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un peu mieux...Pas dur !


De Steve Mcqueen, le 6 avril 2010 à 13:52
Note du film : 3/6

On monte d'un cran… toujours aussi constipé, Christensen s'offre une jolie romance bucolique avec la lumineuse Nathalie Portman… Le film, longuet, culmine avec une séquence époustouflante de bataille dans les sables. Cependant, à l'inverse des fans, je n'ai pas ressenti d'excroissance anatomique à la vision de cet opus!


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Critique


De dumbledore

PROMESSES TENUES.

Conformément aux promesses faites par Lucas, Star Wars : Episode I, la menace fantôme développe, complexifie les thèmes, les personnages qui étaient simplement posés dans le premier opus.

Ainsi la ligne politique intéressante, mais seulement énoncée de Star Wars : Episode I, la menace fantôme (la République est menacée par le Commerce et le Capitalisme) prend ici toute sa force, évoluant vers une réflexion plus critique et plus poussée de la Démocratie. Le thème développé dans Star Wars : Episode II, l'attaque des cl(..), c'est qu'une une démocratie qui recourt à l'armée, pour faire respecter l'idée de la démocratie partout dans l'univers, est vouée à l'échec, et est vouée surtout à glisser vers un système totalitaire. La démocratie est un concept pur, mais fragile. Le moindre glissement de la démocratie tue la démocratie. Une république, nous dit le film, doit reposer sur les jedis, c'est-à-dire des représentants d'une force spirituelle, de conseils, de discussion et non pas une armée… La substitution de l'un par l'autre est le premier pas vers la Dictature.

Or si l'on ramène cette fable à notre petite planète, quel est le pays qui, pour soit disant défendre l'idée de Démocratie, recourt partout sans cesse à son armée ? Les Etats-Unis. Jamais une armée n'a su imposer une démocratie. C'est le pays lui-même, par son évolution, par sa propre vie, qui doit y accéder. Voilà le drame des Etat-Unis qui ont surtout instauré dans le monde des dictatures, rarement des démocraties. Voilà l'enjeu de Star Wars : Episode II, l'attaque des clones qui prouve ce qu'on pressentait déjà, le caractère révolutionnaire, anti-USA de George Lucas.

Mais comme toujours au cinéma, c'est au niveau des personnages que se gagne ou se perd un film. Le premier épisode frustrait car les personnages étaient esquissés mais pas approfondis. Le second épisode va plus loin et propose des personnages plus fouillés, plus riches.

Anakin est devenu un personnage très habité, une sorte de nitro-glycérine, toujours prête à exploser durant tout le film. Il est étonnant d'ailleurs de voir combien, dans la première trilogie, Lucas se situait du côté de Luke. On était avec lui quand il se frottait au monde adulte, quand il essayait d'y faire sa place, quand il luttait contre les incompréhensions qui l'entourait. Or ici, avec cette seconde trilogie (et les quinze ans de maturité en plus) Lucas n'est plus avec Anakin. Lucas regarde, et nous montre, Anakin avec les yeux d'un père qui voit son fils se débattre soi-disant contre le monde extérieur quand il se bat en fait contre ses propres pulsions, sa propre identité inexistante ou fluctuante (thème développé durant tout le film : Anakin refuse d'être considéré comme un padawan (élève), mais veut être vu comme un jedi ; il refuse d'être vu comme un jedi, mais veut être apprécié comme un humain ; refuse d'être considéré comme un humain et, etc, etc). Le thème du passage de génération est une autre ligne forte du film. Si l'on a, à la fin du film, reconstitué la lignée de la formation des jedis (Yoda a formé Count Dooku qui a formé Qui-Gon Jinn qui a formé Obi Wan Kenobi, qui a formé Anakin) on remarquera aussi que bien souvent l'élève et le maître finissent par se taper dessus !

C'est donc à Obi Wan que Lucas s'identifierait, Obi Wan qui ne devenait intéressant que dans les dernières minutes de Star Wars : Episode I, la menace fantôme, quand, prisonnier d'une promesse faite à Qui-Gon, il se retrouvait condamné à s'occuper d'Anakin qu'il sait dangereux, qu'il devine néfaste. Durant tout le second épisode, il est confronté à ce dur rôle d'un père qui doit éduquer un adolescent avec toujours cette crainte qu'un mot, qu'un geste mal perçu, fasse fuir le fils et le condamne à errer dans le côté obscur de la force…

Amidala a subi une belle évolution elle-aussi. Son dilemme (choix politique ou choix personnel) est tout à fait crédible avec en plus une nuance qu'apporte le jeu de cette sublime actrice qu'est Natalie Portman : il est impossible de dire si elle aime vraiment Anakin ou bien si elle est consciente qu'elle est la seule personne qui peut l'empêcher de sombrer dans le côté obscur de la Force. Questionnement qui sera sans doute résolu dans le prochain épisode…

Globalement maintenant, si le film est toujours aussi beau visuellement (la planète des clones est superbe), il est aussi plus noir, le scénario plus complexe.

La violence commence à monter, notamment à travers des références implicites à la guerre du Viêt-Nam et ses débordements. Visuellement, par exemple, le sauvetage des Jedi ressemble énormement à ce qu'on a pu voir dans les dizaines de films de guerres (hélicoptères qui arrivent alors que les troupes sont encerclées par l'ennemi). Le Viêt-Nam se retrouve aussi encore dans la description du massacre du village…

Mais le plus surprenant, c'est la fin du film. La dernière demi-heure. Elle démarre d'une manière classique mais vire très vite à autre chose. Pas de montage parallèle d'abord, mais une suite de deux combats. Le premier est une victoire au goût amer. Le seconde une défaite terriblement étrange, distancéee. Surprenant.

La violence et la noirceur étant plus présentes, l'humour est développé pour contrebalancer. Comme jadis, le couple R2D2/Z6PO tient lieu de dérivatif d'humour. Même Yoda est de la partie, c'est dire !

On tirera pour finir notre chapeau à la musique de John Williams. Celle de Star Wars : Episode I, la menace fantôme, à part quelques thèmes fabuleux (le combat final notamment) était un peu laborieuse et classique. Elle a retrouvé ici toute son intelligence. Le travail sur le leitmotiv, les apparitions des thèmes de Dark Vador, de la Force ou bien encore du combat final de Star Wars : Episode I, la menace fantôme, est superbe.

La seule mauvaise nouvelle après tout ça, c'est qu'il faut maintenant attendre trois ans pour pouvoir voir Star Wars: Episode III.


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