Si l'invraisemblance de la situation ne gêne pas une seconde, c'est sûrement parce que Jules Romains a su créer avec son médecin fanatique et subtil un véritable type, comme Harpagon ou Alceste.
La pièce est inusable, mais elle est aussi sarcastiquement parfaite : sa transposition sur l'écran fut sans doute aisée et les scènes d'extérieur, sans en diluer la vivacité, lui donnent, au contraire de l'ossature et de la chair.
Outre Jouvet, sublime, la distribution est excellente, notamment Madame Pons (demoiselle Lampoumas !) jouée avec un brio extraordinaire par Marguerite Pierry, aux rires de gorge et à l’œil séducteur célèbres. Mais l'instituteur Bernard, joué par Pierre Bertin est aussi excellent (souvenez-vous : c'est, dans Les tontons flingueurs, Amédée Dieulafoy, qui vient, en gants beurre frais, demander à Ventura la main de sa nièce pour son fils Antoine (Claude Rich) pendant que sifflent les balles), tout comme le toujours solide Jean Brochard en Docteur Parpalaid et l'éternelle Jane Marken, femme de Parpalaid, gloussante impérieuse et Pierre Renoir, le pharmacien empressé (au fait, sait-on que Jouvet avait fait des études dans cette science ?). Il n'a guère que Jean Carmet, dans un rôle de gugusse qui en fasse un peu trop.Les répliques fusent (Les années de vieillesse, on en a toujours assez… pour le plaisir qu'elles vous donnent !) et la fable se boucle par l'internement-hospitalisation de Parpalaid au milieu des patients fascinés par le triomphe de la médecine.
Page générée en 0.0056 s. - 6 requêtes effectuées
Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter