Une fois de plus, vincentp expose avec pertinence les mérites du film. The Mission est, en effet, une bonne surprise pour sa musique en leitmotiv, sa structure qui joue sur le contraste entre les moments d'attente et les tirs nourris des fusillades qui les interrompent. John To fait penser à Tarantino en mettant en scène des personnages simples, respectueux, mais impitoyables ; en proposant un scénario malin (l'ennemi reste invisible et on ne sait qu'à la toute fin du film qui en veut au chef de la Triade) ; et en pratiquant systématiquement le mélange des genres : les scènes comiques succèdent aux moments dramatiques, et inversement – tension ET dérision. Enfin, comme il est dit précédemment, la mise en scène en impose (Cf. l'attaque dans le centre commercial). Cela dit, on peut aussi comprendre que certains spectateurs soient allergiques à ce type de cinéma…
Dumbledore m'excusera mais je n'ai pas trop vu trace de Ozu (*)(**) dans ce film (pas de réflexion sur le temps qui passe, par exemple, ou sur les conflits de génération, pas de personnage féminin en quête de mariage) mais plutôt de Sergio Leone, Quantin Tarantino, et Takeshi Kitano (Sonatine, Hana-bi). Voire aussi de certains films de Kurosawa (comme Sanjuro ou Le Garde du corps) : dosage subtil de scènes d'action, d'humour, et d'instants plus contemplatifs, mais filiation thématique également (l'apprentissage, l'audace, le sens de l'honneur).
Points forts de The mission : des scènes d'action à couper le souffle, une mise en scène ingénieuse (on ne s'ennuie pas une seconde, des ellipses narratives surprenantes entretiennent un excellent suspens). Et puis ces gangsters, dont le patron est installé dans une entreprise bon chic bon genre -avec secrétaires tirées à quatre épingles-, sont bien caractérisés, et s'imposent comme des personnages sympathiques et crédibles. Derrière l'action, une véritable psychologie, et un petit aperçu d'un bout du monde.
(*) Même si le parrain a des faux-airs de Chishu Ryu, acteur emblématique de Ozu. (**) Il me semble que l'on peut trouver trace de Ozu dans tout le cinéma asiatique, vu le caractère énormissime de son oeuvre.
Bravo Johnnie To !
Page générée en 0.0036 s. - 6 requêtes effectuées
Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter