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N'achetez pas l'ancienne édition !!


De kfigaro, le 2 février 2009 à 09:17
Note du film : 5/6

Ravi de lire un tel enthousiasme doublé d'une connaissance authentique de la musique brésilienne dans toute sa diversité (Gal Costa et co) et pas seulement de quelques clichés, si ça vous intéresse, je suis l'administrateur de l'unique forum français consacré à la bossa ;)

si le coeur vous en dit…


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De Impétueux, le 31 janvier 2009 à 19:51
Note du film : 5/6

Et voilà que, par la grâce d'une édition enfin fidèle (c'est-à-dire en V.O.S.T.), Orfeu negro qui m'avait paru charmant mais mièvre et à qui j'avais mis un 4 de complaisance, en révérence à l'impression qu'enfant m'avait fait le film, voilà que j'ai passé un moment superbe, à m'enchanter de la musique prodigieuse de Antonio Carlos Jobim, de la frénésie de la foule brésilienne, de la beauté des filles (ô la sensualité de Mira (Lourdes de Oliveira), qui sera délaissée par Orphée (Breno Mello) pour Eurydice (Marpessa Dawn), ô Mira descendant en dansant les marches de la mairie où Orphée et elle viennent de déposer les bans de leur mariage ! un très grand moment !).

Je ne méconnais pas quelques balourdises de construction, le jeu des acteurs principaux, quand ils ne chantent ou ne dansent pas est discutable, et il y a, après la mort d'Eurydice, quelques longueurs jusqu'à ce qu'Orphée soit introduit dans une cérémonie de candomblé, étrange culte syncrétiste, qui fait de la transe sacrée un moyen d'atteindre l'au-delà…

Mais que d'images formidables par ailleurs ! De l'arrivée d'Eurydice à Rio qui se prépare fiévreusement à la fête, saisie en plongée du haut des gratte-ciel de la modernité aux séque(nces tragiques dans le dépôt des tramways, où elle est poursuivie par la Mort, séquences d'images de l'Enfer, dans de magnifiques tonalités rouge sang qui font songer que Mario Bava d'abord, puis Dario Argento ne peuvent pas ne pas s'être inspirés de l'éclairage de Marcel Camus ! Et puis le Carnaval, fastueux et étourdissant, sons, couleurs, ombres et lumières, danseurs animés par une sorte de ferveur sacrée…

Je songeais, d'ailleurs, en regardant cette étourdissante gaieté, qui éclate dès le générique, ce tourbillon de rythmes et de sourires, qu'au fur et à mesure qu'il entre dans la Modernité, produit de dégoûtants ersatz végétaux de pétrôle et devient une puissance émergente, le Brésil quitte notre imaginaire et se banalise presque ; toute ma génération a été fascinée – et depuis Orfeu negro précisément sans doute – par Manaus la baroque, Sao Paulo la footballeuse, Rio la sensuelle (et même Brasilia la glaciale) ; fascinée par Vinicius de Moraes, Joao Gilberto, Baden-Powell, par Nazare Pereira ou Gail Costa… par des mélodies magnifiques et des cadences inouïes… En Europe, on avait l'impression que tout le monde dansait tout le temps et si ce n'était sûrement pas tout à fait vrai, on voyait encore dans le chef-d'œuvre de Philippe de Broca une de ces vitalités éblouissantes qui donnaient d'irrésistibles envie de partir…

Sûrement y avait-il moins de drogue et de violence, sûrement le pays était-il du tiers monde ; n'empêche qu'il était de ceux qui faisaient rêver les adolescents de la pâle Europe… Aujourd'hui, il est aussi enquiquinant que tous les pays du globe…

Revoyons Orfeu negro !


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