Nul ne connait avec exactitude l'origine des jeux de cartes. On pense qu'ils n'ont pas été créés en Europe mais proviendraient du Proche Orient, voire de l'Inde ou de la Perse, peut-être transmis par les gitans.
On n'a trouvé aucune trace de l'existence de jeux de cartes dans l'Antiquité (en revanche, les jeux de dés existaient, on voit d'ailleurs les légionnaires romains jouer la tunique du Christ aux dés sous la croix dans le film La Tunique, lequel s'est peut-être inspiré d'un célèbre tableau de Mantegna montrant la même scène).
Les scénaristes du Fils prodigue ont donc extrapolé… Toutefois, l'existence de jeux similaires à cette époque n'est pas en soi une impossibilité…
On a souvent dit que les figures du tarot trouvaient leur origine dans d'anciennes divinités ou personnages païens (dont les noms ont parfois été christianisés, ainsi le grand prêtre et la grande prêtresse, aussi nommés hiérophant(e) sont devenus le pape et la papesse), ce qui explique leur utilisation à des fins divinatoires…
La déesse Astarté dont il est question dans ce film, correspondant à la grecque Aphrodite, la romaine Vénus, la babylonienne Ishtar entre autre, apparaît ainsi sur la figure du tarot nommée "L'étoile". Les orientaux antiques considéraient qu'elle coïncidait avec l'étoile du matin, qui du haut du ciel invitait les dieux et les humains à l'amour. On notera d'ailleurs comme le nom "Astarté" se retrouve dans le mot anglais "star"…
Ainsi l'une des "stars" des années 50 Lana Turner joue le rôle d'une grande prêtresse incarnant sur terre la déesse "Astarté"… Tout cela est parfaitement cohérent.
Dans le cadre du film, la fameuse partie de cartes au temple de Baal et Astarté a pour fonction de donner un côté "tripot" au sanctuaire païen afin d'appuyer le caractère dépravé qu'on veut lui donner : des femmes, de l'alcool, du jeu : voilà bien la panoplie du lieu de perdition que reconnaîtra le spectateur des années 50… Ainsi, rien n'y manque, et tant pis si ce n'est pas historiquement exact…
Enfin, le clin d'oeil à l'expression bien connue "heureux au jeu, malheureux en amour" est un moyen scénaristique pour exprimer la détresse sentimentale de Micah, amoureux de la prêtresse inaccessible…
Merci à Droudrou pour l'information sur L'Egyptien, je m'en réjouis à l'avance…
Je reviens à la fameuse partie de cartes anachronique…Pas celle d'un César provençal interprété par Raimu dans le film: César (1936), lorsque César dit:"tu me fends le cœur" ….Mais celle du film "le fils prodigue", diffusé dimanche dernier au cinéma de minuit sur France 3. A la fin de la partie de cartes , Nahreeb dit (sous titres en français):"les Perses qui ont inventé ce jeu ont un dicton:heureux au jeu, malheureux en amour" . Je soupçonne une pointe d'humour…
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