Est-ce la même version qui existait dans le double DVD paru il y a quelque temps, mais en 2.0 et en 4/3 ? Si c'est le cas, j'imagine que le tout a été remastérisé, car la 1ère édition était assez calamiteuse.
Massacré dans le piteux Dragon rouge, le roman de Thomas Harris avait pourtant connu une excellente adaptation, quelques années plus tôt, sous la caméra aiguisée de Michael Mann. Manhunter est un thriller cérébral, esthétisant, graphique, d'un sérieux glaçant, faisant évoluer des personnages fantômatiques, inexpressifs, hormis la jeune aveugle, jouée par l'excellente Joan Allen. Des années avant Les experts, William L. Petersen incarne un flic abîmé, traumatisé, le premier à affronter face à face, le terrible Hannibal Lecter. Celui-ci est campé par Brian Cox, créateur du rôle, aussi inquiétant que le sera Hopkins, mais moins charismatique, et donc moins marquant. Tous les seconds rôles sont parfaits, mais c'est surtout le traitement visuel de Mann, qui retient l'intérêt dans Manhunter, sa vision du monde qu'il ne fera qu'affiner par la suite, mais qui était déjà bien présente dans ce film.
Une réédition en tout cas bienvenue, en espérant qu'elle fera oublier le pâle remake du sinistre réalisateur de Rush hour.
Triste prestation du prolifique (78 albums) Klaus Schulze ce soir en concert à la Cigale (se produisant en compagnie de la chanteuse Lisa Gerrard -rappelez-vous, la voix profonde de la BOF de Gladiator, c'est elle), tous deux des habitués des bandes-sons des films de Michael Mann ou Ridley Scott.
J'attendais patiemment, à l'entracte, le retour des musiciens sur scène (en compagnie de plusieurs spectateurs) quand des techniciens nous ont demandé de quitter la pièce : ils ne pouvaient pas démonter le matériel en notre présence. Le concert était terminé depuis plusieurs minutes…
Absence de ligne mélodique, en revanche longues psalmodies monocordes sans intérêt, et agencement des morceaux invraisemblable… Triste spectacle, vraiment (pour la modique somme de 66 euros). Et au moins un spectateur abasourdi (mais les deux spectateurs assis devant moi sont partis au bout de trente minutes).
6/6 pour le film de Mann, et bien sûr 0/6 pour ce concert calamiteux.
Totalement d'accord avec PM Jarriq et vincentp.
Avec Manhunter, Michael Mann élabore un cauchemar aux images glacées, comme un miroir à la surface figée. D'un coucher de soleil aux couleurs agressives à la blancheur aseptisée de la cellule de Lecktor (Brian Cox), c’est un monde nocturne tailladé de couleurs criardes, un dédale sensoriel. Michael Mann scrute au scalpel les affects de personnages en perte de repères, des spectres en quête d’eux-mêmes.
Dans cet univers fait d‘écrans et de surfaces réfléchissantes, Will Graham semble fasciné par le Mal qu’il traque derrière les vidéos des victimes, comme un labyrinthe d’apparence aux contours dépolis. Les protagonistes, simples silhouettes aux visages atones et mutiques, sont baignés dans une lumière froide que des néons hagards arrachent à l’obscurité.
Le film est sous-tendu d’un microcosme d’émotions souterraines, aux ramifications à peine sensibles dans le monde physique. Les nappes musicales enrobent le vernis des images, comme le lambris d’un paradis de façade.
La frontière qui délimite le Bien du Mal se dilue sous le glacis d’une caméra en apnée.
Michael Mann place le héros et le spectateur en position de voyeur, voyeur d’un Mal et de ses métastases de pixel.
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