"…prêchi-prêcha féministe…" "…l'ampleur de la désillusion de l'avant-garde artistique alors même que ses revendications étaient peu à peu satisfaites."

C'est surtout la confusion entre avant-garde idéologique et avant-garde artistique qui mène au prêchi-prêcha. À cette courte liste, je me dois hélas d'ajouter Margarethe Von Trotta, dont le ton univoque et militant dans Straufeuher (Feu de paille) faisait, justement, regretter celui plus feutré de Bellon (qui avait d'autres cordes à son arc, comme on peut le voir dans le très beau film-poème Quelque part quelqu'un).

Heureusement madame Von Trotta s'est améliorée par la suite et je ne désespère pas de voir apparaître un jour sur dvdtoile la fiche du déchirant Le Long silence, thriller antimafia avec la lumineuse Carla Gravina et une musique renversante de Morricone, fiche que j'ai envoyée par le biais de la rubrique "Suggestions" voilà des mois…

Il suffit de comparer ce très beau film qui baigne d'un bout à l'autre dans une angoisse desespérée au prêchi-prêcha féministe des années 60 tel qu'il apparait par exemple dans les films de Yannick Bellon, voire même d'Agnès Varda pour mesurer l'ampleur de la désillusion de l'avant-garde artistique alors même que ses revendications étaient peu à peu satisfaites… A croire que l'évolution de l'humanité vérifie la pensée de Michel Ange selon laquelle il valait mieux être malheureux car, au moins, on pouvait se plaindre….