Et il paraît que c'est moi qui m'indigne et trépigne dès qu'on le contrarie !
Voilà donc qu'après avoir célébré sur tous les tons les charmes et les mérites de Valérie Crunchant, d'Anne Wiazemsky et de Béba Loncar, vous vous êtes pris de passion pour une cantatrice à la tournure un peu suspecte et que vous me contestez le droit de m'en gausser ! Libre à vous d'apprécier la silhouette de Maria José Trullu et de vous exalter devant les récitatifs de l'opéra… après tout Arca nourrit une vieille passion pour Catherine Spaak et je lui concède bien volontiers que la gamine est charmante ! Je vous ai à peu près rejoint sur la séduction d'Elisabeth Wiener pour que vous ne puissiez pas me suspecter de vous contredire systématiquement.
Mais laissez moi de mon côté apprécier sans raison précise celles qui forment mon Panthéon, sans justification et sans cohérence, qui se compose Danielle Darrieux, d'Odette Joyeux, d'Elsa Martinelli, d'Elisabeth Bourgine, de Catherine Leprince…Libre à vous de l'attaquer, de le moquer, de l'anéantir sous le sarcasme : ça ne m'en fera pas changer d'un iota.
Et puis, ne me persécutez pas avec Jean de Tinan, que je n'ai lu qu'une fois, et que je ne relirai sans doute pas… il me plaît davantage de relire pour la dixième fois Les âmes fortes ou l'iris de Suse…
Cessez de croire qu'on peut convaincre.
Comme un peu de polémique et de mauvaise foi réchauffent mes vieilles artères, je ne cacherai pas que je n'ai jamais entendu parler de votre Maria José Trullu et qu'elle (?) me semble dotée d'un physique aussi ambigu que son prénom.
En d'autres termes, êtes-vous sûr que ce n'est pas un travesti flamboyant ? Oui ? Tant mieux pour vos admirations !
Mais ne comptez pas sur mon suffrage, qui serait hypocrite : si j'ai pas mal fréquenté Garnier et Bastille, pour des raisons professionnelles, je m'y suis aussi beaucoup endormi. (Il est vrai que le grand critique Bernard Gavoty – le "Clarendon" du "Figaro" -, qui souffrait du même tropisme, disait assez plaisamment, lorsqu'on lui faisait remarquer qu'il s'était assoupi durant une représentation, que la qualité de son sommeil était proportionnelle à celle de l'interprétation !)
Non, en réalité, qu'il soit de Monteverdi ou de Benjamin Britten, l'opéra m'enuie beaucoup.
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