John Ford a réalisé une soixantaine de films durant la période du muet, essentiellement des westerns, dont malheureusement une grande partie ont disparu. By Indian post fait partie de ces films miraculés. A moitié miraculé devrait-on dire car le film qui nous reste aujourd'hui est incomplet, plusieurs passages ont disparu, ce qui rend la compréhension du film pas toujours évidente et il manque souvent plusieurs ressorts dramatiques.

L'histoire est conventionnelle. Un cow boy est amoureux de la fille d'un propriétaire terrien. Sa cour est mal vue par le père et alors que le joli coeur fait écrire une lettre d'amour, celle-ci lui est volée par un indien qui va tout de même livrer la lettre à la belle jeune femme. Seulement il le fait sans la discrétion nécessaire. Du coup le père décide de se mettre au milieu du chemin des amoureux… Heureusement, l'amour triomphe à la fin.

Ce western fait preuve d'un très bon rythme, avec un savant agencement des scènes d'actions, nous faisant passer de scènes intimistes à une poursuite à cheval puis à une évasion. On ne s'y ennuie jamais et la mise en scène fait déjà preuve d'inventivité, toujours très centrée sur les personnages et l'action. La vivacité du montage et de la narration sont également impressionnantes.

On y retrouve également l'humour qui caractérise John Ford dans cette description du monde de l'ouest. Cela se passe par des petites touches comme une scène de vaisselle dont l'obsession de propreté consiste à jeter de l'eau chaude sur des assiettes pour les laver. Ou bien encore quand le personnage principal, à la recherche de la lettre défait son lit, on y voit un nuage de poussière sortir des draps jamais lavés ni changés.

Un film à redécouvrir !