pour de nombreux films actuels tel 21 grammes, Magnolia). Cinq femmes autour d'Utamaro montre à ce sujet combien Mizoguchi (avec l'appui de ses scénaristes) fut précurseur en matière d'écriture cinématographique, certaines de ses recettes étant réemployées (et développées) près d'un demi-siècle après.

Mais le fil conducteur de Cinq femmes autour d'Utamaro est aussi une réflexion bien menée concernant le processus universel de création artistique, qui prend place dans la douleur, les affres du quotidien, et de brefs et fulgurants moments d'inspiration.

Ces sujets, leurs développements, s'imbriquent parfaitement, et se nourissent mutuellement, sans une seconde de trop, avec comme le fait remarquer le critique Jean Douchet dans le bonus du dvd, une occupation de l'espace dictée par des considérations d'ordre picturale (Mizoguchi fut lui-même un peintre). Chaque personnage occupe ainsi une place bien précise dans le cadre, sans pour autant apparaître figé à l'écran (les comédiens sont tout le temps en mouvement, lequel mouvement participe à la progression de l'intrigue).

Si ce film est très intéressant, et agréable à regarder, un spectateur novice ou connaissant peu l'oeuvre de Mizoguchi, aura néanmoins peut-être plus intérêt à s'intéresser d'abord aux films ultérieurs de ce cinéaste, en particulier ceux des années cinquante, plus accessibles (et encore plus réussis car Mizoguchi, artiste de génie, a toujours cherché à perfectionner son art et à évoluer).