Totalement d'accord avec PM Jarriq et vincentp.
Avec Manhunter, Michael Mann élabore un cauchemar aux images glacées, comme un miroir à la surface figée. D'un coucher de soleil aux couleurs agressives à la blancheur aseptisée de la cellule de Lecktor (Brian Cox) , c’est un monde nocturne tailladé de couleurs criardes, un dédale sensoriel. Michael Mann scrute au scalpel les affects de personnages en perte de repères, des spectres en quête d’eux-mêmes.
Dans cet univers fait d‘écrans et de surfaces réfléchissantes, Will Graham semble fasciné par le Mal qu’il traque derrière les vidéos des victimes, comme un labyrinthe d’apparence aux contours dépolis. Les protagonistes, simples silhouettes aux visages atones et mutiques, sont baignés dans une lumière froide que des néons hagards arrachent à l’obscurité.
Le film est sous-tendu d’un microcosme d’émotions souterraines, aux ramifications à peine sensibles dans le monde physique. Les nappes musicales enrobent le vernis des images, comme le lambris d’un paradis de façade.
La frontière qui délimite le Bien du Mal se dilue sous le glacis d’une caméra en apnée.
Michael Mann place le héros et le spectateur en position de voyeur, voyeur d’un Mal et de ses métastases de pixel.
Triste prestation du prolifique (78 albums) Klaus Schulze ce soir en concert à la Cigale (se produisant en compagnie de la chanteuse Lisa Gerrard -rappelez-vous, la voix profonde de la BOF de Gladiator, c'est elle), tous deux des habitués des bandes-sons des films de Michael Mann ou Ridley Scott.
J'attendais patiemment, à l'entracte, le retour des musiciens sur scène (en compagnie de plusieurs spectateurs) quand des techniciens nous ont demandé de quitter la pièce : ils ne pouvaient pas démonter le matériel en notre présence. Le concert était terminé depuis plusieurs minutes…
Absence de ligne mélodique, en revanche longues psalmodies monocordes sans intérêt, et agencement des morceaux invraisemblable… Triste spectacle, vraiment (pour la modique somme de 66 euros). Et au moins un spectateur abasourdi (mais les deux spectateurs assis devant moi sont partis au bout de trente minutes).
6/6 pour le film de Mann, et bien sûr 0/6 pour ce concert calamiteux.
Page générée en 0.0036 s. - 6 requêtes effectuées
Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter