Accueil
Voici les derniers messages de ce forum :

Un petit air impressionniste


De vincentp, le 30 décembre 2016 à 17:31
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Satyajit Ray s'exprime à propos de Pather Panchali dans le documentaire (excellent) réalisé par S. Benegal en 1984 (durée : 140 minutes), passant en revue les constituants de l'écriture cinématographique de Ray. C'est dans ce documentaire que Ray explique lucidement que la première partie de Pather Panchali comporte des défauts (plans, interprétation).


Répondre

De vincentp, le 1er décembre 2016 à 22:45
Note du film : Chef-d'Oeuvre


Revu ce soir sur grand écran dans le cadre de la rétrospective Satyajit Ray. Pather Panchali est le premier film réalisé par Satyajit Ray en 1955. Le tournage, difficile s'étale sur trois ans. L'oeuvre assoit la réputation du cinéaste au Bengale et à l'étranger (projection à Cannes en 1956 et succès critique en France -Truffaut, notamment-). Satyajit Ray, s'exprimant au sujet de Pather Panchali (bonus de dvd), explique lucidement qu'il a appris la mise en scène sur le tas, et que celle-ci est logiquement de meilleure qualité dans la seconde partie du film ! Pather Panchali exprime une vision du monde contemplative, un souffle de liberté spirituelle, dégagée des contingences matérielles et nourrie par un contact avec la nature imaculée. Si la nature est source de production tout azimuth (arbres démesurés), elle est aussi cause de destruction dramatique (décès inexpliqué de l'adolescente). La photographie en noir et blanc de Subrata Mitra est magnifique. Par moments, on dirait du Terence Malick des années 1950 (images des étangs, nénuphars, champs et forêts).

Mais une vision contemporaine de l'oeuvre nous amène à exprimer quelques réserves. La mise en scène de la première partie de Pather Panchali est moyenne, la vision très ambitieuse de Ray n'est pas complètement portée par sa mise en scène. La forme ne suit pas toujours les intentions de l'auteur. L'histoire est par moments un peu ennuyeuse, l'interprétation parfois moyenne. Dans la même veine, L'invaincu (1957), avec les mêmes personnages et acteurs, est bien plus réussi ; et Le monde d'Apu (1959) est à son tour plus réussi que L'invaincu. Les progrès accomplis par le cinéaste, en quelques années, sont phénoménaux. On mesure aujourd'hui quels sont les meilleurs films de Ray : outre Le monde d'Apu : Le salon de musique, Charulata, Des jours et des nuits dans la forêt. Mais aussi Le lâche, L'expédition, Le héros… Avec une part peut-être de malchance à l'époque qui s'avère être au final une chance (l'étalement dans le temps du tournage du film), les qualités finales de Pather Panchali ont supplanté ses défauts initials, et l'ont installé haut dans la hiérarchie des films d'auteur.


Répondre

Installez Firefox
Accueil - Version bas débit

Page générée en 0.0029 s. - 6 requêtes effectuées

Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter