Ah pour être noir, c'est noir !! Prince des ténèbres de Carpenter, à côté, c'est Les sous-doués en vacances ! On peut se demander ce que mange, boit, et surtout fume Olivier Marchal pour tourner toujours ces films lugubres, crasseux, extrêmement tourmentés ! Et le plus souvent sous la pluie ! Ca tient du gag ! Du gag sordide.
Pourtant, c'est vrai, qu'Auteuil porte le film avec brio. Performance ? Peut-être. Mais il n'a plus rien à prouver. Bien loin de Romuald et juliette, comédie légère et sans prétention, qui fait dans le noir aussi mais un noir beaucoup plus léger et très féminin sous les traits de la truculente Firmine Richard et que j'ai visionné juste avant MR 73. Voyez le décalage ! C'est comme si j'avais vu La croisière s'amuse juste avant de visionner Titanic. Mais ce MR 73, même si il nous offre des personnalités bien trempées, voir le sobre et très efficace Philippe Nahon ou le très réservé Gérald Laroche, ce MR 73 donc n'en finit plus de descendre dans les tréfonds d'un enfer annoncé. C'est lourd, lourd ! Ca se traine dans la boue, ça suinte de désespérance, et les petits bouts de drames passés ou présents en font un puzzle de tragédie. On dépasse les limites de l'inhumain ! On étouffe, on étouffe !! Délivrez nous du mal !! Que vienne au plus vite le générique de fin !
On n'en ressort pas intact ! Vous me direz que pour les sous-doués en vacances non plus. Mais pour d'autres raisons..
Personnellement, je n'ai pas fonctionné. Trop systématiquement glauque, trop complaisant dans la noirceur (même le pauvre papy qui ne demande rien à personne, meurt d'un infarctus !), truffé de séquences bavardes inutilement explicatives (les scènes où Auteuil se fait remonter les bretelles par le type de l'IGS), et bourré de clichés sortis d'un certain cinéma américain, avec le personnage du serial killer tatoué, issu tout droit de Cape fear. Auteuil est bien, mais ça on le savait depuis Manon des sources, Catherine Marchal est remarquable, mais l'extrême lenteur du film, la faiblesse des rares séquences d'action, et le fait qu'on sache une heure avant le héros, où chercher le coupable, gâche le plaisir. Gangsters demeure le meilleur film de Marchal, et on ne peut que souhaiter qu'il retrouve cette sincérité, cette rage de filmer, sans chichi ou abus de références asphyxiantes.
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