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Vive le mélodrame où Margot a pleuré !


De Impétueux, le 26 janvier 2015 à 14:48
Note du film : 4/6

Ah que c'est bel et bon un vrai mélodrame qui croit à son propre discours et n'hésite pas à en faire des tonnes dans le pathétique et la noblesse des sentiments !

Voilà une histoire bien menée ou le cheminot Raymond Pinsard (Jean Gabin) perd la vue à la suite d'un accident où il a montré courage, dévouement, altruisme et détermination.

Bien qu'il pense que la vision pourra lui être rendue au bout d'un an grâce à une opération, il y a d'abord la révolte de celui qui fut un seigneur prolétaire, un chevalier du chemin de fer, à gros biscottos et à sourire ravageur, aimé des filles (Marthe Mercadier) mais aimant avant tout sa vieille maman (Cécile Didier), sa sœur un peu revêche, (Marcelle Arnold), son brave homme de beau-frère (Robert Arnoux) et sans doute le miroton ou la blanquette des dimanches. C'est à peu près la même atmosphère que dans le charmant Premier mai de Luis Saslavsky.

Et tous ces braves gens qui l'aiment savent aussi que Raymond vit sur l'illusion : il ne retrouvera pas la vue ; on va le pousser à fréquenter un centre de rééducation dirigé par l'assez pincé Lionel Moreau (Gérard Oury) assisté par une religieuse, maîtresse femme, Sœur Gabrielle (Suzanne Dehelly), elle-même en train de s'enfoncer dans la nuit : on voit par là que l'intrigue ne recule devant aucun ressort dramatique.

La nuit est mon royaume présente un bon côté sage documentaire dans un institut d'aveugles où ceux-ci apprennent à s'en sortir, devenant accordeurs de pianos, ébénistes ou réparateurs de radios… Tout ce petit monde, malheureux grands et malheureux petits, paraît parfaitement content de son existence, satisfait de son ronron. Nous sommes en 1951, nous savons bien que nous ne pouvons pas grand chose devant les chagrins qui frappent le pauvre monde. Ni impatience ni révolte.

Comme le film est beau et moral, il y aura une idylle émouvante entre la jolie Louise Louveau (Simone Valère) et Pinsard, à peine compromise par Lionel Moreau (Gérard Oury) qui, d'ailleurs n'est pas si méchant que ça et qui semble le plus triste de tous…

J'ai l'air de me moquer, alors que je m'attendris devant ce bon film des samedis soirs de jadis…

On peut faire un singulier rapprochement, soit dit en passant, entre le sort de Pinsard, le conducteur de locomotive fauché en plein été de son bel âge et ce que vivait le véritable Gabin en 1951, dont la carrière immense avait été stoppée net par la Guerre et qui paraissait être tombé dans une cale sombre, malgré de grands films (Au delà des grilles, Le plaisir) ou de très bons films (La Marie du port, La vérité sur Bébé Donge). Et puis enfin Touchez pas au grisbi : il est revenu au plein soleil et ne le quittera plus jamais.


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De vincentp, le 28 décembre 2005 à 13:53

Un thème souvent abordé au cinéma, de belle façon (La fiancée de Frankenstein, Les lumières de la ville, Miracle en Alabama, Terreur aveugle, Parfum de femme, Zatoichi…).

Dans le voyeur, chroniqué par ailleurs, Powell montre, au travers du personnage de la mère aveugle, les capacités étonnantes dont ceux-ci sont capables (ayant sur-développé d'autres sens, notamment auditifs). L'aveugle incarne souvent au celui au Cinéma qui SAIT : il passe sa main sur le visage du héros et il nous dit si celui-ci est bon ou mauvais, ou les deux (comme dans le voyeur). Mais il peut être lui-même élément moteur d'une intrigue mélodramatique (ex : le secret magnifique) perdant la vue puis la retrouvant, à la faveur des progrès de la médecine. Ou encore il est au centre d'un plaidoyer en faveur du droit à la différence, tel le film Miracle en Alabama de Arthur Penn.


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