4,5/6. Le propos de Les Naufragés de l'île de la Tortue est relativement ambigu puisqu'il insiste sur la nécessité de mettre en œuvre des utopies, tout en reconnaissant implicitement l'impossibilité qu'il y a à les accomplir. Mais il y a aussi une aspiration à la Liberté qui se traduit par un refus des conventions cinématographiques (pas de scénario véritablement écrit, pas de trame dramatique établie). Également une volonté de montrer la part de doute et de hasard qui guide l'existence… Bien filmé, très bien joué (le montage doit tirer le maximum des performances réalisées lors des prises de vue), habile aussi (introduction de la voix-off de Caroline Cartier à un moment ou l'improvisation des acteurs semble patiner). On peut remarquer comment Rozier crée de l'émotion, simplement en arrêtant de suivre de quelques mètres ses personnages (découvrant la cabane), et en faisant entrer et sortir des personnages de l'histoire. Cet aspect-là est peu courant et remarquable !
Ce film mérite d'être vu, malgré sa longueur (près de 2h15), malgré quelques séquences moyennes (sur le bateau). J'ai trouvé subjectivement les vingt dernières minutes du film très réussies. Elles apportent indéniablement quelque chose, peut-être au spectateur (l'impression de toucher du doigt ou du regard des concepts existentiels, loin de tout artifice), peut-être aussi au cinéma.
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est relativement ambigu puisqu'il insiste sur la nécessité de mettre en œuvre des utopies, tout en reconnaissant implicitement l'impossibilité qu'il y a à les accomplir. Mais il y a aussi une aspiration à la Liberté qui se traduit par un refus des conventions cinématographiques (pas de scénario véritablement écrit, pas de trame dramatique établie). Également une volonté de montrer la part de doute et de hasard qui guide l'existence… Bien filmé, très bien joué (le montage doit tirer le maximum des performances réalisées lors des prises de vue), habile aussi (introduction de la voix-off de 
à un moment ou l'improvisation des acteurs semble patiner). On peut remarquer comment 
crée de l'émotion, simplement en arrêtant de suivre de quelques mètres ses personnages (découvrant la cabane), et en faisant entrer et sortir des personnages de l'histoire. Cet aspect-là est peu courant et remarquable !