C'est vrai, Polanski. Je ne pense pas que ce soit un immense acteur, mais il a une personnalité singulière, et probablement un vécu, qui lui donnent une certaine épaisseur à l'écran. Mais il est fort probable que Le locataire se serait mieux porté avec un vrai comédien à sa place, d'autant que le personnage est omniprésent.

« Je parle des réalisateurs à l'égo surdimentionné qui ne peuvent plus se contenter de rester derrière la caméra. »

J'en ai trouvé un pas mal du tout, même si j'ignore s'il a l'ego surdimensionné : Roman Polanski dans Le Bal des Vampires et Le Locataire.

Il ne fallait pas être devin, pour s'attendre un jour à un désastre comme cette Lady in the water de la part de Shyamalan. En totale roue libre, l'auteur jadis inspiré du Sixième sens, se perd dans les méandres puérils d'un conte de fées dont il invente au fur et à mesure les règles, sans tenir compte d'un élément basique : l'intérêt du spectacteur. Lady in the water est une suite d'élucubrations ridicules, de grands discours incompréhensibles, de petits réglements de comptes bébêtes (le méchant critique de films mangé par le monstre), et de mégalo galopante. Aussi mauvais acteur que son collègue Tarantino, Shyamalan s'offre ici un rôle central, celui d'un écrivain prêt à sacrifier sa vie, pour que ses écrits changent le sort de l'Humanité. A ce stade de candeur autocomplaisante, on baisse les bras ! Les acteurs ont beau faire ce qu'ils peuvent (bravo à Giamatti, qui évoque le jeune Richard Dreyfuss, dans un rôle impossible, et à Bryce Dallas Howard), le film est un salmigondis embarrassant, frisant le gâtisme pur et simple. Reste à espérer que ce n'est qu'un faux pas, et que Shyamalan encore jeune, heureusement, sera bientôt capable de signer d'autres Sixième sens ou même Le village, plûtôt que des bouillies comme Lady in the water.