Je ne sais pas si c'est le nombre terriblement limité de vedettes françaises, qui donne cette impression, mais j'ai la sensation d'avoir déjà vu ce film, sous d'autres titres, signé d'autres réalisatrices (Jaoui, Thompson…). N'y a-t-il pas overdose de ces Lindon, Bacri, Poelvoorde, etc. qui tournent trop, sans même changer de garde-robe ?

Situations de vie, destins qui se croisent, hasards et coïncidences… A la base, dans la trame principale de Selon Charlie, il y avait, comme qui dirait, des airs de déjà vu. En leur glorieux temps, deux Claude en France, Sautet et Lelouch, excellèrent dans ce genre de films, qui par leur psychologie, se révèlent souvent plus complexes à réaliser qu'on ne le croit. La preuve encore ici, car suite au piètre accueil reçu lors du dernier Festival de Cannes, Nicole Garcia (vue comme actrice dans…Le Gendarme se marie !) dû se résoudre à amputer son film de vingt bonnes minutes. Histoire de crédibiliser davantage la chose. Mais ne la blâmons pas ! L'ensemble se révèle en effet très satisfaisant. Bien sûr, les quatre têtes d'affiches y sont pour beaucoup, mais le monde dans lequel Garcia nous emmène, offre quelques relans d'une magie propre. Une réalisatrice féminine pour traiter (un peu) des qualités des hommes, et (beaucoup) leurs défauts, à travers leur solitude, leur amour ou leurs craintes, le résultat devait naturellement déranger. Mais finalement, même si le film n'offre que très – peut-être trop, diront certains – tardivement ses justifications, et que sa bande-originale reste assez inégale, l'ambitieux mais bien joli message que la réalisatrice sexagénaire nous envoie, parvient à aboutir. Dans la douleur certes, mais finalement, cela suffit…