Georges Milton qui savait lancer des refrains qui faisaient rire et chanter la France entière : C’est ma combine ou C’est pour mon papa !’ de ce Roi des resquilleurs ou dans le petit bijou qu’est Le comte Obligado de Léon Mathot en 1934 : Les artichauds et l’immortelle Flle du Bédouin
Et d'ailleurs Jean Devaivre, le réalisateur, a compris bien vite que son remake ne pouvait pas être la reproduction fidèle du film initial et connaître son heureux destin, film qui avait eu tant et tant de succès que, du personnage primordial, le Roi des resquilleurs c'est-à-dire Bouboule, on avait fait une sorte de sujet que le populo des années Trente s'était si bien approprié que des réalisateurs disparates en tirèrent plusieurs films (de La bande à Bouboule à Prince Bouboule).
Dans le film de Devaivre, on a baissé d’un ton : les acteurs sont vraiment du troisième ou quatrième niveau ; pensez donc ! Rellys en vedette avec, par derrière, l’affreux Gabriello, le délicieux Jean Tissier, mais peu et mal utilisé, Suzanne Dehelly et Jeannette Batti pour les dames (et celle-ci faisant moins pigeonner sa gorge que d’habitude). Et, faisant un peu honte, tant ils ont couru médiocrement pour gagner leur modeste cachet Raymond Cordy (l’acteur si apprécié du René Clair des débuts), René Génin, Marcel Maupi.Film sans aucune structure (le terme est un peu excessif, j’en conviens), sans fil directeur, sans intérêt. Des scènes qui s’ajoutent aux scènes, qui donnent l’occasion d’intermèdes musicaux sans talent, ou de représentations mal dansées. Pas même un quiproquo, pas même un mot d’esprit, pas même une de ces allusions coquines, souvent graveleuses qui pouvaient attirer un sourire à peu près complice.
Désagréable ? Non ! À tout le moins si on a un peu de nostalgie à retrouver le Paris d’avant, les sports populaires, le cheval à Vincennes, la boxe au Palais de Glace des Champs-Élysées (l’actuel théâtre du Rond-point) surtout le Vel d’hiv qui, bien après avoir servi à quoi on sait, a connu des années fort prospères jusqu’en 1959 pour des tas de spectacles, sous la houlette de Georges Berretrot, l’homme des réclames beuglées et des primes de minuit. Je ne veux leurrer personne, y compris mes contemporains qui n’ont pas même connu ces modes et ces dégaines, puisqu’ils naissaient à peine à l’heure où elles éblouissaient les sunlights. C’était le temps où nos parents avaient trente ans ; une éternité, ni meilleure, ni pire que toutes les éternités.N’empêche qu’on ne s’égorgeait pas à tire-larigot dans les rues et que Paris, même sale, même noirci avant André Malraux ressemblait à Paris et non à une campagne pour cyclotouristes dangereux.
Page générée en 0.0030 s. - 6 requêtes effectuées
Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter