En 1968, l'Anglais Peter Yates démarre sa carrière hollywoodienne avec un classique absolu du film d'action: Bullitt.

Un an plus tard, visiblement désireux de changer de registre, il tourne une comédie sentimentale reflétant les bouleversements sociologiques des années 60: John et Mary.

De toute évidence Yates était un cinéaste doué. Visuellement, John et Mary est une réussite: les cadrages en scope sont soignés, les décors- notamment le grand appartement où vit John (Dustin Hoffman)- sont bien bien utilisés et quelques vues du New York de 1969 sont susceptibles de rester durablement en mémoire. Par ailleurs, Dustin Hoffman et Mia Farrow sont très bien dirigés.

C'est au niveau du scénario que le bât blesse. L'argument est des plus minces: John se réveille un matin dans son appartement new-yorkais auprès de Mary, qu'il a rencontré la veille dans un bar. Ensemble, ils vont passer la journée à s'apprivoiser et à se demander s'ils sont finalement capables de s'aimer.

Les auteurs ont voulu enrichir cette intrigue bien trop ténue en recourant à des voix-off qui expriment ce que pensent les deux protagonistes et à des flash-backs montrant leurs vies sentimentales respectives. Mais le résultat est plutôt inégal.

En somme John et Mary est un film attachant qui se laisse regarder mais se révèle trop minimaliste pour captiver le spectateur durant 90 minutes.